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A quoi ressemblera 2025 pour nos meilleurs joueurs ?

Jeudi matin, dans les installations de la Province Raquettes Arena de Huy, un point presse a réuni Raphaël Collignon, Gauthier Onclin, Emilien Demanet et Jack Logé, qui s'apprêtent à aborder la nouvelle saison pleins d'espoirs en sens divers. Petit tour d'horizon.
 

Thierry Van Cleemput, le directeur technique de Tennis Wallonie-Bruxelles, préfère désormais éviter d’utiliser l'appellation « team pro » pour englober l'ensemble des joueurs chapeautés par Steve Darcis. « Parce qu’un pro c’est quelqu’un qui a les moyens de gérer lui-même sa carrière et son équipe, ce qui est bien l’objectif de nos aspirants, mais jusqu’ici ils restent soutenus et encadrés par la fédération qui est en quête d’un talent, d'une "next gen", pour représenter la Belgique dans les tournois ATP. En quelque sorte, ils sont encore en formation.  Voilà pourquoi je préfère parler de ‘plus de 18 ans’ ».
 
Jack Logé s’ajoute et s’intègre
 
Le groupe qu’évoque Thierry compte aujourd’hui quatre joueurs, Gauthier Onclin (23 ans), Raphaël Collignon (22 ans) et Emilien Demanet (19 ans) ayant été rejoints pour la saison qui s’annonce par Jack Logé (20 ans). Ce dernier est le seul de la bande qui n’ait pas été formé au Centre de Mons.
« Et cela confirme bien que nous sommes ouverts vers l’extérieur dès le moment où un joueur, dont nous avons pu jauger le niveau et la mentalité, entre dans les critères déterminés par l’Adeps », continue le directeur technique fédéral. Le Bruxellois, qui a atteint cette année son meilleur classement (ATP 686 mi-octobre), avait jusqu’ici mené son parcours tennistique sur fonds propres, ce qui représente un investissement financier non négligeable. « Je reconnais que faire désormais partie de la fédé me rassure », explique celui qui a été "écolé" chez Jean-René Lisnard à Cannes. « Je me sens déjà bien intégré dans le groupe, et, franchement, je ne crois pas qu’il y ait meilleur endroit en Belgique pour grandir dans une carrière. »
 
Le match référence d’Emilien Demanet
 
Qui plus est, Jack Logé forme avec Emilien Demanet (ATP 586) un binôme complémentaire, même âge à cinq mois près, niveau comparable, rivalité amicale et positive. « On se tire vers le haut », dit le Namurois. « Lorsqu’il a remporté le tournoi d’Eupen, j’étais sincèrement content pour lui, et deux semaines plus tard c’est moi qui gagnait le tournoi de la Province de Liège à Lambermont ».
Emilien a surtout épaté lors de l’ATP 250 d’Anvers en étant très proche d’éliminer le 80e mondial. Son match référence jusqu’ici ? « On peut dire ça, même s’il y a des choses à améliorer. Ce que j’ai fait je peux certainement le refaire. Mais c’était dans un grand stade, j’étais outsider et tout le monde était derrière moi. Des  conditions qui n’ont rien à voir avec les petits tournois, à l’étranger, où tu dois gagner et où il n’y a personne à part ton coach. Je suis quelqu’un qui se bat sur tout, mais qui a aussi des hauts et des très bas (sourire), j’ai commencé un travail mental avec Eric Martin, un ostéopathe spécialiste des émotions, on parle de tout, il m’aide à me sentir mieux et à débloquer certaines choses ».
 
Réveillon dans l’avion
 
Pour Emilien Demanet comme pour Jack Logé, l’objectif 2025 sera de se rapprocher du Top 350 dans des tournois 15.000 et 30.000 dollars, voire dans certaines qualifications de Challenger. Il est d'ailleurs probable qu’ils retournent déjà à Manacor, chez Nadal, début janvier, trois tournois 15.000 dollars d’affilée étant organisés dans l’académie de Rafa, où ils ont eu l’occasion de prendre leurs marques.
Pour Raphaël Collignon, dont c’est la « première » australienne, et Gauthier Onclin, qui était déjà en qualification à Melbourne l'an dernier, le grand départ c’est tout de suite. Leur avion pour Canberra, où les attend un Challenger très couru, décolle déjà lundi… avec arrivée mercredi, et donc réveillon à deux à 10.000 mètres d'altitude. Les coaches Steve Darcis et Alexandre Blairvacq partent quant à eux mercredi.
 
Dans le cas de Gauthier, l’équation se corse un peu en raison de son classement (ATP 232) dont il ne doute pas qu’il lui permette de participer aux qualifications de l’Open d’Australie, mais qui risque d’être un peu juste pour l’ouverture à Canberra. « Si ça rate, je pourrai au moins me préparer sur place dans de bonnes conditions », dit-il. « J’ai joué jusqu’à l’extrême limite cette année pour en arriver là. J’avais commencé 2024 à la 231e place mondiale, ce n’était pas pour la finir 232e, mais je n’ai pas toujours super bien joué et surtout j’ai été blessé à l'épaule durant deux mois et demi. Je ne suis donc pas trop mécontent. Le but pour 2025 c’est d’arriver Top 150/160 et d’avoir plus de facilités de programmation dans les tournois. »
 
Coupe Davis et Grands Chelems
 
Pour Raphaël Collignon (ATP 121), justement, l’année qui vient doit être celle de la confirmation. Avec la perspective de devoir défendre pas mal de points dans la deuxième moitié de saison, mais aussi une période jusqu’à mi-avril où il en a peu (moins de 40) et dont il aurait tout intérêt à profiter pour s’assurer une place dans le Top 100 et en tableau final à Roland Garros, Wimbledon, voire l’US Open. L’imposant et sympathique Liégeois, qui continue de travailler pour rendre son grand service plus efficace et son jeu vers l’avant plus spontané et naturel, a particulièrement apprécié la dizaine de jours passée chez Nadal et à Wilrijk avec les autres joueuses et joueurs belges.
 
« A Manacor, j’ai eu l'occasion d'un peu jouer à l’extérieur avant l'Australie, et avec des joueurs différents, qui sont déjà là où je veux être, j'ai pu mieux me rendre compte de ce que je vais devoir faire pour y arriver, ça aide", explique-t-il. "L’atmosphère qui règne dans l’académie de Rafael Nadal ressemble au maître des lieux, on y respire le tennis, le respect, la bienveillance, quel que soit le niveau qui est le vôtre, on se croirait dans un Grand Chelem. Quant à l’ambiance entre les Belges, dans l’optique de la Coupe Davis, elle est vraiment spéciale, de véritables liens affectifs se sont noués, il y a une vraie émulation, cela donne de l’énergie, on a envie de tout donner, même sur le banc. A Bologne, on avait battu la Hollande qui est finalement arrivée en finale. On sait que ce sera dur, mais on veut aller le plus loin possible. »

 
 

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