Roland Garros : cinq Belges sur six au deuxième tour
Joli tir groupé pour nos compatriotes Porte d'Auteuil. Seule Yanina Wickmayer, l'invitée de dernière minute, n'a pu se qualifier face à l'ancienne lauréate du tournoi Samatha Stosur. Elise Mertens, Ruben Bemelmans et Alison Van Uytvanck se sont même imposés assez facilement.
Elise... comme une lettre à la poste
Autant le match largement entamé lundi avait été une lutte acharnée de tous les instants face à une Américaine Varvara Lepchenko (WTA 92) particulièrement en verve, autant les derniers jeux du troisième set disputés mardi se sont révélés une promenade de santé pour Elise Mertens qui, comme David Goffin lors de son premier tour, a clôturé un parcours particulièrement chahuté par une roue de bicyclette. Menant 3-0 service à suivre dans cette manche décisive, elle n'a plus rien laissé à une adversaire qui semblait avoir accepté son sort. On n'oubliera pas pour autant que, lundi, Lepchenko a mené 3-5 dans les deux premières manches et servi pour le match. Le caractère avec lequel la 16e mondiale est capable de s'accrocher à la vie dos au mur lui a de nouveau permis de s'en sortir, en remportant le deuxième tie-break du match, avant de faire cavalier seul ensuite.
Contre Heather Watson
"Lundi, mon niveau n'était peut-être pas aussi bon qu'il peut l'être, mais je trouve qu'il n'était pas mauvais", disait Mertens, "c'est surtout elle qui a très bien joué, tout en commettant un minimum de fautes. Un premier tour de Grand Chelem contre une gauchère qui ne rate rien c'est difficile, le match et le score étaient serrés - j'ai quand même eu quatre balles de set dans le premier set - et je n'ai jamais pensé que c'était fini, je me suis efforcée de toujours disputer point par point. La météo a aussi été mon alliée, Lepchenko n'avait pas vraiment envie de jouer sous la pluie, j'en ai profité, et ce mardi mon niveau était meilleur, alors qu'elle n'avait plus l'air d'être dans le match. L'interruption ne m'a pas posé problème, j'ai bien dormi." Ce ne sont pas non plus ces trois derniers jeux expédiés comme une lettre à la poste qui peuvent lui poser problème face à Heather Watson (80e mondiale)... d'autant qu'Elise n'est pas au programme de ce mercredi comme on pouvait le penser. Elle a déjà battu l'Anglaise deux fois, sur surface dure, dont cette année à Hobart (6-4, 1-6, 6-2). "Je n'ai certes pas gagné facilement, mais je la connais un peu c'est un avantage." On serait effectivement déçu si la trajectoire parisienne de notre numéro une s'arrêtait là.
Quel tournoi pour Ruben Bemelmans !
La nouvelle réglementation qui permet de se retirer pour blessure tout en empochant la moitié du prize money attribué au premier tour a fait en sorte que les lucky losers se sont multipliés cette année à Roland Garros - il y en a eu huit ! Pour le plus grand bonheur de Ruben Bemelmans, repêché samedi et qui, en prime, s'est offert un tirage en or, avec l'Indien Yuki Bhambri (ATP 93) à peine mieux classé que lui et pas du tout un joueur de terre battue. "Moi pas vraiment non plus", sourit-il, "la preuve c'est que je n'avais jamais remporté un match en tableau final à Roland Garros. C'est ce qu'on appelle un tournoi à émotions, avec des points que je n'attendais pas." Et qui lui permettent d'ores et déjà de pointer virtuellement 102e mondial... mais aussi de se retrouver à la tête d'un pactole d'environ 80.000 euros. Des jours qui rapportent ! "Il y a eu beaucoup d'ups and downs au début du match", dit-il, "cela ne se voyait peut-être pas mais j'étais nerveux intérieurement, et lui retournait très vite, j'ai mis du temps à trouver la solution, mais lorsque j'ai aligné neuf jeux de suite j'ai pris la mesure du match, et il a fini par craquer mentalement (6-4, 6-4, 6-1 après 2h10 de jeu, ndlr). Je suis conscient que c'était un tirage de rêve pour moi." Ce n'est peut-être pas fini, puisqu'au deuxième tour il affrontera un autre lucky loser, l'Estonien Jurgen Zopp (136e mondial), qui a causé la surprise en éliminant Jack Sock, 14e mondial, en cinq sets, et qu'il n'a jamais rencontré. Comme s'il avait gagné au Lotto !
Van Uytvanck à l'aise, Wickmayer pas assez consistante
On pourrait presque penser à un entraînement. Alison Van Uytvanck a très bien joué lors de son premier tour parisien, mais le moins que l'on puisse dire est que l'invitée australienne Isabelle Wallace, 245e mondiale, n'a pas pesé lourd dans la balance (6-1, 6-0). "Je ne la connaissais pas, mon coach m'a donné quelques indications, mais on s'est surtout focalisé sur mon tennis, elle était manifestement plus nerveuse que moi. Contrairement à ce que vous pourriez penser, cela n'a rien à voir avec de l'entraînement, il y a toujours du stress, il faut être concentrée", s'est contentée de dire Alison qui n'oublie pas qu'elle a fait quart de finale en ce même lieu un jour de 2015 mais sait aussi que le prochain tour, face Julia Goerges, 11e mondiale, qui a éliminé Cibulkova en trois sets (6-0 dans la dernière), sera d'un tout autre calibre. "Il faudra en tout cas que je serve bien", a-t-elle conclu.
Quant à Yanina Wickmayer, à laquelle l'interruption pour la pluie mardi a moins réussi qu'à Elise Mertens la veille (plusieurs jeux perdus d'affilée), elle n'a pu profiter des petites occasions qui se sont présentées à elle dans chaque set face à Samantha Stosur (2-6, 4-6). "J'étais bien entrée dans le match, mais il n'est jamais facile de servir après une pause parce qu'il pleut, et elle est au contraire remontée sur le court de manière très agressive", dit Yanina. "J'étais face à un dilemme, quand je jouais la balle normalement je me faisais balayer par son coup droit, je devais donc être plus agressive que je l'aurais voulu, mais, là, je faisais un peu trop de fautes directes (30). Il y a eu de bonnes choses, mais je sais que je dois avoir plus d'équilibre et de discipline dans mon jeu, ce n'est pas toujours facile à trouver."
David Goffin retrouve le Lenglen
Pas d'Elise Mertens donc ce mercredi sur les courts de Roland Garros, mais David Goffin qui va retrouver le stade Suzanne Lenglen (en troisième match à partir de 11 h, après Svitolina et Djokovic) un an après s'être pris la cheville dans la bâche. "Je n'y pense plus du tout", a-t-il répété. Il se retrouvera face au jeune Français, 19 ans, Corentin Moutet, 143e mondial, qui a dégoûté Karlovic au premier tour. Kirsten Flipkens, elle, rencontrera Daria Kasatkina en quatrième match sur le court 1.
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