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Assemblée générale : un monde qui change

Même si la belle météo incitait plutôt à profiter du soleil, une bonne centaine de représentants de clubs se pressaient samedi matin dans les locaux du Centre de formation de Bouge où se tenait l'assemblée générale de Tennis Padel Pickleball Wallonie Bruxelles.
 

On a connu des années qui passaient comme un long fleuve tranquille pour notre fédération de tennis qui s'appelait encore AFT. Aujourd'hui, pour paraphraser la publicité d'un soutien bancaire sans lequel notre sport vivrait moins bien, on est dans un monde qui change. Pierre Crevits l'a parfaitement résumé en relevant quelques épisodes qui ont émaillé ses quatre années de présidence marquées surtout par l'installation du padel puis du pickleball dans le giron fédéral. Après avoir vécu 50 ans sous le même sigle, la fédé a ainsi changé deux fois de logo et d'appellation en 2024, tout en obtenant la reconnaissance officielle des autorités publiques pour ses trois disciplines jusqu'en 2032, soit deux olympiades.
 
"C'est une marque de confiance et de reconnaissance pour le travail et l'expertise de nos équipes qui ont empoigné ces nouvelles missions à bras-le-corps, nous avons pu à la fois réaliser des économies d'échelle en mutualisant les moyens et garantir à chaque sport son autonomie en terme de gestion sportive", dit le président. "Parallèlement, je suis heureux des progrès réalisés dans le domaine de la communication, y compris au niveau national en collaboration avec nos amis néerlandophones, le produit Belgique étant une valeur ajoutée, parce qu'il ne suffit pas de bien faire, il faut aussi le faire savoir. Je suis par ailleurs très fier de cette AFT Cup, devenue Young Talents Cup, que nous avons créée et qui est une énorme réussite humaine et sportive, c'est un réservoir inépuisable d'émotions, de souvenirs inoubliables pour les enfants, et un outil de détection qui a déjà fait ses preuves pour le staff sportif."
 
Le monde qui bouge, c'est forcément aussi celui du digital. "Nous avons été les premiers, parmi les fédérations sportives, à nous doter d'outils informatiques", rappelle Pierre Crevits, "maintenant nous en payons quelque part le prix avec des applications qui deviennent obsolètes. Y remédier pour le bien de tous représente un investissement financier important sur les trois prochaines années qui ne pourra venir de l'extérieur. En termes de stratégie, il nous faut donc réfléchir à la manière d'augmenter nos moyens et ressources, d'autant que, par rapport à d'autres, il y a longtemps que nous n'avons pas adapté nos montants d'affiliation ou droits d'inscription en rapport avec l'inflation et le coût de la vie." Un sujet crucial donc qui figurera à l'ordre du jour d'une prochaine assemblée générale extraordinaire.
 
Sans entrer dans le détail, en dressant un bilan de l'année 2024, le rapport du secrétariat général TPPWB a pu, entre autres, se féliciter de la formidable progression de Raphaël Collignon, désormais Top 90 à l'ATP. Du retour aux alentours du Top 50 de David Goffin, vainqueur du numéro 2 mondial Alexander Zverev avant son retentissant succès sur Carlos Alcaraz il y a deux semaines. De la tenue de l'équipe belge de Coupe Davis "drivée" par Steve Darcis, victorieuse des Pays Bas futur finaliste et qualifiée cette année face au Chili. De l'intérêt d'avoir des rendez-vous internationaux organisés en Belgique pour nos jeunes joueurs, ITF ou Tennis Europe, illustré par les victoires de Jack Loge à Eupen et d'Emilien Demanet au tournoi de la Province de Liège. Des trois titres padel FIP Rise de Clément Geens qui a accédé au Top 100 mondial, une première pour la Belgique. De l'augmentation constante du nombre de clubs et d'affiliés padel (+ 11 et + 2170). De la mise en place et du décollage prometteur du pickleball. Mais aussi de la confiance de l'Adeps et de la fidélité des sponsors, à commencer par Ethias qui a resigné pour trois ans, ainsi que des partenariats avec la chaîne d'hôtels Martin's, le bureau d'avocats (spécialisé dans le sport) Atfield, Apache (pour le pickleball), Cupra (padel) ou Autosphere (tennis).
 
L'assemblée fut encore l'occasion d'un hommage appuyé à Ysaline Bonaventure qui vient de raccrocher la raquette de compétition à 30 ans. Depuis 1973, il n'y a que vingt joueuses belges qui ont atteint le Top 100 mondial féminin, et elle en fait partie. On ne doute pas que cette jeune femme attachante, au caractère fort, rebondira dans une autre vie qui, en réalité, ne fait que commencer à cet âge, que ce soit dans le tennis (elle coache déjà Marie Benoit), dans les médias (comme consultante sur RTL) ou ailleurs. Constat identique pour Joachim Gérard, champion et porte-drapeau paralympique qui a encore remporté le Masters de double en 2024 et arrêtera sa carrière internationale en fin d'année. Lui aussi devrait pouvoir mettre son expertise au service de son (handi)sport, auprès de la ministre Jacqueline Galant. 
 
Pour conclure, huit mandats d'administrateurs étaient remis en jeu lors samedi, dont celui de l'ancien secrétaire général Pierre Delahaye, qui ne se représentait plus et qui a été chaleureusement ovationné, mais comme il n'y avait que huit candidats il n'y a pas non plus eu d'élections à proprement parler. Un seul nouveau venu parmi les candidats, Claude Philippart d'Houffalize, Richard Cote, Pierre Crevits, Nicolas Hatem, Geneviève Maka, Thierry Marot, Philippe Metten et Marie Spezi étant reconduits.
Plus triste, le monde du tennis a salué la mémoire de Christiane Mercelis décédée l'an dernier à 93 ans quelques jours après la finale de Roland Garros où elle avait été en son temps quart de finaliste, elle totalisait... 83 titres de championne de Belgique toutes catégories confondues. Plus près de nous, notre fédération a également perdu deux piliers passionnés, Alain Delplanque, un des fondateurs du Moulin à Papier Tennis Club à St Ghislain, et tout récemment Olivier Boxho disparu l'année du centenaire de son club d'Heusy dont il était le président et qu'il avait su redynamiser.
 
 

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