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Alistair Mutsch : une ardeur d'avance

Les trois mousquetaires ont toujours été quatre. Raphaël De Belder, Sava Grozdev, Alistair Mutsch et Jules Dannevoye vont changer radicalement de vie cette année en intégrant le Centre de formation AFT. Ils ont la grande chance de pouvoir poursuivre des études tout en apprenant au quotidien la vie de joueur de tennis professionnel, le rêve de leur vie. Ils ont entre 12 et 14 ans. Nous vous avons déjà présenté les deux premiers cités, place au troisième, le Brabançon Alistair Mutsch.

Persévérance

On ne peut pas dire que Chastre ou Louvain-la-Neuve soit un coin caché des Ardennes, même si pour certains Bruxellois, ces dernières commencent juste après Overijse. Pourtant, cet enfant du Brabant Wallon a fait sienne depuis tout petit la devise de la verte province. Il a toujours eu une ardeur d'avance. "Alistair a cette énergie, ce dynamisme, cette persévérance en lui depuis tout bébé, c'est inné", sourit son père Laurent Mutsch. "Il peut s'entraîner quatre heures d'affilée. Il faut parfois le freiner, physiquement il est infatigable. On retrouve la même ténacité dans son attitude sur le terrain et dans tout ce qu'il entreprend. Quand il s'est mis en tête de venir à bout des Rubik's cubes, le fameux casse-tête géométrique de toutes les couleurs à trois dimensions que l'on appelle aussi Magic cubes et sur lequel tout le monde se brise les dents, moi le premier, il n'a eu de cesse d'y arriver durant des heures, des semaines, jusqu'à ce qu'il y parvienne en quelques dizaine de secondes.

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Quant au tennis, c'est d'abord une affaire de famille. Laurent, aujourd'hui directeur financier, a été série B et a même donné des cours en fin d'adolescence pour gagner un peu d'argent. Sa femme Anaïs, qui travaille chez GSK à Wavre, joue également. "Il y a toujours eu des sacs et des raquettes dans la maison. On a tout de suite vu qu'Alistair avait des aptitudes, mais on ne l'a pas poussé ou assommé de cours pour autant. Même chose pour son petit frère Harry, 9 ans, qui s'y est mis lui aussi. C'est un projet familial, mais seulement dans le suivi. On met tout en place pour eux, mais cela reste avant tout leur choix. J'ai pensé un moment entraîner Alistair moi-même, mais j'ai compris que ce ne serait pas une bonne idée, que cela aurait été compliqué et que je ne possédais pas toutes les compétences." A partir de l'âge de six ans, le garçon de Chastre s'est donc formé au Tennis Club du Parc à Ottignies-Louvain-la-Neuve avec David Schoumaker. "Dès le début, il y a eu beaucoup d'enthousiasme", dit ce dernier, "c'était jouer, jouer, faire des points, des matches. Pour le travail technique c'était plus la croix et la bannière, cela l'inspirait moins. Avec le temps, il n'a fait que s'améliorer, toujours avec la même dominante agressivité, rapidité, frappe. Depuis deux ans, entrer au Tennis Etudes de la fédération, pour lui permettre d'aller plus haut, c'était l'objectif."

Approche de la compétition

"L'AFT le suit depuis cinq ans, il allait trois fois par semaine à Mons", continue le paternel. "Pour sa mère et moi, qui devions le conduire et qui travaillons, c'est un soulagement même si nous l'avons fait avec plaisir. Il sera là-bas avec d'autres garçons qu'il connaît. Nous avons d'ailleurs d'excellentes relations avec la famille de Julien Adam qui y est déjà. Je ne vois donc pas pourquoi cela ne se passerait pas bien. Je me dois de remercier également la Fondation Hope and Spirit pour son soutien durant toutes ces années." Que devra-t-il surtout travailler en arrivant au Centre ? "Il a une marge de progression énorme dans la gestion tactique de son jeu et des matches, dans la capacité à s'auto-analyser", dit David Schoumaker. "C'est un chouette gars, marrant, intelligent, sérieux, mais il va mieux prendre conscience à Mons que l'entraînement c'est autre chose que du physique et taper fort, même si Alistair ne se réduit pas à ça, et qu'en variant plus on peut faire aussi mal à l'adversaire par exemple. Cela devrait lui faire le plus grand bien." Ce que l'entraîneur AFT Maxime Hawotte résume côté fédé : "On accueille quelqu'un qui a une grosse envie, une belle endurance physique, une infinie motivation, mais qu'un travail important attend en termes d'approche de la compétition. Il joue parfois trop en force. Il gagnerait à être un peu plus relâché. Il ne prend pas assez le temps d'analyser les choses, il lui manque de l'expérience dans les tournois Tennis Europe. En vérité, avec Julien Adam, Raphaël De Belder, Sava Grosdev et lui, nous avons quatre profils différents en 12-13 ans, c'est très intéressant."
 

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