Exploit pour Goffin face à Zverev, en quart il affrontera Evans et non Djokovic
David Goffin a confirmé ses bonnes sensations sur la terre battue de Monte Carlo en battant le 6e mondial Alexander "Sascha" Zverev en deux sets (6-4, 7-6). Une "perf" remarquable qui aurait dû l'amener ce vendredi, en quart de finale, face à Novak Djokovic, sauf que le numéro un mondial, méconnaissable, est "tombé" en deux sets face au Britannique Daniel Evans.
On peut dire que David Goffin a joué sur sa valeur, ce jeudi, en 1/8e de finale du Masters 1000 de Monte Carlo. Dans l'ensemble, il a réalisé ce qu'il avait en tête face au grand Allemand, avec les bonnes jambes attendues. Il a joué le plus souvent juste, écoeurant finalement Sascha Zverev qui s'est plus d'une fois énervé. "Gagner trois matches comme je viens de le faire, contre de tels adversaires, cela ne peut que donner confiance c'est évident", disait le Liégeois, "mais aujourd'hui, le plus important c'était surtout la manière, la précision du coup droit, la qualité du service - je n'ai pas été breaké une fois, contre un tel joueur c'est significatif -, même si j'ai aussi commis quelques erreurs en revers. J'ai vraiment fait le jeu, j'y suis allé sans retenue, j'ai été efficace, j'ai bien joué tactiquement, il y a toujours des choses qu'on peut mieux faire, mais ça monte petit à petit. Je recherche surtout une constance, pas un bon match, puis un mauvais, c'est comme ça que l'on se donne l'opportunité de se confronter aux "gros bras", ce pourquoi on joue au tennis." Il y avait plus d'un an que notre compatriote n'avait plus battu un Top 10 - Rafael Nadal à l'ATP Cup - et presque deux qu'il ne l'avait plus fait dans un tournoi du circuit pro - il s'agissait déjà de Zverev, sur herbe à Halle 2019. Ce quart de finale est aussi son meilleur résultat en Masters 1000 depuis sa finale à Cincinnati 2019.
La british surprise
Un seul break lui a suffi pour empocher 6-4 une première manche qu'il avait cette fois bien entamée, tirant les leçons des matches précédents, et la deuxième s'est jouée sur un tie-break au cours duquel il a mené 6-2, galvaudant ensuite quatre balles de match. A deux reprises cette année il avait déjà hérité de balles de match et perdu la partie. On s'est donc forcément posé des questions. Pas lui, à l'entendre. Il a en tout cas trouvé les moyens de s'arracher pour gagner 9-7 sur trois coups brillants. Chapeau. "J'ai eu la réaction nécessaire pour finir en deux sets", dit-il. "Jusqu'à 6-2 j'avais livré un très bon tie-break, mais - est-ce le relâchement ou la tension ? - les quatre points suivants je ne les ai pas bien joués du tout. J'ai su de suite me pousser, revenir à ce qui avait bien marché, je me suis forcé à y aller encore, ces trois derniers points j'en suis plutôt fier."
En début d'après-midi, ce vendredi, c'est donc Daniel Evans, 33e mondial, et non Novak Djokovic, avec lequel le Liégeois croisera la raquette pour une place en demi-finale comme en 2017. "Bien sûr, c'est une surprise et cela change la donne", lance Goffin, "je n'ai pu voir que le dernier jeu mais si Daniel a pu battre Novak à Monte Carlo c'est qu'il joue bien. Il ne s'est jamais vu comme un homme de terre battue, mais je le crois capable de bien faire sur toutes les surfaces. C'est un joueur incroyablement talentueux. On dirait qu'il est devenu plus professionnel, plus stable dans son jeu intelligent et atypique, avec son slice, sa volée, son agressivité en coup droit. Il a d'ailleurs gagné un tournoi cette année (à Melbourne), mais si je joue comme je viens de le faire, disons comme si c'était Novak, on peut dire qu'il y a une opportunité, que j'ai également les armes pour le bousculer." Cette fois, néanmoins, c'est lui qui sera dans la peau du favori et le Britannique qui n'aura rien à perdre.
Djokovic : "Mon pire match"
Evans (30 ans) était arrivé à Monaco sans avoir jamais gagné un match sur terre battue sur le grand circuit. Pourtant, après des victoires face à Lajovic et Hurkacz, sa science du faux rythme et du revers slicé lui a donc permis ce jeudi de faire dérailler Djokovic dans le vent et la fraîcheur monégasques. Le Serbe, qui a commis 45 fautes directes (!), n'avait pas encore perdu cette année. L'Anglais n'avait jamais battu un membre du top 6 en onze confrontations. C'est forcément la plus belle "perf" de sa carrière. "Pour être honnête, cela a aussi été l'un des pires matches dont je puisse me souvenir ces dernières années", commentait Djokovic. "Je ne veux rien enlever à sa victoire. Il a un jeu complet et beaucoup de talent, mais de mon côté je me sentais juste mal sur le court, rien n'a fonctionné, j'aurais dû et j'aurais pu faire beaucoup, beaucoup mieux. Contre Sinner au tour précédent, j'avais pourtant assez bien joué. Ici, je ne peux rien retirer de positif. Cela laisse définitivement un sentiment amer de sortir comme ça, mais la saison sur terre battue est encore longue." Djoko tel qu'en lui-même...
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