David Goffin : «je serai à 100% pour jouer contre Hurkacz"
A deux jours de son entrée en matière à Roland Garros, le premier joueur belge nous a confié être serein et pas démoralisé par le fait d’être sorti du Top 100 et de devoir passer par les qualifs de Grand Chelem
C’est dans une atmosphère un rien fébrile que David Goffin a rencontré la presse. Il y avait en effet une sorte de tension dans la salle de presse, comme si tout le monde cherchait ses marques avant le grand début de Roland Garros. David, quant à lui, était aussi placide que d’habitude. Hélas !, les gestionnaires de ce rendez-vous n’ont guère été généreux avec les journalistes venus rencontrer le seul joueur belge du tableau masculin puisque la rencontre n’a duré que… 10 minutes. Juste assez pour savoir comment se sentait David en cette période particulière.
« Je suis venu à Roland directement après Lyon. Je me suis entraîné dès jeudi après-midi. J’ai tout de suite eu de bonnes sensations car les conditions sont les mêmes que l’an dernier. La bonne nouvelle, c’est que tout va bien. Depuis quelques semaines, je ne ressens plus aucune douleur. Et même dans mon jeu, ça va mieux, j’ai eu des victoires et j’ai fait de bons matches contre de bons joueurs. Ce n’est par exemple pas passé loin contre Zverev. »
« Je suis, je pense, sur une pente positive. J’ai tout fait pour être prêt pour venir ici. Cela a mis du temps car ma saison sur terre n’a pas commencé de la meilleure des façons. Je n’étais pas au top physiquement et j’avais des doutes sur mes genoux. Heureusement, maintenant, comme je n’ai plus du tout mal, je peux mieux me déplacer, je glisse mieux et, donc, logiquement, je joue mieux. »
L’ex-7e mondial affirme donc qu’il sera dans de bonnes conditions pour rencontrer Hubert Hurkacz, celui-là même qui l’avait battu l’an dernier à la Porte d’Auteuil. « L’année dernière, je l’ai rencontré au troisième tour, je jouais bien mais je me suis fait mal à la fin du premier set ou au début du deuxième. J’ai terminé le match parce que j’en avais envie mais je n’avais plus les capacités de défendre mes chances. Ici ce sera en quelque sorte la belle sur terre battue puisque je l’avais battu à Rome, également l’an dernier. C’est un joueur très compliqué à jouer, il a un bon service. Il sait un peu tout faire. La terre n’est pas sa surface favorite mais il a démontré qu’il pouvait aussi gagner des matches sur cette surface. Et puis, il est top 15 depuis un moment, ce qui veut dire qu’il gagne régulièrement des matches. Ce n’est pas un tirage évident mais voilà, c’est un premier tour, je vais tout faire pour entrer tout de suite dans le match. J’espère aussi qu’il y aura beaucoup de Belges qui seront dans les tribunes pour me soutenir, cela me fera du bien. »
Un soutien qui lui apporte désormais également de manière régulière Yannis Demeroutis que l’on a vu aux côtés de Germain Gigounon à Rome et seul à Lyon. « Après Madrid, je suis rentré deux jours en Belgique et j’ai été m’entraîner au club de Thuin, chez Yannis. Je m’y suis bien senti et j’ai apprécié les entraînements. On a parlé avec Germain et nous avons demandé à Yannis de nous aider. Germain m’accompagne depuis quasi deux ans et il fait tout. Ce n’est que le début d’une nouvelle manière de travailler et on va progressivement trouver l’équilibre. Il y aura des tournois où ils seront à deux, d’autres où Yannis viendra seul et d’autres encore où ce sera Germain qui sera seul. Ils s’entendent super bien donc tout se passe bien. Yannis est un peu plus vieux, un peu plus expérimenté et je pense qu’il peut contribuer à faire évoluer mon jeu.
Mais que l’on me comprenne bien : ce n’est pas parce que l’on est ami que je l’ai intégré dans le staff, cela aurait pu être quelqu’un d’autre mais Yannis a été le premier coach que j’ai eu quand j’ai intégré le centre AFT de Mons et c’était aussi mon coach quand j’ai commencé le circuit pro à 18 ans. » Yannis et Germain vont donc travailler de concert.
« Germain est quelqu’un de très créatif, il a toujours plein d’idées. Yannis a quant à lui plus d’expérience, il va un peu chapeauter notre projet tennis et il donnera son avis sur les directions que l’on doit prendre. Yannis va en quelque sorte être le consultant de toute la cellule. Il va aussi donner son avis sur le programme car maintenant que je suis sorti du Top 100, c’est plus compliqué d’établir le calendrier des tournois. Quand on est Top 20, c’est facile, on entre partout et on a aussi les tournois obligatoires. Quand on est en dehors du Top100, il faut bien réfléchir. »
Une sortie du Top 100 qui ne semble pas trop affecter le Liégeois. Pas plus que le fait de devoir passer par les qualifs à Wimbledon. « Cela va sans doute me paraître bizarre de jouer les qualifs mais je savais aussi que cela pouvait arriver. Il faut donc l’accepter. C’est comme cela, mais je ne me focalise pas sur le classement. Je suis à 100%, je sais ce que j’ai dans la raquette, je sais où je veux aller et je vais tout faire pour remonter au classement le plus rapidement possible. Cela ne m’a pas démoralisé de sortir du Top 100 et puis, il n’y a aucune gêne à faire les qualifs d’un Grand Chelem. Qui plus est, cela peut m’aider à avoir des matches et à repartir vers le haut. C’est comme les Challengers que j’ai faits cette année, j’en ai joué deux cette année, j’en ai gagné un et j‘ai été demi à l’autre. Ce qui compte, ce n’est pas le classement c’est le projet global. »
A Roland Garros, David Goffin, on le sait, sera le seul Belge dans le tableau final. « J’en ai un peu l’habitude, sourit-il. Mais bon, il fait aussi regarder ce qu’il y a derrière. Il y avait tout de même 5 Belges dans le tableau qualifs, ce qui veut dire qu’ils se sont battus pour atteindre le classement permettant d’y entrer. Cela a été une magnifique expérience pour eux. Et il y a eu de bonnes choses, aussi. Gauthier (Onclin) n’a pas été loin du troisième tour, Raph (Raphael Collignon) est tombé contre un très bon joueur au premier tour. Michael (Geerts) a passé un tour. Il y a Joris (De Loore) aussi qui revient de blessure. Sans oublier Zizou (Bergs) qui est déjà passé tout près du Top 100. On verra ce que cela donne dans quelques mois… »
Et on verra dimanche si David peut remporter sa belle terrienne face à Hurkacz.
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