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Joachim Gérard en finale Porte d'Auteuil : "Et dire que Roland Garros n'a jamais été mon Grand Chelem préféré !"

Joachim Gérard s'est qualifié pour la deuxième finale de Grand Chelem de sa carrière en éliminant le numéro un mondial japonais Shingo Kunieda, 7-5, 2-6, 6-4. Il a ainsi pris sa revanche de la défaite subie au même stade à l'US Open, et, sur cette belle lancée mentale (souvent son point faible), il affrontera samedi le Britannique Alfie Hewett pour accrocher un premier titre majeur à son palmarès après les quatre Masters qui y figurent déjà. 

Jeudi midi, lorsque Joachim Gérard a remporté de haute lutte le premier set - qui a duré plus d'une heure - de sa demi-finale des Internationaux de France face à Shingo Kunieda, et qu'il a perdu le deuxième en lâchant un peu trop la bride, on a forcément repensé au match de New York il y a un mois où il avait ensuite subi la fin de partie. "Bien sûr que moi aussi j'ai eu ça en tête, et durant tout le match", sourit le Brabançon, "à Flushing Meadows j'étais devenu progressivement trop passif... comme dans ces quatre derniers jeux du deuxième set, et je ne voulais pas revivre ça. Je savais ce que je devais faire, et il fallait que je le fasse jusqu'au bout. Je me suis dit "allez on va le montrer, on va le faire, et si ça ne passe pas ça ne passe pas". Le fighting spirit du premier set je l'ai retrouvé au troisième et c'est ce qui a fait la différence, sans cet esprit combattant, cette agressivité, cette idée de toujours jouer une balle plus rapide que le mouvement de mon adversaire, jamais je n'aurais pu conclure le match en vainqueur contre un joueur pareil qui profite de chaque baisse d'intensité."

"La crise sanitaire m'a permis de me ressourcer"

On n'avait pas l'habitude de voir notre 4e mondial prendre du plaisir lors de Grands Chelems trop souvent décevants, mais cette fois cela s'est vu. "Et dire que Roland Garros n'a jamais été mon tournoi majeur préféré, même si c'est un rendez-vous spécial pour tout Belge... Je ne peux pas dire non plus que la terre battue soit ma surface de prédilection, mais peut-être cela va-t-il changer, peut-être que, mentalement, je n'avais jamais abordé l'événement de la bonne manière. Je sais que cela peut paraître bizarre, et je ne peux évidemment pas me réjouir de la crise sanitaire que nous vivons, mais l'interruption causée par le virus m'a permis de me ressourcer, j'aime rester à la maison, vivre en famille. On a eu du temps et on en a aussi profité pour bien bosser à tous les niveaux, tennis, physique, mental, diététique. C'est ce qui fait plaisir dans une victoire comme celle-là. Elle récompense toute une équipe qui a travaillé dur. Je crois aussi que ce qui se passe rend ce genre d'instant encore plus précieux. Je suis reconnaissant de pouvoir jouer de tels tournois alors que tant de choses sont devenues difficiles, d'y côtoyer de grands joueurs, je le prends comme une grande chance et je chéris d'autant plus ces moments, cela participe au "boost" actuel, je suppose." 

"Sur le Lenglen... une expérience de plus !"

On a coutume de dire qu'une finale cela ne se joue pas cela se gagne... "et en l'occurrence je n'ai pas du tout l'impression d'avoir fait le plus dur", conclut Joachim, "les quatre demi-finalistes, qui sont aussi les quatre premiers mondiaux, sont tout autant capables de gagner un Grand Chelem l'un que l'autre (il est d'ailleurs le seul des quatre à ne pas encore l'avoir fait, ndlr)." Son adversaire, le Britannique Alfie Hewett, qui a éliminé l'Argentin Gustavo Fernandez dans un duel sur le fil du rasoir (7-6, 7-5), a ainsi remporté deux fois l'US Open dont il a également joué la finale cette année, battu par Kunieda au tie-break du 3e set. Au moment où on lui a parlé, Joachim ne connaissait pas encore le nom de son adversaire dans une finale qui s'annonce de toute façon très serrée. Au bilan des confrontations directes, le Britannique mène 12/10, et sur les deux dernières saisons les deux joueurs en sont à 3/3, les six matches sur surface dure, notre compatriote ayant remporté le dernier en janvier pour gagner l'Open de Melbourne, en trois sets. "De toute façon, la bonne manière c'est de faire abstraction de tout, et de jouer cette finale à 100 % comme s'il s'agissait juste d'un match de haut niveau qui pourrait se disputer n'importe où", élude-t-il. Lors de sa première finale majeure, à l'Australian Open 2016, il s'était déjà retrouvé face à un Britannique, Gordon Reid, qui s'était imposé après une rencontre somptueuse 7-6 (9/7), 6-4. Dernier glorieux détail : la finale aura lieu samedi sur le deuxième plus grand court du site, le Suzanne Lenglen. "Une expérience de plus !", conclut Joachim.

- En double, Joachim Gérard, associé à l'invité français Cattaneo, a par contre été éliminé... par la paire british Hewett/Reid.
 

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