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David Goffin en forme au bon moment ?

Après une fin de saison qui lui a permis de se rapprocher du Top 50 mondial, le jeune papa liégeois de 34 ans n'a pas bien entamé 2025, éliminé au premier tour à Brisbane et Adelaïde par deux joueurs moins bien classés que lui, Vukic etHijikata. David espère avoir retrouvé la forme à temps pour aborder l'Open d'Australie dans la nuit de dimanche à lundi (au petit matin pour nous). Il s'explique.
 

Q. David, ce début d'année ne doit pas vraiment correspondre à vos attentes ?
 
R. Ce n'est évidemment pas l'idéal. Ma préparation hivernale n'avait déjà pas très bien commencé, avec une déchirure aux ischios lors de la reprise de l'entraînement physique après la période de repos et de vacances. La mise en route a donc été retardée, on a perdu du temps. J'ai quand même décider d'aller à Dubaï comme prévu, ne fut-ce que pour pouvoir jouer dehors, être plus au chaud aussi. A Monaco, il y a de bons sparring partners, mais à peine 15 degrés ce n'est pas génial pour mes "vieux" genoux ou mes articulations "usagées". De Dubaï, je voulais malgré tout rentrer un peu en Belgique pour les fêtes. Ce n'était sans doute pas optimal en fonction des compétitions à venir en Australie, mais c'est un choix familial que j'assume. Une fois à Brisbane, j'ai dû jouer un des premiers match du tournoi, même pas 48 h après être arrivé. J'étais encore décalé, il m'a fallu un peu de temps. Après Adelaïde, et une fois ici à Melbourne, j'ai commencé à mieux me sentir, à retrouver des sensations, de la confiance, les entraînements sont de mieux en mieux. C'est vraiment ici que l'on va voir si la forme est de retour au bon moment.
 
Q. L'Open d'Australie ne vous a plus réussi depuis 2020, que pensez-vous de votre  tirage au sort ? Vous affrontez le Français Benjamin Bonzi, que vous avez déjà rencontré à trois reprises et que vous avez battu chaque fois, mais qui est aussi en plein boum, il a gagné 27 de ses 30 derniers matches et est passé de la 180e à la 64e place mondiale depuis septembre...
 
R. Personnellement, je ne trouve pas que ce soit un bon tirage. Sa fin de saison dernière a été excellente, il a gagné des Challengers et l'ATP de Metz (en battant Cameron Norrie en finale, ndlr), le dur est sa surface préférée, il joue vite, il est assez complet, il frappe très fort, c'est un joueur assez dangereux. J'ai eu des matches difficiles contre lui, je m'en suis toujours sorti, mais cela ne veut rien dire. Un premier tour en Grand Chelem est toujours particulier, est-ce qu'on aura de la grosse chaleur ou pas, cinq sets c'est différent, je sais que je l'ai déjà battu, cela prouve que je peux le faire, mais il faudra que je joue un très bon tennis parce que lui s'est vraiment retrouvé après avoir vécu une période difficile.
 
Q. Vous venez d'avoir 34 ans, qu'est-ce que cela change de continuer à jouer au tennis à cet âge ?
 
R. C'est plus en plus difficile, pas au niveau des capacités physiques, mais des blessures, de la récupération, de l'enchaînement des matches. Sur une rencontre, on n'est pas moins fort à 35 ans qu'à 25, mais reproduire la même chose le lendemain avec le corps qui a récupéré, au moins cinq fois comme Gaël (Monfils) l'a fait cette semaine, c'est parfois plus dur. J'espère, pourquoi pas, revivre ça moi aussi, regagner un titre, et continuer encore quelques années, mais on dit toujours qu'une fois 34/35 ans on ne peut plus voir à long terme, seulement année après année.
 
Q. Voyager avec une petite fille dans les bagages, cela change aussi la vie du sportif...
 
R. C'est une autre organisation, on regarde tout à l'avance, les chambres d'hôtel, ce que les tournois peuvent proposer, il faut que tout le monde puisse dormir et que je sois en forme le lendemain, mais pour le moment on a de la chance, on a une enfant très facile, on n'a pas à se plaindre.
 
Q. Vous avez décliné la sélection pour la rencontre de Coupe Davis contre le Chili, vous pouvez nous expliquer pourquoi ?
 
R. Je suis souvent en contact avec Steve (Darcis) évidemment, et il avait vraiment envie que je joue. Je lui ai dit que, si ça lui convenait, je ne faisais pas une croix sur la Coupe Davis, à laquelle je crois avoir beaucoup donné, mais que, pour l'instant, la priorité essentielle après deux dernières années un peu plus dures pour moi reste de bien terminer ma carrière. En plus, j'ai été blessé aux ischios, mon début de saison a été un peu compliqué, je fais plus attention, j'essaie d'arranger le meilleur programme pour bien me sentir, pour que ma carrière dure le plus longtemps possible, et il a fallu faire des choix. Qui plus est, cela laisse l'opportunité à des jeunes qui arrivent et à Zizou (Bergs) de prendre le "lead" en Coupe Davis.
 
Q. En prenant un peu de recul pour conclure, qui voyez-vous le gagner, cet Australian Open ?
 
R. A mes yeux, il y a un gros favori, c'est Sinner. On ne les pas encore trop vu tous démarrer la saison, juste un peu Djoko à Brisbane, il ne jouait pas encore son meilleur tennis, mais Novak reste Novak, il sera dur à battre surtout s'il a quelques matches dans les jambes pour commencer. En ce qui concerne Alcaraz, je pense que de tous les Grands Chelems c'est celui qui correspond un peu moins à son jeu, maintenant comme il sait tout faire il est capable de tout. Attention aussi à Zverev qui reste numéro 2 mondial, qui est d'une constance incroyable tout au long de l'année et qui a déjà bien joué ici. Mais mon favori numéro un reste Sinner quand même.
 
 

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