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US Open : David se sort du piège, Steve fait de son mieux, Alison passe enfin

Deux sur trois, c'est un bon bilan pour la première journée des Belges à Flushing Meadows, dans la mesure où Steve Darcis lui-même ne se faisait guère d'illusion. Disons qu'il a rempli son contrat dans des conditions difficiles. On a craint un moment que David Goffin ne tombe dans un piège face à un Français de vingt ans, mais il a su laisser passer l'orage. Et pour Alison Van Uytvanck c'est comme un rêve qui se réalise, elle se retrouve enfin au deuxième tour new-yorkais. 

Un premier tour dans un Grand Chelem contre un joueur qui a du talent et rien à perdre peut vite devenir un match piège, et on a donc cru un moment que cela pourrait être le cas pour David Goffin face au jeune Français Corentin Moutet qui donnait tout sur le court. D'ailleurs, à peu près au même moment, Fognini, lui, ne s'en sortait pas, en quatre sets, face à l'Américain Opelka. Après une première manche relativement équilibrée, remportée 6-3, où l'on sentait notre compatriote légèrement supérieur dans tous les compartiments, cela s'est compliqué pour lui dans la deuxième, perdue sur le même score. Un contretemps assez surprenant. Et lorsque David, qui menait 4-1 dans le troisième set, s'est fait rejoindre à 4-4 sur quelques coups étonnants du Français, avec en prime deux balles de break à sauver pour ne pas être mené 4-5, on a vraiment pu se poser des questions, mais trois doubles fautes de son adversaire, qui restait sur trois éliminations au premier tour, ont finalement facilité la tâche du Liégeois en fin de manche (6-4). La suite devint une formalité dès que Goffin réussit le break à 1-0 dans le quatrième set (sur une nouvelle double faute), Moutet ne gagna plus un jeu (6-0).

"Je suis resté calme"

"Il y a cette balle de break à 4-4 au troisième que je ne gère pas bien, où je mets un coup droit à six mètres", explique Moutet, "après il a pris le dessus et je n'ai pas réussi à revenir dans le match. Je finis sur un 6-0 comme l'an dernier à Roland contre lui, mais je trouve qu'en un an j'ai fait des progrès, je lui ai davantage tenu de tête, parvenir à rivaliser avec ces joueurs-là demande beaucoup d'efforts." "Je savais que ce serait difficile", répétait Goffin, "il est talentueux, il bouge bien, je devais jouer juste, mais je me sentais bien, je mettais de bonne frappes, il fallait vraiment que je continue à rester calme, quelqu'un comme ça qui est un peu plus loin au classement, qui court partout, ce qu'il attend c'est que le joueur en face sorte de la partie et commence à donner des points faciles. Donc je suis resté dans mon match, sachant qu'en étant à l'offensive tout le temps et en me montrant un peu plus précis cela ferait de suite la différence au score. C'était un bon premier tour. Idéalement cela aurait pu aller plus vite, mais je n'ai pas dépensé trop d'énergie. Il y a eu un deuxième set qu'il est allé chercher, où il a bien joué, mais dans l'ensemble je suis content de la manière dont j'ai géré, je me sentais bien, prêt, libéré surtout dans le dernier set. Tout est en ordre."

Grégoire Barrere, un autre Français, "veut lui rentrer dedans"

Mercredi, au deuxième tour, il retrouvera un autre Français que l'on ne connaît pas trop par ici, Grégoire Barrère, auquel sa victoire de lundi a en revanche coûté énormément de sueur... mais elle valait la peine. Ce gars de 25 ans, sorti des qualifications, y a non seulement gagné un deuxième tour de Grand Chelem à New York mais cela lui a également permis de s'assurer pour la première fois une place dans le Top 100 mondial, ce qui n'est pas rien. Ce premier tour face au Britannique Cameron Norrie, 62e mondial, a duré plus de quatre heures, un marathon agrémenté de trois tie-breaks, cela peut laisser des traces. "C'est un joueur qui a du potentiel et possède un lourd arsenal de frappes, il sera impératif de ne pas le laisser dans sa zone de confort", dit David. "Mon premier match en Grand Chelem c'était contre lui, à Roland,", se souvient Barrère. "Je m'étais fait découper même si j'avais eu quelques balles de break. Il revient bien, au niveau où il doit être, et moi il va falloir que je récupère, que je me lâche, que je profite du moment. Mais j'ai mes chances, je vais essayer de lui rentrer dedans."

