Darcis pour la première fois au deuxième tour de l'Open d'Australie
Steve a dominé le "local" Sam Groth et affrontera mercredi l'Argentin Diego Schwartzman.
C'est un Steve Darcis particulièrement frais et "fit" physiquement qui a entamé l'Open d'Australie de la meilleure des manières lundi matin. Certes, son adversaire, l'Australien Sam Groth, un "big man" de 29 ans, physique de bûcheron et service de mule, ne figure pas parmi les meilleurs joueurs du monde. Mais le 171e mondial est justement le type de gars que le Liégeois n'apprécie pas, avec lequel il n'y a guère d'échanges et donc peu de rythme. Qui plus est, le colosse barbu d'1 m 92 et de 100 kg, bénéficiaire d'une wild card, connaît les lieux comme sa poche, puisqu'il réside à Melbourne où il a d'ailleurs atteint le troisième tour en 2015 et où, dans une chaude ambiance, il était encouragé ce lundi par quelques bruyants T shirts jaunes sur le "petit" court numéro 8.
19 aces, 8 doubles fautes et 60 fautes directes pour l'Australien
Même si le tirage au sort aurait pu se révéler largement plus délicat pour lui, il fallait donc un 71e mondial (le nouveau classement de Steve, 100 places au dessus de son adversaire donc) en pleine possession de ses moyens, et on l'a bien vu d'entrée puisque la mise en route de notre compatriote fut laborieuse, breaké d'entrée il fut de suite mené 3-0, et ne parvint pas à refaire son retard au premier set face au serveur australien (3-6). Par la suite, les 19 aces enfilés par Groth (à 215/220 km/h, avec une pointe à 230, compensée il est vrai par 8 doubles fautes) n'ont pas empêché notre compatriote de faire parler son tennis (6-3, 6-2, 6-2) face à ce joueur genre tout ou rien qui a accumulé la bagatelle de 60 fautes directes (pour 49 coups gagnants). Le Liégeois a forcé dix balles de break pour deux à son adversaire. Le paradoxe veut d'ailleurs qu'il présente un meilleur pourcentage de premiers services et même de points gagnés sur sa première balle que l'Australien dont c'est l'atout principal.
"Le stage à Abou Dhabi a fait du bien, je n'ai jamais été aussi bien préparé"
"Je savais à quoi m'attendre", explique Darcis, "c'est quelqu'un qui a des temps forts et dont il faut profiter des temps faibles. Un Australien à domicile, ce n'est jamais simple... surtout pour quelqu'un qui n'avait encore jamais remporté un match en tableau final de l'Australian Open en cinq participations (sourire), j'ai essayé de ne pas trop y penser. C'était quand même un match dur, j'ai mal commencé, j'ai couru après le score au premier set. Du fond, je savais que j'étais plus fort que lui, j'ai commencé à voir où il servait au milieu du premier set, et, à partir du deuxième, j'ai quasiment chaque fois pu le retourner. Il s'est mis à forcer, et j'ai pu en profiter. Le tournant du match fut sans doute le moment où je l'ai breaké au début de la troisième manche.
Vous voyez... tout arrive (sourire). C'était un tirage à ma portée et je suis très heureux d'avoir saisi l'opportunité. Le stage à Abou Dhabi (NDLR : pourtant endeuillé par le douloureux décès de son grand-père) a fait le plus grand bien, je n'ai jamais abordé une saison aussi bien préparé, et sans bobo, je croise les doigts." Serein et souriant, Steve a donc mis le cap sur son premier deuxième tour dans le Grand Chelem australien, rencontre d'un tout autre genre, face à un petit gabarit rapide au registre beaucoup plus complet et avec lequel il y aura plein d'échanges, l'Australien Diego Schwartzman, 54e mondial. Toujours pas mission impossible, mais très différent et sûrement plus compliqué.
"50/50 contre Schwartzman"
On manque un peu de repères puisque les deux hommes ne se sont jamais rencontrés sur le circuit... même à l'occasion de la demi-finale Belgique-Argentine de Coupe Davis où ils se sont évités. Plus de huit ans plus jeune, Schwartzman, 24 ans, qui n'est pas qu'un joueur de terre battue même s'il a remporté son seul titre ATP sur cette surface (Istanbul 2016, en battant Dimitrov), a fini l'année dernière en force en privant notamment David Goffin de la finale à Anvers. Cette année, il a battu Sam Querrey à Brisbane avant de perdre contre Milos Raonic, puis il s'est incliné au premier tour à Auckland face à Malek Jaziri.
"C'est un excellent joueur, et il s'est qualifié ce lundi en trois sets faciles contre Cuevas, ce qui doit signifier qu'il est en forme. Je pense que je peux le battre, comme je peux tout aussi bien perdre. A mes yeux, c'est vraiment du 50-50", conclut notre compatriote. Une dernière chose : Steve a eu la chance de disputer sa rencontre en début de soirée au moment où la chaleur se faisait moins forte, autour de 26/28 degrés, et mercredi on annonce une chute des températures (autour de 20 degrés) dans la métropole australienne où l'on dit que l'on peut vivre les quatre saisons en une journée.
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