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ATP Cup : l'équipe belge en action dès vendredi

On a à peine bouclé la saison 2019 avec la phase finale de la Coupe Davis (faut-il encore l'appeler comme ça ?) dans le froid glacial de Madrid fin novembre que l'on repart, deux jours après le Nouvel An, avec l'ATP Cup, la compétition rivale montée exprès en Australie par l'ATP (l'association des joueurs pros) pour contrer l'initiative de l'ITF (la fédération internationale) et de Kosmos la société de Gérard Piqué. Dans les deux cas, le scepticisme reste de mise, avec le sentiment que la "guerre larvée" entre les deux instances internationales fait plus de mal que de bien au tennis.

On ne sait trop si tout cela va durer. Où ira la "Kosmos Cup" du défenseur du Barça dont la "première" madrilène en a refroidi plus d'un (au propre comme au figuré), y compris le richissime homme d'affaires américain, patron d'Oracle Corporation et du tournoi d'Indian Wells, Larry Ellison, qui semblait intéressé par le projet dans le futur mais a fait machine arrière parce qu'il n'a pas "aimé certaines choses". Et cette ATP Cup, qui en quelque sorte remplace numériquement la (mixte) Hopman Cup en terre australienne, quel avenir a-t-elle réellement ? On va dire que sont de bonnes questions. De plus en plus de voix raisonnables, qui estiment qu'une compétition internations haut de gamme a toute sa place dans un calendrier même surchargé, plaident pour un seul événement et à un meilleur moment de la saison que le 25 novembre ou le 3 janvier. Encore faut-il que dans ce monde d'intrigues, d'égos et d'argent ceux qui aient en charge l'intérêt du tennis s'entendent enfin autour d'un projet moderne digne de ce que représentait la Coupe Davis. C'est sûrement possible... mais il faut le vouloir.

La poule belge "décapitée"

En attendant, après les stades vides (hors matches de l'Espagne) et l'air frigorifiant de Madrid, on va donc expérimenter la fournaise australienne en se demandant, là aussi, si le public local, certes immensément sportif, va mordre aux rencontres où les joueurs de Lleyton Hewitt n'entrent pas en ligne de compte. Prenons un exemple qui nous concerne directement. Au départ, l'équipe belge de Goffin devait se retrouver, à Sydney, dans une poule comprenant également la Suisse de Federer/Wawrincka et la Grande Bretagne de Murray, le tout dans le superbe cadre de la Ken Rosewall Arena qui peut contenir 10.000 spectateurs et que l'on a doté d'un toit pour la circonstance - vu les récentes fumées ambiantes on ne peut que s'en féliciter. Depuis, la Suisse a disparu du radar, ses deux stars se sont décommandées, Roger préférant quelques jours de plus en famille et Stan jouant les têtes d'affiche à Doha, tandis qu'Andy, se ressentant toujours de la blessure à l'aine contractée à Madrid, a carrément fait une croix sur l'Australie, Grand Chelem compris. Résultat des courses, on se retrouve avec une poule dont les seules "vedettes" sont David Goffin et Grigor Dimitrov qui "drive" l'équipe bulgare, plus l'Anglais Evans, le Moldave Albot, et une série de joueurs classés au delà de la 100e place mondiale, parfois très largement. Surtout dans le contexte actuel, avec les incendies qui entourent la ville, on voit mal la Rosewall Arena faire le plein pour ce genre d'affiches, du moins en phase de poule parce qu'elle sera également le théâtre des phases finales.

Beaucoup de points et d'argent

Pour une épreuve qui se présente d'abord, et jusqu'à preuve du contraire, comme une bonne préparation à l'Open d'Australie qui suivra mi-janvier, il faut dire que l'ATP, dans sa confrontation à distance avec l'ITF, ne fait pas non plus dans la demi-mesure. Comme la Coupe Davis new look, elle propose beaucoup d'argent aux joueurs, mais elle accorde aussi un grand nombre de points au ranking mondial, ce qu'elle a refusé à sa "rivale". Alors que, contrairement à la Coupe Davis, l'accès à l'épreuve ne se décide pas sur le court mais en fonction du classement du premier joueur du pays (de qui tout dépend, y compris du choix du capitaine), on peut trouver limite hallucinant que quelqu'un qui y gagnerait tous ses matches jusqu'à la finale totaliserait 750 points ATP, soit plus qu'un demi-finaliste en Grand Chelem. On vous fait grâce des détails de cette distribution de points, qui tient compte de l'échelon de l'épreuve où l'on se trouve et du classement des deux protagonistes, ou du prize money individuel et par équipe qui augmente en fonction des performances, on notera juste que le montant financier garanti à un Top 20 rien que pour sa participation s'échelonne entre 150 et 250.000 dollars US en fonction de son classement. Et bien sûr l'addition gonfle en fonction des victoires alignées. Cette fois encore, même si elle ne sera plus à domicile, l'Espagne de Nadal, Bautista Agut, Carreno Busta, etc, sera difficile à battre. La Russie du capitaine Marat Safin et de Medvedev/Kachanov, la Serbie de Djokovic/Lajovic, l'Australie de Kyrgios/de Minaur qui sera chez elle, le Canada des jeunes Shapovalov/Auger-Aliassine finaliste à Madrid, ou l'Allemagne du capitaine Boris Becker et de Zverev/Struff seront aussi à surveiller de près, tandis que l'Italie devra se passer de Berrettini et le Japon de Nishikori. On jouera chaque fois deux simples en deux sets gagnants plus un double avec super tie-break, vingt-quatre nations étant réparties en six poules et trois sites, Sydney, Perth et Brisbane.