Pas de miracle pour Steve Darcis

Steve Darcis n'avait pas grand espoir avant ce premier tour de l'US Open contre le 29e mondial Dusan Lajovic, alors qu'il n'avait repris la raquette que trois jours plus tôt après un nouveau mois d'arrêt en raison de la réapparition de son problème au coude. Lors du premier set, surtout, le Liégeois a pourtant laissé bonne impression, tenant le score et la distance jusqu'à 5-5, revenant même de 0-40 alors que le Serbe servait pour le set. Malheureusement, il perdit cette première manche 5-7, et, sans vraiment démériter, s'inclina sur un double 3-6 dans les deux derniers sets. Son discours n'avait pas changé après le match : "Quatre heures de tennis en un mois ne sont pas suffisantes pour battre un joueur comme ça, c'est clair. Dans ces conditions, je trouve mon niveau correct pour le peu que j'ai joué, physiquement j'étais bien parce que j'ai beaucoup bossé, mais je sens que je manque de jeu, de jambes, et sur un match en trois sets gagnants cela ne pardonne pas. J'ai tout le temps mal depuis Wimbledon, la douleur qui est revenue est assez forte, et elle était encore bien présente sur le court malgré les anti inflammatoires, elle ne m'empêche pas vraiment de jouer, mais ne me permet pas de me préparer comme je le voudrais, de m'entraîner beaucoup comme je le devrais. C'est sûr que, dans les deux ou trois semaines, je vais devoir me poser les bonnes questions, et prendre une décision pour le futur, avec les médecins. C'est difficile moralement parce que je ne peux pas faire grand-chose, et qu'il me reste quelques rendez-vous à honorer cette année, Metz, Anvers, un ou deux Challengers, la Coupe Davis si je suis sélectionné..."  

La première pour Alison Van Uytvanck

Quelques heures plus tard, sur le même court que Steve, cela s'est beaucoup mieux passé pour Alison Van Uytvanck. Dans une partie qui s'annonçait équilibrée face à la Slovaque Viktoria Kuzmova 55e mondiale. Après un début difficile, lorsqu'elle fut menée 1-3, notre compatriote parvint à inverser la tendance et à faire la course en tête à partir de 4-4 dans la première manche, s'imposant sur un double 6-4 à l'issue d'un deuxième set où les breaks ont été légion (cinq). "Après six tentatives, c'est ma première victoire dans ce tournoi, et c'est quelque chose qui compte vraiment, je l'ai dit à mon coach juste après le match : on est partis maintenant", souriait-elle. "Viktoria a bien commencé, après je suis revenue dans le match, j'ai bien bougé, bien varié le jeu aussi, j'étais là dans les moments importants, quand on s'entraîne bien ça fait plaisir que le résultat soit aussi au rendez-vous, ce n'est jamais garanti." Mercredi, elle affrontera la Chinoise Qiand Wang, 16e mondiale, qu'elle a battue l'an dernier en trois sets lors de leur seule confrontation, c'était sur terre battue à Rome.

- Ce mardi, les deux dernières Belges entreront en lice. Pour Kirsten Flipkens, repêchée comme 5e lucky loser, la chance continue puisqu'elle a hérité d'une autre qualifiée, une Chinoise là aussi, X Wang, 18 ans, 131e mondiale et... 6e lucky loser, en deuxième match (à partir de 17 h) sur le court 8. Quant à Elise Mertens elle affrontera la Suissesse Jil Teichmann, 60e mondiale, en troisième match sur le court 9.
 

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