Fed Cup, Belgique-Kazakhstan : "Kim avec nous, c'est une opération win/win"
L'équipe belge de Fed Cup jouera sa qualification pour la phase finale "new look" de l'épreuve (en avril à Budapest) vendredi et samedi face au Kazakhstan dans la salle Lange Munte de Courtrai. En faisant moins de vagues, l'épreuve a suivi la même voie (controversée) que la Coupe Davis, et, au delà d'une place parmi les meilleures nations mondiales, il y aura là aussi pas mal d'argent à la clé en cas de victoire, pour les joueuses comme pour la fédération.
Troisième tour de l'Open d'Australie
Le Kazakhstan n'a jamais figuré dans le groupe mondial de Fed Cup, "et l'occasion est donc belle pour notre équipe de faire enfin partie de l'élite, après deux participations aux play offs sans succès", annonce son capitaine Dias Doskarayev. Dans le genre, on ne peut pas dire que l'affiche courtraisienne soit la plus spectaculaire qui soit, mais elle n'en est pas moins qualitativement relevée et même piégeuse pour les Belges, dans la mesure où l'adversaire compte trois joueuses qui pointent dans le Top 70 mondial. Fort heureusement pour nous, la numéro une kazakh, Elena Rybakina, 25e mondiale, ne sera pas là, d'origine russe elle n'est pas encore sélectionnable, "il lui faut deux ans de citoyenneté, ce sera pour la saison prochaine", regrette le capitaine. Restent Yulia Putintseva (WTA 34) et Zarina Diyas (WTA 63) qui ont toutes deux atteint le troisième tour au récent Open d'Australie, éliminée la première par Simona Halep, la seconde par Kiki Bertens. A ne surtout pas sous-estimer, donc. "Je m'attends à une rencontre difficile", confirme notre capitaine Johan Van Herck. "Ce sont des battantes, qui luttent pour chaque balle", souligne Kirsten Flipkens qui a l'expérience d'un match récent gagné sur le fil du rasoir contre Putintseva sur dur, à Miami l'an dernier, 7-5 au troisième set. Elise Mertens manquera un peu de points de repère puisqu'elle n'a encore affronté aucune des filles qu'elle jouera à Courtrai, mais elle a quand même eu l'occasion de jeter un oeil sur elles à Melbourne. "On a une bonne équipe, avec différents styles de joueuses, on sait qu'on a les moyens de gagner cette rencontre, la confiance est là", conclut Kirsten.
Ambiance
On a pu le constater de visu : l'ambiance au sein de l'équipe belge, privée d'Alison Van Uytvanck qui a cette fois privilégié son parcours personnel, a en effet l'air d'être au beau fixe, ça s'amuse, ça se chambre, et la présence de Kim Clijsters n'y est évidemment pas pour rien, elle adore mettre de l'ambiance. "On sait quand on doit rire et quand on doit travailler sérieusement, jusqu'ici cela se passe vraiment bien", continue Van Herck. "Je ne vais pas mentir, au début on avait espéré que Kim puisse être dans l'équipe, mais ensuite elle s'est blessée, et quand on s'est vus en décembre, on a évoqué la possibilité qu'elle vienne quand même avec nous. Je sais que le capitaine kazakh a dit que l'on avait jusqu'à jeudi pour décider si elle participerait aux matches ou non, c'est vrai qu'on a cette possibilité-là mais ce ne sera évidemment pas le cas, elle s'entraîne avec nous, elle nous accompagnera sur les matches, c'est une opération win/win, elle poursuit sa préparation dans un cadre idéal, et les filles, qui la respectent énormément, peuvent profiter de son expérience." Certaines la connaissent d'ailleurs depuis toujours ou presque, "j'avais 6 ou 7 ans, c'est comme une autre soeur pour moi", glisse Flipkens. "J'ai grandi en la regardant à la télé, et plus tard j'ai beaucoup parlé avec elle", ajoute Mertens. "C'est un honneur, la voir à l'oeuvre à 36 ans après avoir eu trois enfants et être restée si longtemps inactive c'est impressionnant", conclut Ysaline Bonaventure, "un petit pays comme le nôtre a eu deux numéros unes mondiales en même temps, ce n'est pas normal, et cela n'a pas facilité la tâche de celles et ceux qui sont venus après (sourire)."
Les jambes de Kim
Ce sont les quatre filles sélectionnées qui vont "devoir le faire" vendredi et samedi, mais bien sûr le revers de la médaille médiatique d'avoir Clijsters dans la bande c'est que tous les journalistes veulent savoir comment elle joue à un mois de son come back annoncé, au Mexique lors du tournoi de Monterrey. On l'a en tout cas trouvée plus affûtée que sur les dernières images que l'on avait vues d'elle, au niveau des jambes la différence semble déjà notable, et "elle frappe fort", remarque Elise Mertens, "je vous jure que je dois en mettre un peu plus pour tenir le coup, c'est motivant." "On voit qu'elle progresse de semaine à semaine, on sent l'envie, la passion, on retrouve la classe qui était la sienne", dit Johan Van Herck, "ceci dit il reste des choses à travailler, et à retrouver le rythme, le stress du circuit, à jouer des matches, point par point, contre de vrais adversaires, elle est dans la dernière phase de préparation, souvent la plus difficile. En tout cas pour nous, en tant qu'équipe, c'est un "plus" incontestable."
"Budapest ? Venez d'abord à Courtrai !"
On a vu une très bonne Elise Mertens lors de l'Open d'Australie, c'est de bon augure. Kirsten Flipkens, qui a beaucoup joué en fin d'année dernière pour entrer en ligne de compte à Melbourne, n'a pas eu beaucoup de chance aux tirages au sort en 2020, mais "je sens que mon niveau est de mieux en mieux", assure-t-elle. Greet Minnen effectue ses débuts en Fed Cup, débuts mérités et justifiés par une progression exemplaire qui l'a conduite aux portes du Top 100. Elle s'est rendue mardi chez un spécialiste en raison d'un problème au pied gauche dont elle souffre depuis quelques semaines, "mais ce n'est pas grave", ajoute-t-elle. Ysaline Bonaventure reste sur une belle semaine victorieuse en France. "Et nous avons la chance de jouer à la maison, dans une salle que l'on connaît, même si la dernière fois on n'y a pas obtenu ce que l'on méritait contre l'Espagne", rappelle Van Herck, qui n'apprécie pas plus la nouvelle formule de Fed Cup que celle de la Coupe Davis. "On en a moins parlé dans les médias, parce que c'est la coupe des hommes qui a pris le choc, mais on savait que les filles pouvaient suivre. On connaît la formule, on doit l'accepter. Mais venez d'abord nous encourager à Courtrai, ce sera un match selon l'ancien format, et accompagnez-nous ensuite à Budapest pour qu'on s'y sente un peu chez nous !" Budapest en avril comme Madrid en novembre risque, en effet, de manquer d'ambiance, mais, en cas de qualification, les joueuses et leurs dirigeants se consoleront avec le même prize money que ces messieurs en Coupe Davis. La fédération internationale a en effet annoncé que les tenniswomen des douze nations présentes en Hongrie se partageront 12 millions de dollars, et leurs fédérations la moitié de cette somme. Cela vaut la peine d'en mettre un coup en fin de semaine.
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