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Elise Mertens continue a épater tout le monde... et ce n'est pas fini !

Il faisait encore un peu plus chaud sur Melbourne, si c'est possible, cela n'a pas empêché Elise Mertens, toujours invaincue en 2018, d'aligner une huitième victoire WTA d'affilée (en onze jours) cette année. Elle a mieux digéré les invraisemblables conditions de jeu que son adversaire (et copine) Alize Cornet, victime d'un coup de chaud au deuxième set. En 1/8e de finale pour sa première participation au Grand Chelem australien, elle affrontera la Croate Petra Martic (81e mondiale avant le tournoi), celle-là même qui a éliminé Alison Van Uytvanck au premier tour. C'est donc encore jouable. La fête continue. "Jusqu'où je peux aller dans ce tournoi ? Je ne sais pas. C'est une question piège", a-t-elle souri.
 

"En pilote automatique ?"

David Goffin éliminé, reste donc Elise Mertens qui a repris le flambeau belge fort à propos, dans une portion du tableau féminin assez dégarnie pourquoi ne pas en profiter ? Bien sûr, même si elle a participé à la Hopman Cup à ses côtés il y a deux semaines, Elise n'a pas abordé l'Australian Open dans les mêmes conditions de préparation que le Liégeois, après avoir qui plus est reconduit son titre à Hobart. "J'ai pu travailler très dur durant six semaines cet hiver, des semaines très importantes dans ce qui arrive actuellement", dit-elle. "Peut-être suis-je même quelque part en mode pilote automatique pour l'instant, j'ai déjà disputé tellement de matches depuis le début d'année. Il a fait vraiment très très chaud, ce sont les conditions les plus extrêmes dans lesquelles j'ai jamais joué, mais en même temps c'est un rêve d'être à ce niveau, j'adore l'Australie, il y a à peine plus d'un an je n'étais même pas Top 100, si on m'avait dit que cela allait m'arriver j'en aurais rigolé.

12 breaks en 22 jeux

A 22 ans, elle se trouve aujourd'hui aux portes du Top 30, et plus si affinités. "Si elle continue comme ça, on la verra vite parmi les vingt meilleures", prédit notre compatriote Wim Fissette qui coache Angelique Kerber, "elle a fait de sacrés bonds en avant... tout en gardant les pieds sur terre, c'est une fille qui travaille dur et cherche toujours à s'améliorer." On a de nouveau vécu un match un peu dingue entre Elise et sa copine Alize Cornet, comment peut-il en être autrement quand il y a 40 degrés dans l'air et plein soleil sur le court - avec quand même quelques zones d'ombre dans la Hisense Arena dont Goffin n'a pu bénéficier. Ce fut un troisième tour format montagnes russes dans lequel notre compatriote, dominatrice, a mené 4-1 dans le premier set et 5-2 dans le second, comptant deux breaks d'avance mais devant à chaque fois accepter le retour d'une adversaire capable du meilleur comme du pire, d'impressionnants coups gagnants à onze doubles fautes. Mertens a finalement bouclé 7-5, 6-4 un tour de piste où l'on a enregistré 12 breaks pour 22 jeux disputés.

"On ne sait pas ce qui se serait passé"

Elise a donc servi deux fois pour la victoire, et a eu du mal à conclure, elle a notamment commis une double faute sur balle de match. Son coach (et petit ami) Robbe Ceyssens reconnaît qu'il ne sait pas "ce qui aurait pu se passer" si la Française ragaillardie était revenue à 5-5 en deuxième manche. "Quand on sert pour la première fois pour une place en huitième de finale de Grand Chelem, pas mal de choses vous passent par la tête, c'est humain", dit-il, "d'un coup le bras pèse une tonne, il faut arriver à évacuer ses émotions, mais c'est génial." Comme si elle n'en avait pas encore assez, Mertens s'en est allée, un peu plus tard dans la journée, disputer un double de 78 minutes perdu aux côtés de la Néerlandaise Demi Schuur. "Dans cette chaleur, le niveau d'énergie est plus faible", avoue-t-elle, "mais mentalement et physiquement je suis prête à continuer, mon tournoi n'est pas fini, j'essaie de rester calme, j'espère qu'une journée de repos suffira pour être de nouveau là dimanche, je sens qu'il y en a encore sous le capot (sourire). Martic je ne la connais pas vraiment. J'ai tout juste vu deux jeux de son match contre la Thaïlandaise Kumkhum (124e mondiale, qu'elle a battue en trois sets, ndlr). Elle n'est pas tête de série, mais elle n'est pas non plus arrivée là par hasard. On va essayer d'en savoir plus, peut-être avec le coach d'Alison, mais je devrai d'abord jouer mon jeu, pour qu'elle doive s'adapter à moi, pas le contraire."

"Faut-il qu'il y ait un drame ?"

Il est évidemment plus facile de supporter pareilles conditions de jeu quand on gagne et que l'on mène l'essentiel du match dans une spirale positive, comme l'a fait Elise Mertens face à Alize Cornet. Mais le fait est que la Niçoise, arborant déjà un gros emplâtre à la cuisse, a failli aller jusqu'au malaise à 2-1 en deuxième manche, sans pour autant chercher l'excuse après coup. "J'ai commencé à me sentir très mal, à avoir la tête qui tournait et des frissons partout", a-t-elle raconté. "Je sentais que si je continuais sur le même rythme il y avait effectivement de grandes chances pour que je fasse un vrai malaise. J'ai de suite appelé kiné et docteur, leurs soins m'ont fait du bien, sur la fin j'avais même l'impression que cela allait de mieux en mieux. Certes, les conditions étaient les mêmes pour les deux joueuses, mais Elise n'a pas dû trop bien le vivre elle non plus ("bien sûr que j'ai souffert, j'essayais juste de ne pas le montrer", confirmait la Limbourgeoise, ndlr). On n'est pas des robots, on n'est pas des pions qu'on met sur le court. On pousse déjà nos limites super loin. Au retour de service, quand je baissais la tête, j'avais l'impression d'être dans un four, qu'il faisait 100 degrés. Pour la santé c'est limite, on n'en tient pas compte, c'est du business, il faut que ça tourne, j'ai l'impression qu'ils attendent qu'il y ait un drame, or il peut y en avoir un à n'importe quel moment dans ces conditions."
 

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