Arthur De Greef se rebiffe avec un deuxième titre en Challenger
Encore aux portes du Top 100 il y a onze mois, Arthur De Greef, désormais livré à lui-même pour s'organiser sur le circuit, a connu un début de saison catastrophique, ce qui l'a amené à changer dernièrement son fusil d'épaule. Apparemment avec succès puisque le Bruxellois, qui n'avait gagné qu'un match en tableau final cette année, a remporté le Challenger d'Ostrava, le deuxième succès de sa carrière à ce niveau après celui de Liberec, dans le même pays, en 2016 où il avait battu Steve Darcis en finale. Décidément, la République Tchèque l'inspire.
Arthur De Greef avait engagé Olivier Rochus pour le coacher cette saison, ce n'était pas la première fois qu'ils oeuvraient ensemble, avec de bons moments et d'autres plus difficiles, mais on ne peut vraiment pas dire que leur collaboration ait débouché en début d'année sur les résultats espérés. Vu de loin, cela a même plutôt ressemblé à un chemin de croix pour le Bruxellois, dont la décision de ne pas honorer sa sélection en Coupe Davis, parce qu'il s'est estimé lésé lors d'éditions précédentes, a également nourri la polémique. Sept éliminations au premier tour, que ce soit en qualifications ou en tableau final, cinq victoires seulement, dont une seule en tableau final (sur dur à Budapest), se sont soldées par une dégringolade assez vertigineuse au classement. Lui qui s'était retrouvé 113e mondial en juin 2017, et s'était qualifié à Roland Garros pour offrir une valeureuse opposition à Richard Gasquet au premier tour, pointait à la 289e place au moment d'aborder le tournoi Challenger d'Ostrava au début de la semaine dernière. "On a finalement arrêté la collaboration avec Oli", révélait-il alors, "Michel Bouhoulle, qui manage le club du Bercuit pour lequel je joue en interclubs, a accepté de m'aider et de me prendre en charge dans la mesure de ses possibilités."
70 places gagnées
Il était plus que temps de réagir, Arthur l'a donc fait en Tchéquie, où il a aussi, voire surtout, fait preuve de courage. Il a su s'accrocher par vents contraires, même s'il n'a pas battu d'adversaires hors de sa portée, bien que Stakhovsky au premier tour n'était quand même pas le premier venu. En finale, face au Croate Nino Serdarusic (ATP 241), 21 ans, il a surmonté la perte du premier set (4-6, alors qu'il menait 4-3 service à suivre), et terminé en force (6-4 après avoir été mené 2-3 break, 6-2). Tout au long de la semaine, il a fait preuve d'une belle mentalité, et il en a été récompensé par un bond de 70 places au ranking ATP ce qui le replace dans le Top 220, une position qui, une semaine plus tôt, lui aurait valu d'entrer dans les qualifications de Roland Garros. Huit jours trop tard, donc. "Je n'ai pas le choix, je jouerai un Challenger en Italie à la place", confie-t-il. "Je n'ai même pas été étonné de mes résultats de début d'année, j'avais plein de problèmes personnels et il me manquait un cadre, j'avais l'impression d'être seul, le sentiment que rien n'était vraiment coordonné, tennis, physique, sur le court je n'avais pas envie d'être là, ni de jouer, en plus cela me coûtait cher. Michel (Bouhoulle) m'a apporté une motivation, un programme, un coach physique (Jérome Launois, qui a travaillé avec Yanina Wickmayer, ndlr), il essaie de me rebooster et de tout structurer, même quand il n'est pas sur place comme à Ostrava il appelle tous les jours, on met des plans en place, je me sens soutenu. Je n'ai certainement pas délivré mon meilleur tennis à Ostrava, les conditions de jeu n'étaient pas faciles, les balles étaient bizarres, elles volaient beaucoup, mais le fait d'avoir su aller au bout n'en prend que plus de valeur."
- Arthur revient s'entraîner cette semaine au Bercuit, et il espère que sa victoire à Ostrava lui vaudra la semaine suivante une wild card pour le Challenger de Bordeaux, dont il défend les couleurs en interclubs et où il fut demi-finaliste l'an dernier.
Elise Mertens, invaincue sur terre, à l'épreuve de la numéro une mondiale
On s'en voudrait de ne pas souligner la troisième victoire de l'année d'Elise Mertens en tournoi WTA. Après Hobart et Lugano c'est à Rabat qu'elle s'est imposée en finale face à l'Australienne Ajla Tomljanovic, la petite amie de Nick Kyrgios, en deux sets 6-2, 7-6 (4). Ce ne sont peut-être pas les tournois les plus hauts de gamme chez les filles, et la Limbourgeoise n'y a pas défait d'adversaires mieux classées qu'elle, mais elle y a justement saisi l'occasion de se refaire une confiance après le coup de mou qui a suivi sa demi-finale à l'Open d'Australie. Le résultat c'est que l'increvable Elise a comptabilisé dimanche à Madrid son 13e succès d'affilée sur terre battue en battant au premier tour... Alison Van Uytvanck sur un double 6-4 alors qu'elle avait disputé sa finale marocaine la veille - la WTA aurait tout de même pu tenir compte du voyage dans sa programmation. C'est donc en 16e mondiale, son meilleur classement, invaincue cette année sur la surface et avec le sentiment avoué que son jeu a gagné en consistance, qu'elle affrontera mardi au deuxième tour rien moins que la numéro une mondiale Simona Halep. On sera curieux de voir ça.
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