Roland Garros : David Goffin toujours en démonstration... en attendant Nadal
Les deux Belges toujours en piste à Roland Garros se sont qualifiés sans souffrir, ni trembler ce mercredi. Il risque d'en aller autrement au troisième tour vendredi, spécialement pour David Goffin, qui n'a peut-être jamais entamé Roland Garros à un tel niveau retrouvé mais qui va affronter l'"ogre" des lieux, Rafael Nadal. "Solide challenge pour un troisième tour", a reconnu le Majorquin lui-même.
Après avoir exécuté Ricardas Berankis au premier tour, David Goffin n'a pas mis beaucoup plus de temps à écarter le Serbe Kecmanovic au deuxième (6-2, 6-4, 6-3), même si l'opposition fut cette fois d'un meilleur niveau au fur et à mesure que la partie avançait. Si l'on excepte un petit creux au début de la deuxième manche, lorsqu'il abandonna deux fois d'affilée son service, le Liégeois a confirmé son retour en forme, avec une consistance, un service retrouvés - et chez lui quand le service va tout va. Le premier set, surtout, fut proche de la démonstration. "Un autre très bon match, pratiquement du début à la fin, avec de bonnes variations, le genre de choses que l'on travaille depuis des semaines", glissait-il. "Il y a des moments, comme au troisième set, où il jouait très bien, avec de meilleures frappes que Berankis, mais j'ai bien géré, je suis content." Il a même l'air tellement bien que l'on en vient à se demander jusqu'où ce tournoi aurait pu l'emmener s'il n'avait pas hérité de Rafael Nadal si vite. Ce qui ne signifie pas qu'il doive baisser pavillon pour autant.
"La pire tête de série à tirer"
"Je n'ai pas trop dépensé d'énergie et mon jeu est là", lance-t-il. "Bien sûr, c'était la pire tête de série à tirer, mais c'est quelque chose que l'on ne peut contrôler, et j'ai déjà connu de bons moments contre lui, je sais qu'il y a moyen de l'ennuyer, mais il va falloir se lâcher, essayer de jouer sur mes qualités, tenter de prendre la balle tôt, éviter si possible les trop longs échanges, si je cours c'est à son avantage, essayer de se faire plaisir aussi. A Monte Carlo, il y a deux ans, avant la fameuse erreur de l'arbitre, j'avais très bien commencé, mais c'était un demi set, il en faut six comme ça (sourire), et Roland Garros est le seul endroit où l'on joue en cinq manches sur terre battue. Il s'agit de tenir le plus longtemps possible, de saisir les petites opportunités qui peuvent se présenter, mais ce n'est même pas ça le plus dur contre lui, le plus dur c'est sa puissance, la manière dont il défend, sa précision quand il attaque, le plus dur c'est de continuer à être offensif tout le temps contre lui, de ne pas reculer d'un demi-mètre devant la lourdeur de ses balles." On rappellera quand même que Goffin a déjà battu une fois le Majorquin, tout le monde ne peut en dire autant, c'était lors du Masters 2017 sur dur indoor à Londres, et on ajoutera que son coach, Thomas Johansson, se trouvait dans le box de Soderling quand il a battu Rafa en 2009.
Nadal : "J'espère hausser mon niveau"
On s'en doutait, Rafael Nadal n'a guère éprouvé de difficultés à dominer l'Allemand Yannick Maden, tombeur de Kimmer Coppejans, 6-1, 6-2, 6-4. On a néanmoins été étonné de voir l'Espagnol un peu "chahuté" dans la troisième manche. "J'ai fait deux bons premiers sets, sans être génial, et au troisième j'ai connu un problème de concentration, rien de plus", disait-il. "Le troisième tour s'annonce très difficile, je le sais, mais j'espère hausser mon niveau, atteindre celui que je veux. David a connu quelques problèmes de blessures, mais c'est un grand champion, complet, vitesse de jeu, bons angles, on s'entraîne souvent ensemble, on s'apprécie, je sais quel joueur il est et ce que je dois faire contre lui."
Elise Mertens : "Le troisième tour, c'est un minimum"
On pouvait craindre pour Elise Mertens un deuxième tour qui la plongeait dans l'inconnu ou l'inédit, face à Diane Parry, une jeune Française de même pas 17 ans, qui jouait "dans son jardin", révélation du tournoi après une belle victoire lundi sur une 100e mondiale. En réalité, si la partie s'est disputée dans une mini ambiance de Fed Cup, et si la Boulognoise a effectivement confirmé un registre tennistique plus que prometteur pour son âge, avec notamment un revers à une main qui fait plaisir à voir, on ne peut dire qu'il y ait eu de l'indécision dans une partie où Elise n'a jamais été réellement inquiétée. La jeune Parisienne a commis trop de fautes pour ça (28) et n'a pu forcer une seule balle de break, elle va désormais basculer sur la compétition juniore qu'elle disputera la semaine prochaine après avoir vécu une expérience à coup sûr enrichissante.
Quant à notre compatriote, qui entrera dans le vif du sujet vendredi face à Anastasija Sevastova 12e mondiale, elle n'était pas plus contente de son match que ça. "J'ai pris cette partie comme une autre, sans penser à l'âge de la fille d'en face, ni à la netteté du score, juste point par point, l'ambiance était amusante, mais les sensations n'étaient pas les même que lundi, les frappes étaient là mais pas tout-à-fait au même niveau, la balle sortait moins bien de la raquette, je restais trop derrière ma ligne, mon deuxième service pouvait être plus performant, je qualifierais mon match de confortable, et, au fond, le troisième tour c'est le minimum qu'une tête de série veut atteindre (sourire). Chez les filles c'est très ouvert, je me sens de mieux en mieux ici, j'ai un peu l'impression que le tournoi commence." Contre Sevastova, vendredi, ce sera forcément une autre paire de manche. "Je me souviens d'avoir joué une fois contre elle (et perdu en trois sets, ndlr), mais c'était sur herbe à Majorque et il y a deux ans, il me semble qu'elle voit bien le jeu, qu'elle sait courir, qu'elle joue avec un peu de slice, un peu de toucher... mais je ne sais plus trop. Je dispute le double demain et je me renseigne (sourire). Samedi dernier, je me suis entraînée avec Mandy Minella (la Luxembourgeoise a perdu en deux sets contre Sevastova ce mercredi), le tennis est un sport individuel, mais je vais peut-être lui demander quand même ce qu'elle en pense..."
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