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David Goffin sans solution à l'Open d'Australie : "J'étais complètement perdu"

C'est un David Goffin décevant mais lucide et honnête qui a commenté sa défaite sans appel contre Daniel Evans à l'Open d'Australie : "J'étais complètement perdu sur le court, je doutais sur chaque coup, je me battais avec moi-même." Confronté à un premier tour difficile, le Liégeois, qui n'a plus remporté de victoire significative depuis Monte Carlo en avril dernier, semble plus que jamais en plein doute. Quant à Elise Mertens, elle a été accrochée par Vera Zvonareva, mais elle sera bien au 2e tour.

Cela n'avait pourtant pas mal commencé. David Goffin tenait la dragée haute au 26e mondial britannique Daniel Evans, qu'il n'a jamais battu sur le circuit, dans une première manche équilibrée qui semblait pouvoir aller d'un côté comme de l'autre. Puis, d'un coup, tout est parti en sucette à 4-5 lorsque notre compatriote, au service pour rester dans le set, a subitement accumulé les fautes, "offrant" la manche à son adversaire sur un jeu blanc. Mené immédiatement 0-3 par la suite, il n'allait plus jamais remonter à la surface (3-6), coulant même lors d'un troisième set superflu (0-6). "C'est ultra décevant", reconnaissait le Liégeois que l'on n'a jamais senti aussi dépité, pour ne pas dire dépressif, et qui ne se racontait pas d'histoires. "Ce n'était évidemment pas un premier tour facile, surtout avec le vent qui nous gênait tous les deux en début de match. Il y a eu ce très mauvais jeu en fin de set. Après lui s'est mieux réglé, il s'est mis à mieux jouer alors que je perdais le fil, la combativité, que je me battais avec mes pensées, avec moi-même. Il a un jeu pas facile à manoeuvrer, il ne rate rien, il m'a fait complètement déjouer, j'étais perdu sur le court, je doutais à chaque coup. J'avais joué enfin un bon match contre Kudla à Sydney, je suis retombé dans mes travers, pourquoi ? Le stress d'un premier tour difficile en Grand Chelem (il n'y a plus gagné un match depuis l'US Open 2020, ndlr), les inquiétudes concernant mon genou ? Un peu tout, sans doute, je n'ai pas bien géré mes émotions. En revanche, le genou ça allait encore, plus de peur que de mal, c'est le côté positif de l'histoire, même si ce n'était pas une préparation idéale."

250 points à défendre à Montpellier

Forcément, c'est le genre de défaite et de contexte à répétition qui doivent le faire sérieusement réfléchir. Bien sûr, le fait qu'il n'arrive pas à retrouver une spirale victorieuse, à enchaîner quelques matches, quelques victoires, entre blessures et rechutes, n'aide pas. C'est comme un cercle vicieux, dont il faut néanmoins savoir s'arracher pour gagner certains matches quelles que soient les circonstances, ce qu'il éprouve les pires difficultés à faire depuis des mois dans l'attente d'un déclic. Ce n'est sans doute ni une question de (condition) physique, ni de qualité de jeu, on ne voit d'ailleurs pas en quoi Evans serait un meilleur joueur que lui, sinon dans la constance, l'intensité, la conquête, là où David se confessait lui-même mardi "en mode survie". Dans la gestion de la pression aussi, celle du monde extérieur mais surtout celle que l'on se met à soi-même. On a évoqué une prise en charge psychologique fin de l'an dernier, et elle a été effectivement mise en place, mais l'éventuelle remise en perspective globale d'une carrière, d'une vie, à 31 ans, prend aussi du temps, et le circuit n'attend personne. David est retombé aux portes du Top 50, il n'est plus tête de série dans les tournois importants, il peut donc se farcir d'autres Evans dès les premiers tours. En 2014, retombé au delà de la 100e place à l'ATP, il avait disputé, et gagné, quatre tournois Challenger d'affilée pour retrouver sa place, mais il avait alors 23 ans et une carrière à construire, il n'avait pas été 7e mondial. Lors de son prochain rendez-vous, à Montpellier, il aura à défendre les 250 points de sa victoire l'an dernier et risque donc, si ça ne se passe pas bien, de se retrouver autour de la 70e place mondiale. En revanche, pour la suite de la saison, il n'aura plus guère que les 180 points de Monte Carlo comme gros obstacle sur son parcours, de quoi pouvoir se refaire une place au ranking à condition de retrouver un vrai niveau de performance. "J'adore toujours cette vie de joueur de tennis", insiste-t-il, "mais il y a des périodes et des moments durs comme ceux-ci, on va faire le bilan et essayer de repartir de l'avant."

Elise à la bagarre, Sofia en finale

Face à Vera Zvonareva, 37 ans, 91e mondiale, ancienne numéro 2 et finaliste de Wimbledon en 2010, Elise Mertens a dû batailler d'entrée de jeu pour se qualifier en deux sets, 6-4 au premier à l'issue d'une manche très serrée, 7-5 au deuxième... après avoir été menée 0-3 et 1-4, le jusqu'au boutisme de la Limbourgeoise faisant la différence sur la fin. "Je suis raisonnablement contente de mon niveau et de ma prestation, dans la mesure où je n'ai pas pu jouer beaucoup de matches avant cet Open en raison d'une blessure à la jambe", disait-elle. "Zvonareva a beaucoup d'expérience. Elle m'a poussée en défense lors du deuxième set.Il y a encore des choses à améliorer, mais c'est la victoire qui comptait aujourd'hui. Mon service a bien fonctionné (11 aces), on y a beaucoup travaillé cet hiver (avec son coach Simon Goffin, le frère de David, ndlr), j'ai pu également bouger comme je le voulais, il y a cinq jours que ma cuisse ne fait plus mal." Au deuxième tour, jeudi, elle jouera la Roumaine Irina-Camelia Begu, 61e mondiale, une tâche en principe accessible. "Je l'ai déjà battue deux fois, mais c'était il y a longtemps (2017). Elle frappe fort, je dois la faire jouer et réfléchir parce qu'elle adore faire des points en un minimum de coups."

- Pour rappel, dans la nuit de mardi à mercredi, en troisième match à partir d'une heure du matin, Maryna Zanevska, qui ne souffre heureusement pas d'une déchirure, affrontera la 64e mondiale espagnole Nuria Parrizas Dias en espérant être à 100 % de ses moyens, tandis qu'Alison Van Uytvanck jouera contre la Chinoise Qiang Wang, actuelle 112e mondiale qui a sorti Coco Gauff au premier tour.

- Au tournoi junior grade 1 de Traralgon, préparatoire à l'Open d'Australie, Sofia Costoulas, 16 ans et 16e mondiale, s'est qualifiée pour la finale en battant l'Australienne Taylah Preston 4-6, 6-4, 6-3. Elle y rencontrera la Canadienne Kayla Cross, 33e mondiale. 
 

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