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David Goffin : "Je jouerai la Coupe Davis"

La nuit prochaine, David Goffin entamera son Open d'Australie face au qualifié français, 176e mondial, Laurent Lokoli. Il fait le point avec nous avant le premier Grand Chelem de la saison.

Q. David, vous abordez le premier Grand Chelem de l'année dans quel état d'esprit ?

R. Je me sens plutôt bien, j'ai pu faire les entraînements que je voulais, et j'ai l'impression de jouer de mieux en mieux depuis que je suis arrivé en Australie. Ce dont j'ai besoin c'est de travailler la solidité du fond, la régularité, avec une haute intensité, de retrouver petit à petit la confiance à l'entraînement, puis en match, pour être beaucoup plus serein, mieux me sentir sur une plus longue période, et on verra sur quoi cela débouchera en fin d'année.

Q. Votre dernier match à Auckland, en quart de finale, contre Richard Gasquet apparaît bizarre vu d'ici, 6-1, 1-6, 1-6, on sort comment d'un score pareil ?

R. Sans inquiétude. Ce n'était pas une semaine évidente, tous les jours il y avait de la pluie, avec des matches en indoor, on ne pouvait pas bien s'entraîner. Contre Richard, j'ai vraiment livré un super premier set, et lui jouait un peu trop l'échange, c'était plus confortable pour moi, puis il s'est rendu compte que physiquement c'était compliqué, et il s'est mis à prendre la balle beaucoup plus tôt et à lâcher tous ses coups. Il y a aussi eu des moments qui se sont mal mis pour moi... le score ne reflète d'ailleurs pas vraiment le match, mais c'est vrai qu'il a commencé à mieux jouer que moi, au deuxième set et surtout au troisième après une interruption due à la pluie. Il est bien plus dangereux quand il est agressif comme ça, et un peu fatigué (sourire), il a encore un très beau tennis dans la raquette, on l'a bien vu jusqu'en finale, puisqu'il l'a gagnée.

Q. Que savez-vous de votre adversaire de ce mardi, Laurent Lokoli, un Corse de 28 ans qui avait prématurément décidé d'arrêter le tennis il y a un an et demi ?

R. Je ne le connais pas personnellement, et on n'en pas encore discuté avec Germain (Gigounon, son coach). Je me souviens qu'il s'était qualifié il y a quelques années à Roland. Il avait déjà ce classement-là. C'est quelqu'un qui a un très bon physique, assez dynamique, assez tonique, qui bouge bien, qui va rechercher les balles, pas facile à dépasser, assez puissant, il sert très bien, bonne première balle, plutôt solide du fond. Il faudra essayer de le faire rater, jouer en cadence, pour qu'il ne tienne pas le rythme, qu'il explose. Après, je sais qu'il aime le show, il a besoin d'aller chercher les émotions, et là, comme il s'est qualifié et qu'il n'a rien à perdre, il va certainement tout lâcher, ce sera à moi d'essayer de le canaliser et de lui montrer que cela va être dur pour lui.

Q. Si vous passez ce premier tour, il est fort possible que vous vous retrouviez face à Alexander Zverev, qui est un très grand joueur mais qui revient d'une longue indisponibilité pour blessure, serait-ce une opportunité à saisir ?

R. On a de toute façon toujours joué de bons matches l'un contre l'autre (deux victoires chacun, ndlr), avec des scores serrés. Ce n'est jamais évident de revenir de blessure, mais parfois, ce genre de joueur, il ne lui faut pas grand-chose pour revenir à son meilleur niveau. Le premier tour peut lui faire du bien, la motivation de se retrouver en Grand Chelem sur de grands courts peut lui redonner la confiance qui lui manque peut-être pour être à nouveau performant. 

Q. Qu'est-ce que vous attendez de cet Australian Open ?

R. Je n'ai pas vraiment d'attente, j'espère montrer un bon niveau de tennis, de la constance, de la stabilité, en même temps mentale et dans mon jeu. J'espère pouvoir continuer à élever mon niveau, en faisant un bon premier tour et en poursuivant de la sorte au deuxième, on verra bien où cela va me mener. On ne se pose plus la question, on a l'habitude, c'est ancré dans le circuit professionnel depuis toujours, mais l'Open d'Australie est un Grand Chelem qui arrive très vite, difficile à planifier en terme de pic de forme. On espère avoir des matches avant mais en même temps pas trop non plus. On peut y trouver des conditions extrêmes, il faut parfois souffrir, survivre comme on peut, quand il y a 40 degrés, la sensation d'être dans une cuve, avec la chaleur qui monte des terrains, c'est juste injouable pour tout le monde, et il faut essayer de faire ce qu'on peut. Cela peut être différent tous les jours, hier il faisait 37, aujourd'hui 20 degrés avec du vent, puis il va de nouveau faire très chaud, on ne sait pas à quoi s'attendre, c'est la même chose pour tout le monde. Le plus dur c'est que les conditions de tennis changent, la balle est tellement incontrôlable quand il fait chaud que, sur ces courts rapides, cela devient un tennis service deux frappes qui part un peu dans tous les sens, alors que quand il fait 20 degrés, on a l'impression que l'on peut faire de longs échanges sans rater.

Q. A plus long terme, vous la voyez comment votre saison, avec quoi seriez-vous satisfait fin novembre ?

R. J'aimerais bien retourner dans le Top 30 et essayer de me replacer en tant que tête de série dans les Grands Chelems. Je pense que c'est un objectif atteignable sachant que j'ai encore un bon niveau de tennis et que je peux battre de très bons joueurs, je l'ai montré l'an dernier. Avec un peu plus de constance je pense donc que c'est envisageable et faisable. Viser de gros matches sur de gros courts dans de gros tournois avec de belles prestations, c'est ce qui me fait encore vibrer. 

Q. Est-ce que pour vous aussi Novak Djokovic est une fois de plus le grand favori de cet Open d'Australie ?

R. Oui. Clairement. Ici il est complètement injouable, il ne perd pas un match. Il a l'air bien, il a eu des matches difficiles, mais il a gagné son tournoi à Adelaïde. Il prouve qu'il est encore bien là, c'est le plus fort quand il est prêt, je ne vois pas comment on pourrait nommer un autre favori.

Q. La fédération internationale a annoncé que le contrat Coupe Davis avec la société Kosmos de Gerard Pique était rompu. La formule risque encore de changer. Cela vous inspire quoi, vous avez une solution ?

R. (éclat de rire). Cette saison ce sera encore comme l'année passée, après il faudra donc trouver autre chose. Je dirais que c'est quand même plus sympa quand on joue à domicile et à l'extérieur, peut-être avec une (phase) finale tous les deux ans, on pourrait plus facilement arranger son calendrier, mais franchement je ne sais pas, je n'ai pas la solution. En tout cas ce qu'ils ont fait n'était pas génial.

Q. A propos de cette Coupe Davis, vous la disputerez avec l'équipe belge début février en Corée du sud ? 

R. Oui, j'y serai. Si je joue bien ici, j'irai directement là-bas. Sinon je repasserai par l'Europe (et le BW Open à Louvain-la-Neuve ? - ndlr). Le premier joueur coréen (Soonwoo Kwon, 84e mondial) avait un peu de mal, même si je savais qu'il jouait très bien, mais là il arrive en forme au bon moment pour eux puisqu'il vient de gagner à Adelaïde en battant Bautista Agut en finale, il sera sûrement dur à battre mais si on y arrive et qu'on reste vigilant par ailleurs cela peut être une bonne semaine avec une victoire au bout, ce serait cool. J'ai déjà joué là-bas dans le passé, ils ont des installations magnifiques.
 

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