David Goffin clôture en mode mineur une saison à oublier : "Content que ce soit fini !"
Le 14e mondial a poursuivi et conclu sur le même ton une fin de saison qui l'a vu aux abonnés absents depuis un décevant Roland Garros. A Paris/Bercy, comme à Anvers, il s'est trouvé éliminé d'entrée par un adversaire qu'il aurait dû logiquement écarter. Une année tennistique à oublier se termine donc en mode mineur. "Je suis soulagé que ce soit fini", a-t-il avoué. On s'explique.
Rideau
"J'ai essayé de faire de mon mieux, mais je n'ai pas bien joué", a résumé David Goffin après sa défaite d'entrée (4-6, 6-7) lors du Masters 1000 de Paris/Bercy face à Norbert Gombos, le Slovaque qui pointait 105e mondial avant ce tournoi où il est sorti des qualifications en éliminant deux Top 100, l'Uruguayen Cuevas et le Roumain Albot. "J'ai commis 46 fautes directes, j'ai eu pas mal d'opportunités dans les deux manches, j'ai notamment mené 0-40 dans la première sans prendre le jeu, j'ai eu une balle de double break à 4-2 dans la deuxième, et j'avais l'avantage à 5-2 dans le tie-break final avec trois balles de set, avant de perdre les cinq derniers points, il a été plus solide", résume le Liégeois. Le Masters 1000 parisien et sa surface rapide ne réussissent pas à notre compatriote qui n'y a jamais enchaîné deux victoires d'affilée. Mais cette année, au retour de l'US Open (défaite en 1/8e de finale en quatre sets contre Shapovalov), on l'a senti d'emblée perdu sur la terre battue à Rome contre Cilic, puis à Roland Garros lors d'un premier tour plutôt désolant face à l'excellent Jannick Sinner. Une contamination au coronavirus plus tard, on l'a encore vu perdre face à l'Américain Giron à Anvers et donc au Slovaque Gombos à Paris. Il est temps de tirer le rideau, et il est le premier à le reconnaître : "Je n'avais aucune attente en venant ici. Je voulais savoir où j'en étais. Là, je suis content et soulagé que ce soit fini".
Reprendre les bases
"Après Roland Garros, qui plus est avec l'épisode viral, j'avoue avoir déjà hésité à arrêter les frais", avoue Goffin, "en même temps, après être resté deux semaines sans bouger, j'avais quand même envie de faire le maximum pour jouer Anvers, et puis Bercy est un beau tournoi. Mais quand, à chaque fois, on n'a que deux séances pour taper la balle avant de jouer, on ne se sent pas prêt, on ne sait pas ce que ça va donner ou à quoi se raccrocher. Comme à Anvers cela ne s'était pas bien passé, j'ai de nouveau arrêté une semaine et réalisé une série d'examens. Mentalement je me sens mieux, mais physiquement c'était encore dur aujourd'hui. Désormais, on va pouvoir se repréparer sur plusieurs semaines, refaire un programme parce que sur la deuxième moitié de saison il n'y en avait pas, on se disait "ok je joue tout, il y a des changements de surface, on ne prépare pas", là on peut prévoir quelque chose de bien, jusqu'à mi-décembre, déjà récupérer, se remettre un peu du corona, retravailler un projet physique et tennistique, je n'en ai pas marre de la balle jaune mais je sens que j'ai besoin de reprendre mes bases, puiser à nouveau dans mes ressources, retrouver cette solidité, la fraîcheur physique, mentale, me sentir fort et arriver avec le meilleur coffre possible pour enchaîner les matches l'année prochaine. Avec le virus, le changement de surface, le froid, les différentes conditions dans les différents tournoi, et un petit peu mal partout, il n'est pas évident de se sentir prêt à affronter les moments difficiles dans chaque match."
Prêt pour 2021
Forcément, on a envie de lui dire que ce qui l'attend durant au moins la première moitié de 2021 risque de ressembler à ce qu'il vient de vivre, en commençant par une quarantaine australienne et en espérant que les dates des grands rendez-vous ou saisons tennistiques, même à huis clos, ne soient plus à ce point bousculées. "On aura déjà un peu plus l'habitude", dit-il, "on saura comment tout fonctionne, ce sera moins brutal, on aura une présaison pour s'y préparer, et au moins quand on se sent bien dans son tennis, dans sa tête, dans son physique, on est déjà plus apte à affronter les tournois comme on vient de les vivre. J'imagine qu'un gars comme Rublev qui joue le meilleur tennis de sa carrière pour le moment ne regarde même pas quelle surface il a sous les pieds, quand on se sent bien on arrive à mieux gérer toutes sortes de conditions extérieures. J'étais content de ma préparation l'hiver dernier, je jouais bien en début d'année, j'attendais Indian Wells et Miami qui étaient de gros objectifs, avant la terre battue, mais tout a été complètement chamboulé. Je me suis bien accroché sur le dur après le confinement, j'ai joué un match correct contre Shapovalov à l'US Open, mais par la suite... changement de surface, perte de confiance, mauvais match à Roland, virus... l'année était quasiment terminée. Au final, la saison partait bien, personne ne s'attendait à ce qui est arrivé, on a été un peu tous perturbés même si certains ont quand même bien joué, et ça va commencer de la même manière en 2021 mais au moins on est prêt."
Retour à la liste