David dompte le Goliath américain : "Sans public c'était un avantage", dit Goffin
On craignait vraiment le premier tour de l'US Open pour David Goffin, pas gâté au tirage au sort comme tête de série avec le géant US Reilly Opelka, 35e mondial, plus de 2 m 10, 100 kilos, et une monstrueuse première balle de service. Très concentré, malgré un coup de moins bien au deuxième set, le Liégeois s'en est avantageusement tiré.
On ne s'attendait pas à un grand match de tennis pour puristes avec ce Goffin-Opelka qui ouvrait l'US Open de David, dans la nuit belge de lundi à mardi. C'est plutôt une difficile bataille que notre compatriote s'apprêtait à livrer face à un adversaire déployant un impressionnant arsenal de "bombes" au service du haut de son 2 m 11. Difficile de se régler dans ces phases de jeu "boum/boum" ultra courtes, où survivre est parfois l'unique option, on n'oublie pas que la semaine dernière dans le Masters 1000 de Cincinnati le jeune barbu du Michigan, au physique de bûcheron, a sorti Berrettini et Schwartzman, tandis qu'il menait Tsitsipas lorsqu'il s'est retiré en raison d'une douleur au genou. Etait-il totalement libéré de ce problème physique lundi ? On n'a pas de détails et il jouait sans "tape", mais à quelques réactions et mouvements de sa part on a pu avoir l'impression qu'il s'en ressentait en fin de partie.
"Gagner dans sa filière"
Les bases de la qualification c'est sans doute dès le premier set que Goffin les a posées, un set de tous les dangers au cours duquel Opelka a passé huit aces en trente minutes et n'a perdu qu'un point sur sa première balle de service, mais qui a vu notre compatriote, supérieur dès qu'il pouvait y avoir un échange, garder son engagement, et surtout prendre le service adverse et le large dans le tie-break (7-2). Un coup de fouet pour la suite. "Remporter tous mes jeux de service, aller jusqu'au bout du set et faire un super tie-break m'a fait un bien fou", reconnaissait David. "Quelque part c'est son jardin de gagner des sets 7-6, le battre ainsi dans sa filière ça donne confiance. On n'a pas de rythme et on est tout le temps sous pression contre un gars pareil, on ne peut pas se permettre la moindre erreur quand on sert sans quoi le set peut être terminé. Notez qu'il s'est bien repris lors de la deuxième manche, mais après j'ai vraiment senti au début du troisième set que je commençais à beaucoup mieux retourner, le fait de le breaker a renforcé ce sentiment et à partir de là je me suis senti de mieux en mieux, j'ai eu des occasions dans pas mal de jeux."
"A l'abandon"
Or donc, lors du deuxième set, on a vu l'Américain relever la tête, et même réussir quelques coups improbables dans l'échange, tandis que David n'arrivait plus à maintenir sa qualité de service de la première manche (3-6). Le paradoxe du troisième set, c'est que Goffin l'a dominé 6-1, en prenant pour la première fois (et même à deux reprises) le service de l'Américain grâce à sa qualité de retour, alors que son propre pourcentage de premiers services était tombé sous les 40%. Ah, les statistiques en tennis ! Toujours est-il qu'avec 83% des points sur sa première balle et 70% sur sa seconde, la partie basculait en sa faveur. Définitivement puisque, malgré la résistance d'Opelka dans le quatrième set, un ultime break suffisait au Liégeois pour s'imposer 6-4. Il pouvait en être satisfait. "Le fait qu'il n'y ait pas de spectateurs est définitivement bizarre", conclut-il, "on joue une superbe balle, pas une réaction, comme si on était à l'abandon, une poussière dans le désert, mais ici, dans ce cas, je sais que c'était un avantage pour moi. J'affrontais un Américain, les tribunes auraient sans doute été pleines, toutes acquises à sa cause, la pression aurait encore été plus grande quand on sait que contre un tel joueur une ou deux petites erreurs en quelques poignées de secondes peuvent être fatales. Ne pas sentir la foule peser sur mes épaules tandis que lui ne profite pas de l'énergie du public qui le pousse c'était bien pour moi."
Lloyd Harris au deuxième tour, Flipkens qualifiée
Son adversaire au 2e tour ne sera pas petit non plus (1 m 93), mais "boxera" plus dans sa catégorie de poids. Sur le papier, le Sud-Africain de 23 ans, Lloyd Harris, 95e mondial, qui a sorti l'Italien Cecchinato en trois sets, devrait être un obstacle moins redoutable à franchir pour notre compatriote qui ne se trouvera pas pour autant en terrain connu puisqu'il ne l'a jamais affronté sur le circuit. Harris, issu des qualifications, a été éliminé au premier tour de Cincinnati la semaine dernière par l'Américain Taylor Fritz 6-1, 6-3. Quant aux autres Belges, lundi, seule Kirsten Flipkens s'est également qualifiée. Sur une surface rapide qu'elle apprécie, elle s'est montrée meilleure sur les points importants que la Suédoise Rebecca Peterson 7-6, 6-4. Elle affrontera au deuxième tour l'Américaine Jessica Pegula, 63e mondiale, qu'Elise Mertens a éliminée au tournoi de Cincinnati, elle pourra la renseigner utilement, ce n'est peut-être pas fini. Alison Van Uytvanck, elle, a été éliminée par l'Italienne Camila Giorgi, 74e mondiale, 6-2, 1-6, 5-7. Elle a pourtant servi pour le gain de la rencontre à 5-3 dans la dernière manche, et elle s'est retrouvée à deux points de la victoire dans le jeu suivant. Plus tôt dans la journée, Greet Minnen avait été battue par la 19e mondiale tchèque Marketa Vondrousova 1-6, 4-6.
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