Billie Jean King Cup USA-Belgique : « On joue contre la meilleure équipe du monde »
Samedi et dimanche pour nous Belges, c’est une équipe belge inédite que conduira Wim Fissette lors d’une des rencontres de Billie Jean King Cup les plus déséquilibrées sur le papier qu’il ait été donné de voir.
Même privées de Coco Gauff et d’une Daniel Collins en plein boum, les Américaines alignent quasiment trois Top 20 mondiales face à des jeunes comme Hanne Vandewinkel (19 ans) et Sofia Costoulas (18 ans) qui pointent aux alentours de la 280e place à la WTA.
«En étant réaliste, il faut un vrai miracle, sait le capitaine, mais les filles vont beaucoup apprendre et on doit toujours pouvoir rêver. »
« On n’a pas peur »
« Est-ce que vous avez peur ? »
C’est la question que pas mal de journalistes ont posé aux joueuses belges préparant la rencontre cette semaine à Orlando.
«On n’a pas peur, ce n’est pas le mot adéquat, a répondu Marie Benoit (WTA 312), on sait qu’on n’est pas favorites (sourire), mais il y a aussi beaucoup de choses à retirer d’une telle rencontre, on fera notre job du mieux qu’on peut. »
« C’est simple, on affronte la plus forte équipe du monde chez elle, dit Kimberley Zimmermann, spécialiste du double (WTA 73), mais on a envie d’y être, je ne vois pas ce que nous avons à perdre. Parmi les filles présentes, je n’ai joué en double qu’avec Marie, et c’était chez les juniores il y a plus de dix ans, mais on s’est testées durant la semaine et on s’entend toutes bien, c’est une des choses les plus importantes dans cette discipline.»
« Greet et Yanina ont déjà beaucoup fait »
Ceux qui n’ont pas tout suivi jusqu’ici se demandent peut-être comment on en est arrivé là. Face aux Jessica Pegula (WTA 5), Madison Keys (WTA 20) et Emma Navarro (WTA 21), drivées par Lindsay Davenport excusez du peu, il faut dire qu’une équipe belge au complet aurait déjà dû réaliser un exploit retentissant pour se qualifier. Or, dès les premières semaines de 2024, Wim Fissette a vu son effectif fondre comme neige au soleil.
« Greet Minnen, confrontée cette année au plus haut niveau WTA, et Yanina Wickmayer, qui a beaucoup voyagé comme jeune maman, n’ont pas super bien commencé l’année, dit le capitaine. L’Amérique sur dur alors que la saison sur terre battue a commencé, c’était quelques semaines de perdues pour leur carrière personnelle alors que cela n’allait déjà pas très fort. Cela ne m’arrange pas, mais je peux comprendre. Je sais qu’elles adorent la Billie Jean King Cup, qu’elles ont déjà beaucoup fait pour l’équipe, et qu’elles seront de nouveau là lorsqu’il le faudra. »
« Elise ? Je ne comprends pas »
Quant à Elise Mertens, notre meilleure valeur tennistique, qui a elle aussi déclaré forfait mais n’a plus joué sous les couleurs belges depuis 2022 et ne remplit donc pas les conditions pour participer aux Jeux olympiques, le capitaine a le sentiment que « ce n’est pas une priorité pour elle. Toutes les joueuses que j’ai entraînées considèrent les J.O. comme super importants, et Elise y aurait des chances de médailles, j’avoue que je ne comprends pas, mais c’est son choix et c’est son droit ».
« Pour notre équipe, je n’ai d’autre choix que d’accepter, je ne peux rien y faire, continue Wim Fissette. Bien sûr, c’est dommage, un capitaine veut toujours aligner les meilleurs. Lorsque j’ai relevé ce challenge c’était pour essayer d’atteindre les « Finals », le stade ultime de l’épreuve parmi les meilleures nations au monde. Si on a une Top 25 mondiale/numéro une en double, et qu’elle joue régulièrement, c’est non seulement un atout pour gagner mais une motivation pour les autres. »
« Aucune expérience du niveau Top 100 »
Place donc ce vendredi à notre Belgique « new look » dans la chaleur de Floride, avec Sofia Costoulas et Hanne Vandewinkel que Wim Fissette a sélectionné pour jouer les simples.
« Je me souviens avoir entraîné Sofia et Hanne à Genk durant quelques semaines, alors qu’elles avaient 10 ou 11 ans », sourit le capitaine, « elles sont très talentueuses, c’était un vrai plaisir ».
« Depuis, elles ont choisi des voies très différentes (Hanne a même entamé des études de médecine à Leuven, ndlr), et l’une frappe fort tandis que l’autre aime varier, amorties, slice, volée , poursuit-il. Comme Marie (Benoit), elles ont déjà gagné pas mal de matches face à des joueuses Top 200, mais elles n’ont aucune expérience du niveau Top 100, qui plus est du Top 20. Cela ne peut que les aider dans leur carrière. Je suis sûr que toutes les quatre n’oublieront jamais. »
« Surtout ne pas vouloir forcer »
Sur le banc, Wim, qui a coaché quelques unes des meilleures joueuses du monde et qui gère pour l’instant le retour sur le circuit de Naomi Osaka, sera donc plus que jamais utile.
«Il ne faut surtout pas vouloir forcer dans ce genre de match », conclut-il, « je vais beaucoup parler, on peut être réaliste et rêver. Je connais les joueuses Top 20, il leur arrive aussi de devenir nerveuses face à des adversaires qu’elles ne connaissent pas et qu’elles sont sensées battre facilement. »
Le programme (en direct, RTBF Audio)
Ce vendredi, minuit belge
Jessica Pegula - Sofia Costoulas, suivi de Emma Navarro - Hanne Vandewinkel.
Samedi, 20 h belge
Jessica Pegula - Hanne Vandewinkel, Emma Navarro - Sofia Costoulas, Kimberley Zimmermann/Marie Benoit - Madison Keys/Taylor Townshend.
Retour à la liste