BW Open : David Goffin et Raphaël Collignon au deuxième tour
David Goffin reste invaincu à Louvain-la-Neuve. Mais dans le derby belgo-belge qui l'opposait à Zizou Bergs et qui a fait salle comble mardi soir, le Liégeois est passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel lors de trois sets très contrastés au cours desquels on a eu droit à ce que les deux joueurs peuvent faire de très bien... et de moins bien. Après avoir perdu une première manche qu'il aurait toujours dû gagner, David a dû remonter un break de retard dans les deux suivantes.
Le Blocry était déjà quasiment "sold out" mardi pour voir David Goffin affronter Zizou Bergs pour la première fois, alors que sa place de numéro un belge au classement mondial se trouve remise en cause en raison des points ATP qu'il doit défendre après sa victoire de l'an dernier. On a rarement connu une aussi chaude ambiance au premier tour d'un tournoi Challenger, surtout que le premier set fut vraiment d'un excellent niveau tennistique, sous haute tension, avec une grosse bataille de service, sans la moindre balle de break, David Goffin alignant près de 80 % de premières balles.
Quand il sert aussi bien que ça, en général David gagne la manche ou le match, mais c'était compter sans un Zizou Bergs en acier trempé, répondant du tac au tac, un peu comme face à Tsitsipas à Melbourne. Et dans le tie-break, alors que Goffin menait 5-3, un service à suivre, la première balle du Liégeois lui fit subitement faux bond - il n'allait plus la retrouver que par intermittence par la suite (30 et 38 % de premiers services dans les deux derniers sets) - Bergs enfilant les quatre derniers points et empochant le set.
Il faut bien reconnaître que la suite du match fut loin d'être du même niveau, beaucoup plus laborieuse, irrégulière et chaotique. On a à peu près tout vécu durant les deux dernier sets. David Goffin s'est retrouvé mené 2-0 et 3-1 dans la deuxième manche, avant d'aligner cinq jeux d'affilée (6-3). Au début du set décisif, rebelote, il a concédé le break d'entrée (2-0).
Cela étant; on s'était rendu compte que Zizou vivait une sorte de remake de ses aventures australiennes, la chaleur en moins. Le Limbourgeois souffrait à nouveau de crampes, et allait faire appel au kiné au troisième set. Goffin rétablit alors la situation à 4-4, pour finalement s'imposer 7-5.
"Je me sentais vraiment prêt à battre celui qui est mon idole de jeunesse, mais dans l'état où j'ai terminé j'avais encore tout juste 10 % de chances d'y arriver, dit Bergs.
"J'ai eu l'impression de contrôler les échanges, d'être le meilleur dans le jeu tout du long, estimait pour sa part Goffin. Le premier set m'a échappé sur deux ou trois points, et par la suite j'ai senti que j'avais des occasions dans chaque jeu, j'ai parfois eu le sentiment que tout était un peu contre moi, mais cela fait du bien de gagner un match comme ça aussi. C'est un tournoi que j'aime vraiment bien, je veux encore aller loin."
Pour Zizou Bergs, en revanche, l'horizon ne s'est pas éclairci. Il a de nouveau montré le niveau qu'il est capable d'atteindre, mais ses problèmes physiques (et de stress ?) continuent de le poursuivre contrairement à ce qu'il pensait au retour d'Australie, et c'est évidemment tracassant dans la perspective de la rencontre de Coupe Davis en Croatie où il sera le numéro un belge.
"En Australie, je n'étais pas préparé à la canicule, je n'avais peut-être pas consommé assez de sel non plus, mais ici on avait tout bien fait, j'étais 100 % confiant, et puis voilà que cela recommence, c'est incroyable, dit-il. C'est un problème que j'ai connu pour la première fois à l'âge de 15 ans, lors des championnats d'Europe à 15 ans", a-t-il révélé, "je passe des tests jeudi, il faut trouver une solution."
Qu'en pense David Goffin ?
"Zizou est un joueur très difficile à affronter, son service est une grosse arme, mais il doit pouvoir gérer un peu mieux ses matches, cela lui coûte trop d'énergie, il joue tout en force, c'est très énergivore".
Raphaël en 43 minutes
Deux autres Belges disputaient mardi leur premier tour. Malheureusement, notre (désormais) deuxième homme en Coupe Davis, Joris De Loore, s'est incliné 6-3, 7-5 face au Hongrois Zsombor Piros (ATP 126) en 1 h 25. Pas très réjouissant non plus. Par contre, Raphaël Collignon (ATP 391) a littéralement fait du petit bois avec le 192e mondial allemand Rudolf Molleker, sur un double 6-1 en 48 minutes à peine, pour sa première apparition en tournoi Challenger depuis début mai 2023.
"Je n'ai pas l'habitude de matches aussi courts, et pour finir sur un score pareil il faut aussi que mon adversaire m'ait un peu aidé, souriait "Raph". Après des mois de galère physique, je ne m'attendais pas à recevoir une wild card pour le tableau final ici, je savais les organisateurs en contact avec deux ou trois joueurs cotés, mais finalement dimanche matin j'ai appris la bonne nouvelle. J'étais un peu tendu au début, et sur certains points importants, mais j'ai bien servi quand il le fallait."
En huitième de finale, cela risque d'être moins simple face à l'Américain Brandon Nakashima (ATP 127), ex 43e mondial et vainqueur du Challenger de Tenerife la semaine dernière, ou à l'Allemand Benjamin Hassan (ATP 149), qui se rencontrent ce mercredi, mais on sait aussi que le jeune Liégeois de 22 ans a du potentiel.
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