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Emilien Demanet Top 20 mondial juniors

Le Namurois Emilien Demanet, 17 ans, a bouclé sa tournée sud-américaine de trois tournois par un quart de finale au Grade A de Criciuma. En l'espace de trois semaines, il est passé ainsi de la 49e à la 20e place mondiale juniors.

On peut dire que le joueur de la Citadelle n'a guère eu le temps de souffler ces dernières semaines. Après s'être distingué dans des tournois du niveau de l'Astrid Bowl, voire même un peu plus forts - victoire au Grade 1 d'Asuncion au Paraguay, finale au Grade 1 de Porto Allegre au Brésil -, Emilien Demanet a été arrêté vendredi en quart de finale du Grade A de Criciuma toujours au Brésil, après avoir livré la veille un combat de 3 h 30 face à l'Américain Cyrus Mahjoub - il s'est arraché pour gagner 7-6 au troisième set, et a encore joué un double plus tard dans la journée. Le Namurois s'est donc incliné face à une vieille connaissance, Yaroslav Demin, 18 ans, qui l'avait déjà battu deux fois en fin d'année dernière au Mexique et qui pointe ce lundi 7e mondial, alors qu'Emilien se retrouve 20e. "Lors de ses deux défaites de l'an dernier face à ce joueur russe, que je considère comme un des cinq meilleurs juniors actuels, il n'y avait guère eu de lutte", dit le coach AFT de notre compatriote Thomas Bertleff. "Alors que cette fois Emilien a eu des opportunités de renverser le cours du premier set qui a duré 1 h 15, il le perd 4-6, mais le score inverse aurait été tout aussi plausible. Il lui a encore manqué un peu de lucidité sur ces balles décisives. Par la suite (il perd le deuxième 3-6, ndlr), breaké assez vite, il a un peu accusé le coup. Il faut dire qu'il a vécu à un rythme de dingue, et que la fatigue, surtout mentale, finit par peser. A peine rentré de 24 h de voyage dimanche soir, il a d'ailleurs immédiatement retrouvé le collège lundi matin, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de ses collègues étrangers qui vivent quasiment déjà comme des pros. Il ne faut pas oublier que lui ne joue les tournois ITF juniors que depuis un an et demi."

"Enchaîner les matches comme ça, c'est la première fois"

Sur ses quatorze derniers matches au top niveau de sa catégorie, Emilien n'en a donc perdu que deux. Une petite révélation dans son genre. S'est-il étonné lui-même ? "Oui et non", sourit-il, "Je n'y aurais peut-être pas cru avant de partir, c'est vrai, mais j'avais l'ambition de réaliser un résultat, et je savais que j'en avais les moyens. En revanche, je ne m'attendais peut-être pas à enchaîner les matches comme ça, c'est la première fois. Le début de la campagne a été un peu laborieux, mais ensuite, tout s'est bien mis, et la confiance est arrivée. Franchement, je n'ai pas trouvé que c'était trop, même si c'était un peu plus dur physiquement en dernière semaine. Il faudrait quand même que j'arrive à le battre ce Demin (sourire), bien qu'il ait ensuite gagné le tournoi ce qui n'est pas rien. Il est costaud, il sert bien, mais chacun a ses qualités. Comment je vois la suite de la saison ? Etre Top 15 mondial et tête de série en Grand Chelem est un objectif que j'aimerais atteindre, même si je sais que je dois m'améliorer dans tous les domaines, physiquement et tennistiquement." En attendant, place donc aux maths, à la chimie, et à l'indispensable récupération après pareilles aventures. "Emilien a montré qu'il était capable de combattre, de s'accrocher, et tous les juniors du monde n'arrivent pas Top 20, mais on ne s'emballe surtout pas, et on ne fait pas la course au classement", dit Thomas Bertleff. "D'ici la deuxième semaine d'avril, on travaille ce qu'il faut travailler, et il y a de quoi faire. Outre service, coup droit, enchaînement vers l'avant, on prévoit une grosse couche de physique, force dans les jambes, jeu de jambes. Il manque encore de constance. Il lui reste une grande marge pour progresser je vous l'ai déjà dit."
 

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