David Goffin n'a rien pu faire face au grand serveur français
David Goffin avait joué son meilleur match depuis longtemps, lundi au premier tour de l'European Open face à Quentin Halys, on espérait le voir poursuivre dans un tableau anversois qui n'avait pas l'air insurmontable. C'était compter sans l'artillerie lourde déployée depuis dimanche par Giovanni Mpetshi Perricard, un Français de 20 ans, au physique impressionnant, parfaitement inconnu du grand public jusque là, qui a pris la mesure de Goffin grâce surtout à un service surpuissant
David Goffin n'est plus aussi fringant relanceur qu'il l'était il y a six ou sept ans, mais on avait quand même rarement vu à ce niveau quelqu'un remporter ses trois premiers jeux de service sans perdre un point comme l'a fait Mpetshi Perricard mercredi soir.
Le Lyonnais ne s'est pas contenté de ce carton plein. Du haut de ses 2 m 03, il a continué, imperturbable, à servir des premières balles à 225/230 km/h sans faiblir, et sans laisser d'espace à notre compatriote qui n'arrivait pas à retourner ses premières balles et avait également du mal sur ses deuxièmes. Pour vous donner une idée, le Français a fait 85 % des points sur cette première balle et 79 % sur la seconde, il a passé 19 services gagnants et 11 aces, soit la bagatelle de 30 points gratuits, cela ne laisse pas beaucoup de place pour une balle de break. David n'a d'ailleurs pu s'en procurer aucune. Sa position la plus favorable sur service adverse fut un 0-30 au premier set, mais Mpetshi Perricard a eu vite fait d'effacer le handicap avec ses services.
Notre compatriote répondit, certes, du tac au tac dans la bataille de service de la première manche, avant de céder à 5-6 et perdre le set. Dans ce contexte, il suffisait d'un mauvais jeu de service, et il est survenu au pire moment.
"Il y a quelques points où j'aurais pu faire mieux, reconnaissait le Liégeois. Dommage que je n'ai pu aller au tie-break lors de cette première manche, il aurait peut-être été plus facile de gagner un jeu décisif que de le breaker."
Avec un set dans la musette, le Français était encore plus fort, un break (1-3) au deuxième et, sans trembler, il empochait la plus belle victoire de sa carrière. S'il peut continuer à envoyer du lourd en confiance, à ce rythme et dans le jeu, il a un coup à jouer dans le tournoi, on sera curieux de le suivre en quart de finale vendredi face au 36e mondial Alexander Bublik.
n attendant, dominé par le 226e à l'ATP (qui a évidemment joué largement au dessus de ce classement), David Goffin, lui, n'est toujours pas plus avancé, stagnant de nouveau hors du Top 100 (108e lundi prochain) avant de retrouver son ordinaire actuel, les tournois Challenger (Brest puis Bergame), dès la semaine prochaine. Pas facile à vivre.
"C'est compliqué de retourner contre un joueur comme ça, style Isner ou Karlovic, qui s'est bien rôdé depuis quelques jours, disait notre compatriote, en plus il a fait un bon match du fond du court, et a su mettre coups droits ou revers au bon moment. On ne sait jamais trop où sa première balle à 230 km/h va partir, et il y est allé franchement aussi sur sa deuxième. Ce sont des rencontres où l'on ne contrôle pas grand-chose, où l'on attend que l'autre baisse un peu de régime pour essayer d'en profiter, et quand, une fois toutes les dix minutes, il y a un échange, on n'a pas le droit à l'erreur. J'ai toujours l'impression que mon niveau moyen monte depuis que j'ai fait un break, mais il est difficile de tirer mille leçons d'un match pareil. Je ne suis même pas frustré, je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup à me reprocher."
Mpetshi Perricard, pour sa part, vit le premier grand moment de sa carrière, lui qui avait été éliminé au premier tour lors de ses deux premières expériences ATP, à Roland Garros et s'Hertogenbosch. Quand on pense qu'il n'a eu accès aux qualifications anversoises que parce que Kimmer Coppejans a jeté l'éponge en dernière minute.
A son âge, avec son profil affuté et atypique, sa force de frappe et son gabarit hors normes, il peut certainement encore faire mal, surtout sur certaines surfaces... comme celle d'Anvers.
"Le service est évidemment ma principale arme, mais on essaie de travailler tous les aspects du jeu, je suis toujours un joueur en formation", souligne-t-il.
Les résultats
N. Borges (Por) - D. Koepfer (All) 7-6, 6-4
D. Stricker (Sui) - B. Van De Zandschulp 6-7, 6-3, 6-3
A. Shevshenko (Rus) - J.P. Varillas (Per) 6-3, 3-6, 2-6
A. Fils (Fr) - M. Lajal (Est) 7-6, 7-6
David Goffin - G. Mpetshi Perricard 5-7, 3-6
Le programme de ce jeudi:
à partir de 14 h
M. Marterer (All) - N. Borges (Por)
H. Gaston (Fr) -J.L Struff (All)
S. Tstsipas (Gr) - V. Van De Zandschulp (Holl)
D. Thiem (Autr) - Y. Hanfmann (All)
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