Roland Garros: Artemis rêve en ramassant les balles des stars
À seulement 12 ans, la jeune Namuroise Artémis Anastasiadis vit un rêve éveillé : être ramasseuse de balles à Roland Garros. Passionnée de tennis depuis toute petite, elle nous raconte son quotidien sur les courts et les coulisses de son rôle. Nous l'avons interviewée le matin du jour où elle a ramassé les balles pour Gaël Monfils et Jack Draper en night session sur le Chatrier!
Un grand merci à Benoit Doppagne, de l'agence belga, pour les superbes photos que vous pourrez découvrir dans leur ensemble sur la page Facebook de Tennis Wallonie-Bruxelles
A noter qu'Artemis n'est pas la seule Belge à oeuvrer à la Porte d'Auteuil, il y a aussi des arbitres belges dont nous publierons les interviews ce lundi.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Artémis, j’ai 12 ans et je joue énormément au tennis. J’ai commencé vers 5 ou 6 ans au TC Géronsart, près de Namur, et maintenant je joue aussi en France, à la Ligue des Hauts-de-France près de Lille.
Comment es-tu devenue ramasseuse de balles à Roland Garros ?
J’ai passé une première sélection à Strasbourg, puis j’ai participé à un stage de formation de 5 jours. On y apprend plein de choses : les changements de balle, les déplacements, les consignes… À la fin du stage, il y a eu une sélection finale, et les meilleurs ont été retenus. J’en faisais partie et je suis donc ramasseuse à Roland Garros. C’est d’ailleurs la première fois que je le suis dans un vrai tournoi !
Tu étais stressée en arrivant à Roland-Garros ?
Pas du tout ! J’étais au contraire très pressée.
Tu es arrivée quand ?
Je suis arrivée deux jours avant les qualifications, et je loge dans un hôtel avec d’autres ramasseurs. L’ambiance est sympa.
Comment se déroule une journée type ?
On est convoqués à des horaires différents, parfois à 9h45. On part alors de l’hôtel vers 9h, on arrive sur place pour un briefing, on scanne notre badge qui nous indique notre terrain pour la journée. Sur chaque court, on est répartis en deux ou trois équipes qui tournent toutes les 30 à 40 minutes.
Entre deux rotations, on peut rester en tribune pour regarder le match ou aller dans la salle de repos. Le midi, on mange au self entre les courts 2 et 3, près de la grande boutique.
Êtes-vous évalués pendant les matchs ?
Oui, on est notés à chaque rotation mais on ne connaît pas nos notes. Jusqu’au mercredi de la dernière semaine, les affectations sont aléatoires. Ensuite, ce sont les meilleurs qui vont sur les grands terrains. J’espère rester jusqu’au bout !
As-tu déjà été sur un grand court ?
Ce soir, je vais faire la night session sur le Chatrier, ce sera la première fois. Je suis super contente. Je ne suis pas stressée, j’ai confiance.
Pour quels joueurs as-tu déjà ramassé ?
J’ai ramassé les balles pour Taylor Fritz, Casper Ruud, Madison Keys, et plein d’autres. J’aimerais beaucoup le faire pour Aryna Sabalenka. (NDLR: et donc, aussi, pour Gaël Monfils et Jack Draper)
Qu’est-ce qui est le plus difficile dans ce rôle ?
Le plus dur, ce n’est pas de ne pas regarder le match — même si on le regarde un peu en fait - de ne pas oublier les changements de balle ! L’arbitre nous le rappelle, mais il faut anticiper.
Comment est l’ambiance entre ramasseurs ?
Plutôt bonne. On est tous amis, même s’il y a un petit peu de concurrence. Les groupes changent chaque jour selon le terrain.
Tu es plutôt au filet ou en fond de court ?
Ça dépend des rotations. Je peux faire les deux car j’ai une taille moyenne, donc c’est parfait pour être au filet. Si on est trop grand, ça fait mal aux jambes !
En tant que joueuse, quels sont tes rêves ?
Mon rêve, c’est de gagner Roland-Garros.
Qui sont tes idoles ?
Mon idole, c’était Rafael Nadal. Maintenant que lui ne joue plus, c’est Carlos Alcaraz. Et chez les dames, j’admire Aryna Sabalenka.
Si tu pouvais choisir une finale où tu seras ramasseuse, ce serait laquelle ?
Une finale Alcaraz – Sinner, ce serait incroyable !
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