1-1 grâce à une Wickmayer très positive

La Belgique et la Hongrie en sont à 1-1. Greet Minnen est passée à côté de son sujet, mais elle a droit à une séance de rattrapage ce dimanche, alors que Yanina Wickmayer a montré une force de caractère qui a ravi le public
 

Curieusement, lors de cette première journée d'une rencontre capitale pour l'avenir de la Belgique en Billie Jean King Cup, ce sont les numéros unes de chaque équipe qui se sont inclinées, Greet Minnen (WTA 62) d'un côté, Anna Bondar (WTA 114, ex-43e) de l'autre.
a déception côté belge est donc venue de l'Anversoise qui a gagné cette année 160 places au ranking mondial mais a également disputé plus de 130 matches en dix mois, simples et doubles mêlés. En fin d'année, cela peut évidemment compter.
L'essentiel n'est pourtant pas là à entendre le capitaine belge qui répète que Minnen a montré de très belles choses durant la semaine de préparation. Toujours est-il que Greet a raté son match d'ouverture, après l'avoir pourtant idéalement entamé puisqu'elle a mené 2-0. C'est elle qui a, ensuite, remis la deuxième joueuse hongroise, Dalma Galfi (WTA 136), dans le match et en confiance avec un mauvais jeu de service serti de deux doubles fautes.
 
Du 2-10 pour Minnen
 
Alors que notre compatriote possédait manifestement les qualités pour faire bien mieux, la suite se lit dans les chiffres. Greet s'est pris un 2-10 dans la raquette, tout en multipliant les fautes non provoquées surtout au premier set. Menée 3-6, 1-4, elle a mieux fini le match, et personne ne sait ce qu'il serait advenu si, sur une balle de break à 3-5 service à suivre, le coup de la Hongroise n'était pas retombé du bon côté pour elle, du mauvais pour Minnen après avoir frappé la bande du filet.
Pure malchance. Qui n'empêche pas la victoire (3-6) d'être méritée. Dalma Galfi a joué un très bon match et manoeuvré avec intelligence.
"Elle a aussi très bien servi, ce qui ne facilitait pas les choses pour faire tourner le match, dit Greet Minnen. "Sur la fin, cela aurait pu arriver, mais sur l'ensemble de la partie la réalité c'est que je n'ai jamais trouvé la solution, le bon rythme, le bon timing pour contrôler sa balle, qu'elle lève volontiers. Son jeu m'a beaucoup ennuyée. C'est frustrant. On joue bien toute une saison et le jour où on en a vraiment besoin... peut-être parce qu'on veut trop, qu'on est pris par le contexte de la rencontre, peut-être me manque-t-il encore un peu d'expérience, même si je penche plutôt pour une sorte de off day, j'espère que mon tennis sera de nouveau là demain (dimanche)."
 
"Pourquoi je stresse ici ?"
 
Des mains vides de Greet Minnen la patate chaude est donc passée dans celles de Yanina Wickmayer (WTA 74) qui n'avait plus guère droit à l'erreur face à Anna Bondar. Fort heureusement, la maman de 34 ans n'a pas seulement de l'expérience à revendre mais elle possède l'explosivité pour surfer sur ce genre de circonstances plutôt que de sombrer sous la pression, elle parvient à transformer l'émotion en énergie.
"Cette énergie dont j'ai besoin pour être performante, j'ai essayé de mettre toutes les chances de mon côté et de faire en sorte de monter sur le court comme si c'était toujours 0-0, pour jouer point par point", expliquait-elle. "J'ai moi aussi connu un moment de nervosité au milieu de la deuxième manche (elle avait gagné la première, serrée, 7-5, ndlr), un match de Billie Jean King Cup n'est jamais facile. J'ai perdu un jeu de service clé alors que je menais 3-1, et sur le banc je me suis posé la question : "pourquoi je stresse ici, j'aime bien être là, je m'amuse, et s'il faut faire un set de plus en quoi cela m'ennuierait ?" Cette manière de voir m'a aidée à continuer à jouer mon jeu, pour finalement gagner en deux sets (6-2), ce qui n'est pas plus mal (sourire)".
 
"Une tout autre Minnen"
 
Avec sa combativité légendaire, Yanina a en tout cas réveillé un Dôme groggy, dans une d'autant plus belle ambiance qu'elle pouvait compter pour la première fois sur sa petite fille Luana (2,5 ans) à ses côtés durant un match complet.
"Pour une part c'est pour elle que je joue, c'est une grande force."
Ceci dit, si on se contentait de parler d'engagement et de pugnacité pour évoquer son match on ne lui rendrait pas justice. Face à une très bonne joueuse, qui sert bien,, elle a délivré une qualité de tennis certes différente, moins puissante, plus mûre, mais digne de ce qu'elle fut à ses meilleurs moments.
"Un match fantastique", dit Wim Fissette. Pas faux. A la voir jouer comme ça, il est vrai dans un contexte qui la transcende, on se dit qu'elle a bien eu raison de revenir et qu'elle n'est pas au bout du voyage.
En même temps, tout reste à faire, pour elle comme pour l'équipe. Dalma Galfi a très bien joué samedi. Et le capitaine sait le tout premier que, comme au Canada en début d'année, la tâche risque d'être lourde si le sort de la rencontre doit se jouer sur le double, face à la paire Bondar/Babos (cette dernière, 30 ans, a remporté quatre Grands Chelems dans la discipline), même si Wickmayer/Minnen ont beaucoup gagné cette année. "J'espère que nous ne devrons pas attendre le double pour connaître le verdict, je préfère vraiment éviter que ce match soit décisif", confirme le capitaine. "Peut-être avons-nous sous-estimé le contexte émotionnel, Greet n'a pas joué son tennis aujourd'hui, heureusement en Billie Jean King Cup on a une chance de se refaire, je suis persuadé que l'on verra une tout autre Minnen ce dimanche, contre une joueuse qu'elle connaît très bien."
 
Rappelons-nous qu'en septembre, en Coupe Davis à Hasselt, Kimmer Coppejans avait également raté son match d'entrée contre l'Ouzbékistan, mais que les gars de Steve Darcis avaient remporté les trois matches suivants, c'est tout le mal que l'on souhaite aux filles de Wim Fissette, même si chez les hommes le double était le premier match du dimanche et non le dernier comme ce sera le cas ici.
 
Les résultats
 
Greet Minnen - Dalma Galfi 3-6, 3-6
Yanina Wickmayer - Anna Bondar 7-5, 6-2.
 
Ce dimanche (sauf changement autorisé tant en simple qu'en double)
 
13 h Greet Minnen - Anna Bondar, suivi de Yanina Wickmayer - Dalma Galfi, suivi du double (Minnen/Wickmayer - Bondar/Babos ?)
 

Retour à la liste