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Le fabuleux parcours de Raphaël collignon a pris fin

L'incroyable parcours de Raphaël Collignon à pris fin samedi, en demi-finale de l'European Open, sous l'ovation d'un public qui l'a totalement adopté. Félix Auger-Aliassime, sans faille, était juste un peu trop fort pour lui, mais qui attendait le Liégeois aussi loin dans un tournoi pour lequel il a bénéficié d'une wild card ? Depuis deux mois, il s'est révélé d'abord à lui-même, la belle aventure se termine... en même temps elle ne fait que commencer.
 

Il y avait de la déception chez Raphaël Collignon après sa première demi-finale dans un tournoi ATP 250. Pourtant, s'il n'a pu faire tourner le match face au Canadien Félix Auger-Aliassime, 13e mondial, il est surtout tombé sur un adversaire lui aussi en plein boum, très solide, et qui a si bien servi d'un bout à l'autre que notre compatriote n'a pu s'octroyer la moindre balle de break. "Il était juste "too good". "Pourtant, je sentais qu'il y avait la place en terme de niveau", insistait Raphaël, "c'est pour ça que je suis déçu, pour le reste je garde évidemment le positif de cette semaine pour continuer à construire dessus. C'était vraiment un super tournoi, on aurait signé pour un tel parcours."
 
"Un peu de fatigue, un manque de lucidité"
 
Le premier set, où tout s'est sans doute décidé pour notre compatriote, a effectivement ressemblé comme un frère à celui de vendredi contre Davidovich Fokina, y compris une balle de set sauvée par le Liégeois à 4-5 pour son adversaire. On a même joué à un niveau légèrement supérieur à celui de la veille, c'est dire, avec l'un ou l'autre coup d'anthologie qui ont fait se dresser la salle comme un seul homme. Notre compatriote a ainsi fait quasi jeu égal jusqu'au tie-break, moment crucial où son service l'a cette fois abandonné durant quelques secondes après qu'il ait pourtant réalisé le mini-break d'entrée, cela a suffi au Canadien pour s'imposer ensuite 2-7.
 
"Je ne vais pas dire que j’étais en train de passer au-dessus, mais, au premier set et aussi au début du tie-break, je me sentais vraiment bien, c'était un gros combat", poursuit Raphaël. "Après le mini-break, à 1-0, j’ai cette balle d’attaque que je ne dois pas rater. Si je prends ce point-là, le match peut changer. Après, je me frustre, et il me surprend en retour. Au final, ça se joue sur deux ou trois points." Au deuxième set, un seul break a suffi à Auger-Aliassime pour s'imposer 4-6. "Le plus fort, le plus méritant, celui qui a été le plus vers l’avant - je sais que je dois apprendre à le faire plus - a gagné, il a été meilleur, mais je n'étais pas si loin, cela s'est joué sur des détails. Je n’ai pas non plus l’habitude d'être confronté à de tels mecs coup sur coup tous les jours. Peut-être qu’il y a eu un peu de fatigue, un manque de lucidité, j’ai tout le temps joué tard, avec l’adrénaline je n’ai pas eu que des nuits hyper reposantes".
 
"Il n'exploite pas encore toutes ses qualités"
 
Poussé toujours (un peu) plus loin par Steve Darcis qui sait mieux que personne la marge de progression qu'il lui reste, Raphaël vient d'effectuer quelques bonds de géant en une petite dizaine de semaines, et d'attirer en même temps sur lui les feux des projecteurs, ce qui signifie aussi qu'on va lui demander plus à l'avenir. "La grande différence c'est le niveau de confiance en moi que tout ceci m'apporte", dit-il. "Dans le Top 100, tout le monde est fort, la différence se fait dans la tête. Il n'y a pas si longtemps, un grand talent comme Félix (Auger-Aliassime) n'arrivait plus à gagner un match, à présent il rayonne et aligne les victoires. Je doutais de moi, je manquais de références à ce niveau. Pour dire la vérité, je ne me pensais pas capable de battre des Alex De Minaur, Casper Ruud, même Zizou à la maison, ou encore Davidovich-Fokina et Comesaña, que de très bons joueurs. Là je vais déjà quasiment être 70e mondial (73e exactement, ndlr) en ayant encore plein de choses à améliorer."
 
Il peut certainement compter sur Steve Darcis pour l'empêcher de se reposer sur ses lauriers. "On a l’impression qu’il n’est jamais hypercontent", dit Raphaël, "mais c’est ça aussi qui me fait progresser depuis cinq ans, il est super exigeant et essaie de toujours rajouter plein de petites choses pour que je continue à avancer." "Cela fait deux mois que l'on parle de "Raph" à juste titre, c'est très chouette, c'est même génial et totalement mérité", enchaîne Steve, "il a montré qu'il était capable de battre des Top 10, des Top 20, il sert très fort, il a une grosse frappe et est très solide du fond, peu de joueurs d'1m 95 sont capables de couvrir le terrain comme il le fait, mais c'est vrai que j'en veux plus, parce qu'il n'exploite pas encore toutes ses qualités. Le jour où il maîtrisera à fond toutes les zones et tous les effets au service, il sera encore plus fort, et en fond de court je trouve qu'il court beaucoup, avec sa puissance il doit plus profiter des occasions d'attaquer, créer plus de jeu, essayer de raccourcir plus les échanges, même si ce n'est pas trop dans sa nature. On va y travailler l'hiver, à la la fois pour gagner des points et épargner de l'énergie."
 
Un avant-goût de la Coupe Davis à Bâle
 
De l'énergie Raphaël en a donc dépensé pas mal sur les courts bruxellois. Son vainqueur a d'ailleurs reconnu après coup qu'il avait disputé samedi son match le plus éprouvant de la semaine. Le Liégeois n'en est pas moins inscrit au tournoi ATP 500 de Bâle qui vient tout juste de commencer. "Je devais y disputer les qualifications, ce qui n'était évidemment plus possible en raison de mon parcours bruxellois", explique-t-il, "mais avec ma place de demi-finaliste ici j'ai obtenu une place de "special exempt" qui me permet d'entrer directement dans le tableau final en Suisse, je ne devrais y jouer que mardi ou mercredi, cela aurait été dommage de ne pas saisir l'occasion."
Ce sera au premier tour face au Français Arthur Rinderknech (ATP 28), finaliste à Shanghai... un avant-goût de Coupe Davis puisque dans un mois à Bologne la Belgique rencontrera l'équipe de France lors de la phase finale de l'épreuve.
 
- La finale de l'European Open opposera donc ce dimanche à 16h30 (direct sur RTL Club) les têtes de série numéro 2 et 3 du tournoi, Félix Auger-Aliassime, dont ce sera la 19e finale en carrière et la 4e cette année, et le Tchèque Jiri Lehecka, qui a éliminé le Français Giovanni Mpetshi Perricard sur deux tie-breaks. Auger-Aliassime a déjà gagné le tournoi en 2022, il pourrait être le premier à réaliser le doublé, et, actuellement 9e à la Race, il n'a pas non plus abandonné l'idée de se qualifier pour le Masters de Turin début novembre.
 

Publié le 19-10-2025

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