Coupe Davis : la Belgique accrochée par l'Ouzbekistan (1-1)
Même sans David Goffin, on ne voyait pas la Belgique inquiétée plus que ça par le modeste Ouzbekistan, qui plus est avec le soutien inconditionnel du public hasseltois. On se trompait. Les deux nations se quittent dos à dos au soir de la première journée, Kimmer Coppejans ayant laissé passer ses chances lors d'un premier match à rebondissements qui a duré 3 h 11. Fort heureusement, Joris De Loore a ensuite rétabli l'équilibre. Tout se jouera donc ce dimanche.
La première journée de la rencontre de Coupe Davis entre la Belgique et l'Ouzbekistan pouvait difficilement plus mal commencer, dans une salle surchauffée à tous points de vue.
Face au numéro un adverse, Khumoyun Sultanov, 421e mondial, Kimmer Coppejans, 184e à l'ATP, a eu toutes les occasions de faire pencher la balance en sa faveur au cours d'un match accroché qui a duré plus de trois heures.
L'Ostendais du Limbourg, qui a eu du mal à maîtriser le service d'un adversaire décidé à ne pas s'en laisser conter, a servi pour le premier set à 6-5, il a également mené 6-4 dans le tie-break qui a suivi, finalement perdu 8-10, après avoir eu quatre balles de set.
C'était un premier coup sur la tête que l'on a cru effacé au deuxième set lorsqu'après avoir sauvé une balle de break à 3-3 il a vu le joueur ouzbek souffrir de crampes et se faire manipuler avant de perdre la manche 6-3. On a carrément eu le sentiment que le match était joué lorsque Kimmer a ensuite mené 3-1 dans la troisième manche, après avoir aligné un 6-1. Sauf qu'il avait devant lui quelqu'un n'ayant plus rien à perdre et auquel il a lui-même permis de revenir dans le match avec un jeu de service calamiteux. La suite, ce fut malheureusement "highway to hell" (l'hymne d'AC/DC qui avait accompagné l'entrée des joueurs) pour notre compatriote stressé, sous pression, commettant trop de fautes alors que Sultanov ne lâchait rien, entrevoyant une issue inespérée.
"J'espérais gérer un peu mieux"
Comme le premier, le troisième set se joua finalement au tie-break dans lequel Kimmer se retrouva mené 1-4, revint à 6-6 après avoir sauvé trois balles de match, et s'inclina 6-8. Il faut rendre hommage au valeureux métronome ouzbek de 24 ans qui, évoluant parfois à un excellent niveau et s'appuyant sur un service apparemment insaisissable sur la fin pour notre compatriote, y avait toujours cru malgré les crampes.
"S'il le fallait je me sens prêt à disputer un deuxième match, il y avait une folle ambiance dans cette salle, j'adore ça, a-t-il lancé, ravi du bon tour joué, lorsqu'on lui a demandé s'il serait "fit" ce dimanche.
En revanche, côté belge, la défaite était particulièrement amère à digérer, surtout vu le contexte.
"J'ai l'impression d'avoir été le meilleur joueur sur l'ensemble du match, disait Coppejans. J'ai eu beaucoup d'occasions au premier set - 7 balles de break, ndlr -, et lui m'a breaké sur sa première, je ne pense pas que je méritais de perdre cette manche ou ce match."
"Il n'est jamais facile d'affronter quelqu'un qui est blessé ou souffre de crampes, continuait Kimmer. Honnêtement, je trouve qu'il jouait quand même bien, et mon mauvais jeu à 3-1 au troisième set lui a redonné beaucoup de confiance, mon tie-break n'a pas été bon non plus. Je ne voyais pas où il servait, il a eu beaucoup de points gratuits sur son service, je n'arrivais pas à le lire. Il avait vraiment l'air relâché, sans pression, et je n'ai pas peur de dire qu'il y avait du stress de mon côté, c'est toujours comme ça quand on joue pour la Belgique et que l'on est favori, on ne veut pas décevoir, j'espérais juste pouvoir le gérer un peu mieux. Je n'ai pas l'impression d'avoir joué un mauvais match, même si ce n'était pas mon meilleur. J'ai tout donné. C'est très dur, mais je suis quelqu'un qui sait placer le tennis à sa juste place, je ne vais pas m'arrêter à ça."
"Une vraie ambiance de Coupe Davis"
La pression était dès lors d'autant plus importante sur Joris De Loore (ATP 166) face au 700e mondial Sergey Fomin (22 ans). Là aussi, ce fut beaucoup plus serré et laborieux qu'on pouvait le penser. Après un premier set gagné 7-5, le Brugeois a mené 5-2 dans le deuxième, avant d'être lui aussi rattrapé par ses nerfs et de concéder un ultime tie-break.
"Que j'ai réussi à bien gérer (7-2), ce qui fait que je peux être satisfait de mon match, disait-il.
"On finit sur une note super, confirmait Steve Darcis, dont la première en tant que capitaine ne va pas sans maux de tête. En même temps, on a retrouvé la Coupe Davis que j'aime. Il y avait longtemps. 2000 personnes et une super ambiance alors qu'on affronte un adversaire qui n'est pas une tête d'affiche, avec des matches qui vont dans tous les sens. Cela rend d'autant plus triste ce que l'on a vécu dans un passé récent, et ce qui se passe encore dans d'autres pays devant des tribunes vides."
"On était favoris mais je savais qu'il s'agissait de matches pièges, qui pouvaient durer. J'aurais préféré être à 2-0, mais Kimmer a eu du mal à se libérer contre un adversaire qui a très bien joué. Et qui m'a surpris, il avait des crampes en début de 3e set, je croyais que c'était fini, et puis elles sont parties, tant mieux pour lui. Kimmer est un peu tombé dans le piège. Dans une situation pareille, on regarde parfois plus ce qui se passe en face plutôt que de se concentrer sur son propre jeu. On voit bien qu'il n'y a pas beaucoup de différence entre un joueur qui est 400 au ranking et un qui est 180. C'est une question de détails. On s'est un peu plus crispés qu'eux qui n'ont rien à perdre et ont joué plus libérés, lâchant des coups dont ils n'ont peut-être pas l'habitude et qui là, en Coupe Davis, rentrent. Ils n'ont peut-être pas l'occasion de jouer beaucoup de matches sur leur saison, et là on voit qu'ils ne sont pas mauvais, que ce sont de bons joueurs. Maintenant s'ils sont 400 au classement il y a quand même une raison, c'est qu'ils n'arrivent pas à enchaîner les bons matches, j'espère que c'est ce qu'on verra ce dimanche (sourire)".
Gagner deux matches sur trois
Avec ce 1-1 au terme de la première journée, les chances belges de qualification restent bien sûr intactes. "On va commencer par essayer de prendre le double, dit Steve Darcis, avec deux joueurs qui sont spécialistes contre deux qui ne le sont pas (le capitaine Istomin pourrait-il décider de s'aligner, ndlr ?)".
Après, ce sera à De Loore de se frotter à son tour à Sultanov.
"Il a fait un bon match contre Kimmer, mais je pense avoir le jeu pour le battre, dit Joris.
Il reste donc deux matches à gagner sur les trois à disputer. Quid si l'on se retrouve à 2-2, David Goffin pourrait-il jouer le dernier match ?
"Je ne vais pas vous mentir, on en parlé, et franchement je ne sais pas, il faudra voir l'état de chacun ce dimanche matin, mais si tout le monde est à 100 % ce devraient être les mêmes joueurs, a conclu Steve Darcis.
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