BW Open : les bons chiffres du tennis francophone
La direction de l'AFT a profité du tournoi Challenger organisé à Louvain-la-Neuve pour dresser un état des lieux du tennis en région francophone. "Comme les résultats des joueuses et joueurs belges sont un peu moins flamboyants médiatiquement, on pourrait avoir la fausse impression que le tennis ne se porte pas bien, alors que ce n'est vraiment pas le cas, chiffres à l'appui", souligne le président Pierre Crevits.
Plus de 2.000 affiliés supplémentaires en quatre ans
"Je voudrais d'abord rendre hommage aux organisateurs de ce BW Open", insiste Pierre Crevits, "à leur idée, à leur audace, à leur persévérance. Ce tournoi, comme l'Ethias Trophy jadis, est une belle vitrine pour le tennis, avec un double intérêt: celui de permettre aux gens - surtout francophones mais pas seulement - de voir à l'oeuvre des joueurs du top niveau international, et aux joueurs belges de bénéficier des meilleures conditions pour les affronter, près de chez eux, à moindre coût, avec des invitations qu'ils ne pourraient avoir ailleurs." Dans la foulée, le président a confirmé la tendance déjà indiquée ici, illustrée par les chiffres officiels. Depuis 2019, et malgré la pandémie dont le tennis s'est mieux (ou moins mal) accommodée que d'autres sports, le nombre d'affilié(e)s en région francophone n'a cessé d'augmenter, de 81.663 à l'époque à 83.845 aujourd'hui. Une comptabilité essentiellement tennis, qui ne tient pas compte de la progression du padel. "La tendance est la même au nord du pays. On doit être à 240.000 joueuses/joueurs pour l'ensemble de la Belgique, soit la deuxième fédération sportive en importance après le football", continue le président. "La large réforme que nous avons pu initier avec Tennis Vlaanderen, qui offre plus d'opportunités pour jouer, a d'ailleurs favorisé une hausse encore plus marquante de la participation aux tournois: de l'ordre de 36 % sur la même période. Cela nous pose même un souci en hiver, où il y a moins d'organisations et pas toujours la place souhaitée pour ceux qui voudraient jouer, mais il s'agit d'un problème positif auquel nous allons essayer d'apporter une solution à l'avenir, avec les bénévoles des 322 clubs que compte l'AFT et qui ne ménagent ni leur temps ni leur énergie. Je les en remercie, comme je salue les sponsors sans lesquels, malgré tous nos efforts, le copieux agenda de tournois internationaux, des moins de 12 ans de Tennis Europe aux 15 et 25.000 dollars ITF de l'été, sans oublier les séniors et les tennismen en fauteuil, aurait moins fière allure."
Steve Darcis et la Coupe Davis : "J'espère que ce sera moi..."
Le secrétaire général Samuel Deflandre et le directeur sportif Olivier Davin ont ensuite rappelé la manière dont fonctionne l'AFT, fédération pilote en région Wallonie/Bruxelles, ouverte vers ses clubs et plus généralement vers tout ce qui peut apporter un plus au tennis belge - "lorsque Sofia Costoulas ou Gilles Arnaud Bailly ont sollicité notre aide, nous y avons répondu positivement". Ils ont détaillé l'organisation sportive fédérale, de la détection au team pro. "Ce qui me plaît à l'AFT c'est l'esprit "start up" qui y règne, la capacité d'innover", dit encore Pierre Crevits. "On ne s'y repose jamais sur ses lauriers. Il y a trente ans, Jean-Pierre Collot inventait le mini tennis à Namur pour Olivier et Justine, principe repris depuis partout dans le monde et dans les autres sports. Aujourd'hui, la dernière trouvaille en date est cette AFT Cup, mini Coupe Davis pour les enfants, une réussite à tous niveaux. On n'invente pas des talents comme on a eu le bonheur d'en connaître, mais sur un espace grand comme une région française on travaille depuis 30 ans dans la continuité pour sortir les meilleur(e)s." Ce que Steve Darcis est bien placé pour confirmer. "David (Goffin) reste le numéro un. Il n'a pas réalisé un grand début de saison, mais ce BW Open peut lui servir de tremplin à ui aussi", dit-il. "Maryna (Zanevska) et Ysaline (Bonaventure) sont dans le top 100. Kimberley (Zimmermann) a remporté trois titres et joué une finale en double l'an passé. Raphaël (Collignon) et Gauthier (Onclin), tous les deux dans le tableau final de ce BW Open, évoluent plutôt pas mal sans exploiter tout leur potentiel. Emilien (Demanet), 30e junior mondial, entre dans les Grands Chelems. Solen Aerts et Louis Mouffe montrent de bonnes choses chez les moins de 14 ans. Il y a du bon et du travail à tous les âges, mais en définitive c'est toujours le joueur qui a la clé."
On ne pouvait quitter le Liégeois sans évoquer la succession de Johan Van Herck à la tête de l'équipe belge de Coupe Davis : "Johan m'a appelé il y a deux jours pour me faire part de sa décision, il y a toujours eu le plus grand respect entre nous. Je ne cache pas que suis intéressé par la fonction - qui ne m'empêcherait pas de poursuivre ma mission à l'AFT - mais seulement depuis qu'il a annoncé son retrait - , tout le monde sait que la Coupe Davis fait et fera toujours partie de ma vie. Les fédérations vont en parler, les joueurs aussi, il y aura un choix... et j'espère que ce sera moi".
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