La Coupe Davis doit régénérer les joueurs belges

Vendredi et samedi prochains, l'équipe belge aura une nouvelle occasion de se qualifier pour la phase finale de la Coupe Davis, dont la dernière édition s'est déroulée sans elle. Son adversaire, la Finlande, n'est certainement pas hors d'atteinte, même si elle joue chez elle, sauf que nos joueurs ont plutôt manqué leur début d'année. Espérons que l'ambiance toujours particulière d'une telle semaine leur permette de se régénérer.

"Ruusuvuori un peu sous-classé"

C'est vraiment le moment ou jamais de lancer leur saison. Et on ne parle pas seulement de David Goffin. On sait les problèmes que connaît notre "numéro un" qui n'a gagné que trois matches en 2022 et se retrouve 68e mondial, ce qui ne lui est plus arrivé depuis l'été 2014. Il répète, et on le croit, qu'il a retrouvé son meilleur tennis à l'entraînement. Il y a d'ailleurs eu des moments où cela s'est vu en compétition, mais pas avec suffisamment de consistance, de régularité ou de jusqu'au boutisme pour aligner des victoires, le manque de confiance et une certaine friabilité mentale finissant toujours par le rattraper. Le collectif de Coupe Davis, le soutien d'un team et du capitaine Johan Van Herck peuvent-ils contribuer à le remettre en selle ? C'est tout ce qu'on lui (et nous) souhaite. On n'oublie pas qu'il a remporté 24 des 28 matches qu'il a disputés dans cette épreuve, qu'il n'a plus pratiquée depuis la phase finale de Madrid en 2019. "Je joue vraiment bien", insiste le Liégeois, "mais il faut que cela se traduise en match, j'espère dès le prochain." Lequel peut être une des clés de la rencontre. En effet, si David arrivait à battre le numéro un finlandais Emil Ruusuvuori, 22 ans, 71e mondial, il se referait non seulement une santé sportive mais la Belgique serait parfaitement lancée pour se qualifier. Il n'en reste pas moins que le jeune Nordique, qui s'est beaucoup entraîné chez Rafael Nadal, aborde la confrontation avec de meilleures sensations, déjà parce qu'il a renversé la partie et défait notre compatriote récemment à Doha. Il a aussi été demi-finaliste à Melbourne du tournoi préparatoire à l'Open d'Australie battu seulement par Nadal; il a poussé Auger-Aliassime aux cinq sets lors du Grand Chelem australien, et a joué la finale à Pune. "C'est quelqu'un qui a battu Zverev à Miami l'an dernier, un très bon joueur, un peu sous-classé selon moi", dit Goffin. "Il peut jouer à un très haut niveau, il a un tennis très solide, une bonne technique, de belles frappes sur dur; il sert bien et la surface en indoor va bien lui convenir. Mais, lors du match de Doha, j'ai quand même mené 6-4, 4-2, avec un gros duel dès le début de la partie, un premier set qui a duré quasiment 1 h 15. On a fait deux ou trois jeux en 25 minutes. J'ai donc bien failli l'emporter, cela s'est joué à pas grand-chose avant qu'il n'arrive à renverser la situation."

Zizou en pays de connaissance

Sur le papier, la Belgique peut paraître légèrement favorite, "mais je ne suis pas vraiment d'accord", dit David Goffin, "Ruusuvuori et le joueur de double Heliovaara (30 ans, 50e mondial dans la catégorie, ndlr) ont beaucoup gagné cette saison, alors que ce n'est pas mon cas, ni celui de notre paire Joran (Vliegen) et Sander (Gillé) qui a changé de coach (il s'agit désormais du Sud-Africain Jeff Coetzee, ndlr). Il faut parfois un peu de temps dans un tel cas. Pour l'adversaire aussi l'occasion est belle, je m'attends à une rencontre difficile à gérer." Dans laquelle nous avons évidemment notre chance, ajouterons-nous. Pour avoir vu le match, c'est vrai qu'un très bon Goffin pouvait gagner en deux sets à Doha, encore faut-il qu'il ne se délite pas comme il l'a fait ensuite, et comme cela lui arrive trop souvent. D'autre part, si, cette année, Harri Heliovaara a été demi-finaliste en double à Acapulco, et finaliste à Dallas ou Montpellier, il joue sur le circuit avec le Britannique Lloyd Glasspool qui ne sera évidemment pas là samedi. De leur côté, Vliegen et Gillé, qui avouent ne pas encore connaître grand-chose de leurs futurs adversaires, n'ont été battus que de justesse à Dubaï par les numéros uns mondiaux croates Pavic/Mektic (4-6, 6-7). Quant au deuxième joueur de simple finlandais, Otto Virtanen, il n'est que 405e mondial, même s'il faut se méfier des classements en Coupe Davis. Plus étonnant, le deuxième joueur belge, Zizou Bergs, 22 ans, 163e mondial, qui espérait mieux lui aussi de son début de saison (à part une demi-finale au Challenger de Cherbourg) mais s'est déjà montré capable de belles "perfs", se retrouve en pays de connaissance puisqu'il a longtemps côtoyé chez les jeunes Emil Ruusuvuori qui a le même âge que lui. "On s'est joué des tas de fois, on a même partagé la chambre, c'est spécial pour moi de nous retrouver ici, c'est la preuve que j'avance. Je pense qu'il faudra la meilleure version de Zizou (sourire), mais aussi qu'aucun match ne sera gagné d'avance, cela risque d'être passionnant." Le dernier mot au capitaine Johan Van Herck : "On connaît la courbe de forme des uns et des autres, on s'attend à au moins trois matches dangereux, mais on a déjà prouvé ce qu'il est possible de réaliser en équipe, et à voir l'attitude, l'envie, de mise lors des premiers entraînement, je suis plein d'espoir."

- Le match se disputera en salle à Espoo, la deuxième ville de Finlande située à à peine 15 kilomètres d'Helsinki. Première journée vendredi 17 h, deuxième samedi 13 h.
 

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