Ouverture face à la Moldavie

La Belgique se présentera dans sa configuration traditionnelle en Coupe Davis, à ceci près que le capitaine ne sera pas Johan Van Herck qui n'est pas sur place mais... Steve Darcis qui, pour son ultime tour de piste, combinera ainsi ses dernières heures de tennisman pro et son futur de coach. Il ne sera pas le seul à être à la fois joueur et capitaine dans la compétition, ce sera également le cas de Gilles Simon avec l'équipe de France. Kimmer Coppejans et le double Gillé/Vliegen complètent l'effectif belge qui sera confronté dans sa poule à la Grande Bretagne, la Bulgarie et la Moldavie. La présence de ce dernier pays peut évidemment surprendre, elle est due au fait que son meilleur tennisman Radu Albot est 46e mondial, même si, derrière, c'est quasiment le désert. Dans la nuit de jeudi à vendredi (à partir de minuit belge), nos compatriotes ouvriront le feu face à ces Moldaves, puis dimanche matin (7h30 belge) ils croiseront la raquette avec les Britanniques, avant de conclure mardi (toujours 7h30 belge) contre les Bulgares. Même si le match Goffin-Dimitrov s'annonce comme une prometteuse tête d'affiche (le Bulgare mène 8/1 dans les confrontations directes entre les deux joueurs), et si les Britanniques s'annoncent encore coriaces à affronter, une qualification belge pour les quarts de finale (les vainqueurs de chaque poule et les deux meilleurs deuxièmes passent au tour suivant) est certainement envisageable au vu des forces en présence. 

Les compositions annoncées dans ce groupe C (TV en direct sur Voo Sport) :

Belgique : David Goffin (ATP 11), Steve Darcis (ATP 157), Kimmer Coppejans (ATP 160), Sander Gille et Joran Vliegen (ATP 47 et 39 en double)
Bulgarie : Grigor Dimitrov (ATP 20), Dimitar Kuzmanov (ATP 424), Alexandar Lazarov (ATP 513), Alexander Donski (ATP 569), Adrian Andreev (ATP 657)
Grande Bretagne : Daniel Evans (ATP 42), Cameron Norrie (ATP 53), Joe Salisbury et Jamie Murray (ATP 22 et 23 en double)
Moldavie : Radu Albot (ATP 46), Alexander Cozbinov (ATP 820), Egor Matvievici (nc), Dmitrii Baskov (nc)

Arthur De Greef en Asie

Pendant que l'équipe belge entame la saison en Australie, c'est en Asie qu'Arthur De Greef, dont la dernière apparition sur un court date des qualifications de Wimbledon, reprendra la compétition la semaine prochaine. Le Bruxellois, qui souffrait de la compression d'un disque dans le bas du dos, n'a pas renoncé à une sélection nationale mais a pris le temps de se soigner avec le Dr Joris et le kiné Eric Delchambre. "Les douleurs devenaient insoutenables, je suis content d'avoir pu régler ces problèmes physiques, je n'ai plus mal, je me sens libéré", confie Arthur retombé à la 292e place mondiale mais qui bénéficie d'un classement protégé (ATP 239) lui permettant d'accéder aux qualifications de Grand Chelem. Il a pourtant préféré reprendre plutôt en douceur qu'à Melbourne, avec un tournoi Future à Hong Kong, puis deux Challengers à Bangkok (sur dur). "Je me suis bien entraîné durant un mois à Alicante avec mon coach Ramirez Hidalgo qui me suivra durant quinze semaines cette saison, et j'ai participé au stage Hope and Spirit à Abu Dhabi en décembre en bonne compagnie, il est d'ailleurs prévu que Daniel Meyers m'épaule durant cinq autres semaines sur le circuit", complète-t-il. De son côté, Clément Geens, revenu sur le circuit fin 2019, retourne début janvier en Tunisie, à Monastir, pour y disputer deux tournois Future.
 

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