BJKC: parcours délicat pour les Belges
Privée de ses deux meilleures joueuses, Elise Mertens et Greet Minnen, l'équipe belge de Billie Jean King Cup n'a pu éviter la dégradation en zone Europe/Afrique qui la conduit, cette semaine, à disputer à Vilnius (Lituanie) une sorte d'ingrat marathon de trois rencontres pour retrouver une place dans le groupe mondial.
On ne peut pas dire que la petite balle jaune ait beaucoup roulé pour Wim Fissette depuis qu'il a accepté le poste de capitaine de notre équipe nationale féminine. Le Limbourgeois, qui a coaché les plus grandes championnes sur le circuit WTA, s'est trouvé confronté à de longs et périlleux déplacements, aux Etats-Unis et en Chine, qu'il a en plus dû affronter sans Elise Mertens et Greet Minnen. La formidable remontada d'une équipe totalement rajeunie en Chine (défaite 3-2 après un double décisif) n'a pu empêcher la culbute à un échelon que nous n'avons connu qu'une fois, entre 2014 et 2016, à Budapest d'abord, à Eilat ensuite. Il a, en effet, fallu trois ans pour que nos compatriotes s'en extirpent. On se souvient que la petite troupe, et notamment Ysaline Bonaventure, Alison Van Uytvanck, Ann-Sophie Mestach et la capitaine Ann Devries, avaient plongé dans une piscine israélienne en shorts et T shirts (cfr: YouTube "The Belgians celebrate winning in Eilat") pour célébrer l'événement, après une ultime victoire face à la Grande Bretagne.
Eviter la France
A ce niveau de compétition, on est malheureusement loin de l'ambiance d'une rencontre de BJK Cup à domicile. Quatre groupes de trois ou quatre nations s'affrontent en un même lieu, deux simples, un double, en terre neutre pour toutes les compétitrices sauf pour celles du pays hôte, en l'occurrence la Lituanie que nos compatriotes ne croiseront pas. La Belgique a hérité de la Hongrie et de la Grèce dans la poule C. Si elle obtient une des deux premières places, elle jouera sa qualification vendredi face à une équipe du groupe A, composé de la France, qui a donc subi la même "mésaventure" que nous, la Suède et la Turquie. On peut sans doute en conclure qu'il vaudra mieux finir premières de notre poule pour éviter l'"épouvantail" hexagonal (Gracheva, Garcia, Parry, Burel et même Cornet à peine revenue à la compétition) qui risque de dominer la sienne.
Sur dur à l'heure de la terre battue
S'insérant déjà comme un cheveu dans la soupe au sein d'un calendrier suffocant, cette semaine présente également le désavantage de se dérouler sur dur indoor alors qu'on vient tout juste d'entamer la saison sur terre battue en plein air, ce qui en a renforcé plus d'une dans l'idée de faire l'impasse. C'est heureusement le cas de la meilleure Grecque Maria Sakkari, une ancienne Top 3 mondiale, mais aussi d'Elise Mertens dont Wim Fissette se dit néanmoins convaincu qu'elle rejouera sous les couleurs belges. "Je suis d'autant plus reconnaissant que Greet (Minnen) soit là, ainsi qu'elle l'avait promis", insiste à juste titre le capitaine.
Dès ce mardi contre la Grèce
Alors que Sofia Costoulas n'a rallié Vilnius que dimanche soir, après avoir joué sa finale de double lors du tournoi ITF W50 de Nantes, la Belgique ouvrira déjà le ban ce mardi à 11 h face à la Grèce, emmenée du coup par la 255e mondiale Despina Papamichail. "Au regard du classement, nous sommes clairement favorites, même s'il ne faut jamais sous-estimer un adversaire, c'est une rencontre que nous devons gagner", résume Wim Fissette. "J'ai de la famille dans les deux pays", sourit Sofia Costoulas, dont le père est d'origine grecque, "mais je suis née en Belgique et je joue pour l'équipe belge depuis l'âge de dix ans. Je supporte la Grèce tout le temps... sauf quand elle rencontre la Belgique."
L'exemple de Charleroi
Dès le lendemain mercredi, toujours à partir d'11 h, ce sera rebelote, mais cette fois dans un contexte en principe plus équilibré. Face à la Hongrie d'Anna Bondar, la partie s'annonce très ouverte, et dépendra probablement en grande partie de la confrontation entre les deux "numéro une". Greet Minnen et Anna Bondar, au ranking WTA équivalent, ont longtemps joué en double ensemble. En simple, la Hongroise s'est imposée quatre fois... mais pas lors de leur dernière confrontation, c'était en Billie Jean King Cup justement, lorsque la Belgique a battu la Hongrie en novembre 2023 à Charleroi. Un match où notre compatriote, victorieuse 6-4 au troisième set, est parvenue à bien gérer l'enjeu, et un exemple dont elle a tout intérêt à s'inspirer. D'autant que, derrière, avec Bondar/Babos, les Magyares peuvent compter sur un double qui joue les Grands Chelems.
Outsiders contre la Hongrie ?
"Je nous considère un peu comme des outsiders dans ce match-là, mais nous pouvons le gagner", dit encore Wim Fissette. "Notre ambition est de remporter les deux rencontres, et en tout cas au moins une pour pouvoir participer vendredi au barrage pour la qualification. Nous sommes un petit pays mais une grande nation de tennis, nous nous devons d'être parmi les meilleures"
"La BjK Cup tombe toujours mal, on le sait, il faut s'adapter", conclut Greet Minnen, qui jouera aussi le double avec Magali Kempen. "Nous avons une équipe jeune avec laquelle on va pouvoir bâtir dans les prochaines années", conclut Greet, "je me sens un peu vieille quand je les vois autour de moi, mais comme notre capitaine si je peux les faire bénéficier de mon expérience je ne demande pas mieux. On va en tout cas tout donner cette semaine pour retrouver le groupe mondial".
Les équipes du Groupe C
Belgique : Greet Minnen (WTA 92), Hanne Vandewinkel (WTA 209), Sofia Costoulas (WTA 261), Jeline Vandromme (5e mondiale juniore), Magali Kempen (WTA 90 en double)
Grèce : Despina Papamichail (WTA 255), Valentini Grammatikopoulou (WTA 531), Martha Matoula (WTA 462), Dimitra Pavlou (WTA 508), Eleni Christofi (WTA 818)
Hongrie : Anna Bondar (WTA 91), Amarissa Toth (WTA 294), Adrienn Nagy (WTA 553), Fanny Stollar (WTA 592, WTA 52 en double), Timea Babos (WTA 35 en double)
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