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David Goffin : "Le train était en route depuis quelques mois"

La magnifique semaine de David Goffin à Shanghai s'est terminée face à l'Américain Taylor Fritz, 7e mondial en pleine progression, finaliste de l'US Open il y a un mois. Le Liégeois a cette fois trouvé son maître et perdu en deux sets (6-3, 6-4), mais après un match qui reste dans la tonalité de ce qu'il a réalisé en Chine, même s'il ne fut pas aussi accompli que celui remporté mercredi face à Alexander Zverev. On en parle avec le principal intéressé.
 

Q. David, qu'est-ce qui, selon vous, a fait la différence ?
 
R. Il a surtout joué un très bon match, il frappe très fort des deux côtés, avec un gros coup droit en décalage. Ce n'était pas un mauvais match de ma part, mais il a été plus offensif en coup droit et il a mieux servi quand il le fallait. Je me suis toujours bien senti en Asie, à Tokyo bien sûr (il s'y est imposé en 2017, après avoir été finaliste l'année précédente, ndlr) et aussi à Shanghai où la surface me convient, mais retrouver un quart de finale en Masters 1000, avec de bonnes victoires et un tel niveau de jeu, c'est avant tout la confirmation d'une progression continue, installée petit à petit. Cela se passe bien depuis un moment, mais il faut que cela se traduise dans des résultats et un classement qui s'améliorent pour que les gens le croient.
 
Q. Comme un pied de nez à tous ceux qui vous ont prématurément enterré ?
 
R. Pas du tout. Ce que l'on dit de moi je m'en fous un peu. Lorsque je me suis trouvé à la croisée des chemins, que je me suis demandé si j'avais encore la motivation ou pas, je me suis surtout confronté à mes propres attentes, aux objectifs personnels que je me voyais toujours atteindre. La question était : est-ce que j'en remets un coup sur une assez longue période, les compteurs à zéro, avec une très grande exigence, pour voir si j'y arrive encore, s'il y a encore du tennis dans ma raquette comme je le pense, si je peux mieux faire que l'an dernier pour prendre un exemple. Ce qui se passe aujourd'hui me prouve que ce que je ressentais était bien la réalité et que ce que j'ambitionnais est toujours possible. Mais il n'y a pas de secret, c'est du travail. Du travail d'équipe.
 
Q. Est-ce qu'un heureux événement comme la naissance de la petite Emma change aussi la vie du joueur sur le court ?
 
R. C'est un moment extraordinaire pour un couple, plus rien n'est pareil. Mais au niveau tennis le train était en route depuis quelques mois, disons qu'il s'agit d'une énergie, d'une motivation supplémentaires, on se dit que ce serait bien d'être le meilleur possible lorsqu'elle sera là, et plus tard quand elle se rendra compte de ce que je fais. C'est un petit coup de boost, un supplément d'âme par rapport aux efforts consentis ces derniers temps. Je n'avais plus joué depuis l'US Open, et avec la maternité je n'avais pas beaucoup dormi non plus (sourire), mais je suis arrivé à Shanghai plutôt relax, dans la continuité du travail entrepris avec mon équipe qui m'a permis d'engranger cette confiance. A l'arrivée, avec quatre gros matches comme ça, il y a quand même pas mal de fatigue. C'est pourquoi je me suis retiré du tournoi de Stockholm où je m'étais inscrit, ce serait un peu trop juste de rejouer déjà la semaine prochaine, il vaut mieux que je me repose, avec les qualifs de Bâle, Bercy et Metz qui se profilent encore à l'horizon.
 
Q. Il ne vous a pas échappé que Rafael Nadal a annoncé cette semaine la fin de sa carrière professionnelle...
 
Q. ... Je n'en ai pas été surpris. Je m'y attendais même. Lorsqu'il s'est retiré de la Laver Cup, l'exhibition idéale pour se remettre dans le bain sans pression, et que David Ferrer a annoncé qu'il pourrait être présent en Coupe Davis, j'ai dit à ma femme que ce serait l'occasion pour lui de tirer sa révérence. Que peut-on dire de lui encore ? C'est un immense champion, un énorme guerrier, je n'ai que de bons souvenirs des matches, souvent plus serrés qu'on le pense, qui nous ont opposés, c'étaient de belles bagarres, j'adorais jouer contre lui. Mais plus encore ce qui demeure chez ceux qui ont eu la chance de le côtoyer en dehors des courts c'est sa gentillesse, son humilité, la personne qu'il est. Après Andy (Murray) et Roger (Federer), c'est une page qui se tourne. Quand on les a connus et accompagnés durant toutes ces années, ça fait quelque chose.
 
 

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