Les Red Aces brillent face aux Français et filent en demi

Formidable performance de la Lotto Belgian Davis Cup Team, qui a mis fin à 27 ans de disette face à la France en s’imposant 2-0 à Bologne. Grâce à la victoire renversante de Raphaël Collignon et au succès solide de Zizou Bergs, les Red Aces se qualifient pour les demi-finales du Final 8. Demi face à l'Italie ou l'Autriche

Tout avait pourtant mal commencé. Hyper stressé, Raphaël Collignon a mis quatre jeux pour entrer dans son match, rapidement mené 4-0 par un Corentin Moutet très inspiré. Le Français  a varié à merveille : services à la cuillère, amorties millimétrées, slices flottants de gaucher… Une équation redoutable.
 
À 0-3, l’intervention de Steve Darcis, capitaine mais aussi coach personnel de Collignon, a changé la donne.
« Steve me connaît parfaitement. Il parvient à trouver les mots justes pour me remettre dans le droit chemin », explique Collignon.
 
Malgré un premier set logiquement laissé à Moutet, le Liégeois s’est accroché. À 6-5 pour le Français dans la deuxième manche, un moment insensé a fait basculer le match : le fameux tweener manqué de Moutet.
 
« On en parle beaucoup, mais Corentin est capable de coups incroyables. Il en met beaucoup, il en rate parfois… Là, ça a joué un rôle, mais je commençais aussi à vraiment bien jouer », relativise Collignon.
 
Boosté par ce tournant, il arrache le deuxième set, puis prend totalement l’ascendant dans la manche décisive.
 
« Dans le troisième set, c’est moi qui dominais. Il n’a aucune occasion sur mes jeux de service. J’ai été solide aux bons moments. C’est un sentiment incroyable d’avoir gagné ce point pour mon pays. J’adore la Coupe Davis. »
 
Même Moutet, dépité mais lucide, reconnaît sa faute :
« J’ai déjà réussi ce coup. Quand je le rate, évidemment qu’on va dire que je suis un clown. Mais je suis comme ça. J’aurais dû faire autre chose, oui… »
 
Bergs conclut en patron malgré une frayeur
 
Lancé par son coéquipier, Zizou Bergs est entré sur le court comme dans un TGV. Set expéditif : 6-2. Puis break à 5-4 pour servir pour la rencontre.
 
Rinderknech s’est rebellé, recollant à 5-5, se procurant deux balles de set. On a craint le pire. Mais Bergs a serré le jeu au tie-break, remporté avec autorité.
 
« Je suis très fier de ce que Raphaël et moi avons accompli », a déclaré Bergs. « Sa victoire m’a donné un coup de pouce énorme. Notre super équipe et nos supporters nous apportent beaucoup d’amour. On grandit d’année en année. J’espère qu’on continuera sur cette voie. »
 
Son niveau, étonnamment élevé après des entraînements moyens, ne le surprend pas :
« C’est souvent comme ça avec moi. Je suis nerveux avant, mais une fois sur le terrain, je me sens bien. Et avec des supporters belges pareil, c’est incroyable. »
 
Darcis : un capitaine conquis
 
Après cette soirée historique, Steve Darcis affichait un large sourire.
« Je suis très fier de mes gars. Raph a mal commencé mais il a retrouvé le fil du match et du plan tactique. Dans le troisième set, il a été très costaud. Zizou a très bien joué dès le départ et n’a eu qu’une petite frayeur. »
 
Sur la dynamique du groupe :
« Depuis le début de la semaine, on a un formidable esprit d’équipe. On se bat les uns pour les autres. Sur le papier, c’était une confrontation très difficile, mais c’est cet état d’esprit qui a fait la différence. Dès demain, on prépare la demi. »
 
Il a même pris la défense de Moutet :
« C’est un magicien. On ne peut pas lui en vouloir. C’est un artiste. Nous, on n’a pas d’artistes comme ça dans l’équipe. »
 
Une victoire historique et une demi-finale qui s’annonce brûlante
 
La Belgique n’avait plus battu la France en Coupe Davis depuis 1997. Autant dire que la portée du succès est immense.
 
Pas de débordements toutefois : vendredi, une demi-finale attend les Belges, contre l’Italie ou l’Autriche.
 
« Si on joue comme aujourd’hui, ce sera un match de feu », prévient Darcis. « Et si c’est l’Italie, l’ambiance sera sensationnelle. »
 
À Bologne, la première journée a déjà eu un goût de fête. La suite pourrait bien offrir un parfum d’exploit supplémentaire.
 
 

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