Finale à Eckental : Steve Darcis a bien préparé la semaine de Coupe Davis

Alors qu'handicapé par ses problèmes au coude il n'avait plus remporté qu'un match en trois mois, jusqu'à Anvers compris, Steve Darcis avait promis de faire honneur à sa sélection pour la semaine de Coupe Davis (du 18 au 24 novembre) lors des deux tournois Challenger allemands qui restaient à son programme. Il a tenu parole, atteignant la finale de celui d'Eckental ce dimanche, battu par le géant tchèque Jiri Vesely après trois sets très disputés.

A Anvers, on avait quitté Steve Darcis à la fois très ému et apparemment assez éloigné du mental de compétition. Lors des trois mois précédents, depuis Wimbledon exactement, il n'avait remporté qu'un seul match, contre Lukas Rosol à Orléans. La question était alors de savoir si, malgré les éminents états de service du Sprimontois de 35 ans dans la compétition, le capitaine belge de Coupe Davis le sélectionnerait pour la semaine finale de l'épreuve new look programmée à Madrid. On sait que Johan Van Herck a décidé de le reprendre, estimant - nous le citons - qu'il le croyait "capable en un mois, et deux tournois Challenger allemands (Hambourg et Eckental), de remonter une nouvelle fois son niveau." Après avoir échoué au deuxième tour du premier de ces tournois face à Viktor Troicki, le Liégeois a donné raison au coach anversois en alignant lors du deuxième une série de résultats comme il n'en avait plus produite depuis le mois de février, et le Challenger de Cherbourg dont il avait également atteint la finale, perdue face à un certain Ugo Humbert. En éliminant successivement James Ward, Federico Gaio, Kamil Majchhzak, Ilya Marchenko et Lloyd Harris, parmi lesquels les têtes de série 1 et 3 du tournoi (deux Top 100 ce lundi), il a montré qu'il redevenait compétitif, du coup il pointe de nouveau deuxième Belge au ranking ATP (156e ce lundi), une place devant Kimmer Coppejans. Ruben Bemelmans, éliminé au deuxième tour à Eckental, se retrouve à présent au delà de la 250e place mondiale. On a connu de meilleurs moments pour le tennis masculin belge, mais c'est ainsi.

"Je méritais ma sélection"

Lors de la finale d'Eckental, face au Tchèque Jiri Vesely, qui mesure près de deux mètres et a passé 19 aces, la victoire s'est jouée à peu de choses, probablement à un mauvais jeu de service de Steve à 1-1 dans la troisième manche. Breaké d'entrée, avec deux doubles fautes à la clé, Steve n'a pu refaire son retard en première manche (4-6) malgré deux balles de break dans deux jeux différents. Dans le deuxième set, après avoir répondu du tac au tac au puissant service du Tchèque, c'est lui qui prit finalement l'engagement de son adversaire pour égaliser (6-4). Mené donc 1-3 dans la manche décisive, notre compatriote, qui a lui-même servi 11 aces, ne parvint plus à renverser la situation. "J'ai eu des occasions, mais il a bien servi et géré les moments importants", dit Darcis, accompagné durant ces quinze jours par son associé (aux écoles de tennis de Bastogne et Aywaille) et ami Xavier Moureaux.  Au long de la semaine, a-t-il encore souffert du coude ? "C'est toujours présent, surtout à froid, à chaud ça passe, c'est sous contrôle sans quoi je n'aurais pu passer autant de services gagnants au cours de cette finale", indique-t-il, "j'ai ménagé tout un temps ma monture dans la perspective de cette semaine de Coupe Davis, je m'entraîne de nouveau tous les jours tennistiquement depuis trois semaines, et je continue, c'était prévu ainsi, je ne pourrais sans doute pas le faire deux mois, mais là on part à Madrid le 13, et ce n'est pas comme si je devais encore penser à l'avenir." A-t-il douté de sa sélection ? "Pas vraiment. Certes, je n'ai pas bien géré Anvers et toute cette émotion accompagnant l'annonce de mes adieux au circuit, mais j'estime que je la méritais, même si l'émotionnel ne devait effectivement pas entrer en ligne de compte. Au classement mondial, j'étais 3e Belge au moment de la sélection, et même 2e aujourd'hui." Depuis l'annonce d'Anvers, les propositions d'après-carrière ont-elles afflué ? "Je ne dirais pas ça", sourit-il, "rien de concret encore, mais il y a des rendez-vous et ça avance bien."
 

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