David Goffin et Elise Mertens sont bien entrés dans le tournoi
Il ne reste déjà plus que deux Belges en lice à l'Australian Open, mais ce sont aussi les deux dont on espère le plus. David Goffin, qui disait ne rien attendre de particulier de ce retour en Grand Chelem, a (et s'est) rassuré en balayant, avec la manière, le jeune Chilien Christian Garin, 86e mondial, 6-0, 6-2, 6-2 en moins d'1 h 30. Elise Mertens, qui défend une demi-finale à Melbourne, s'est quant à elle imposée en deux sets face à la 59e mondiale Anna Karolina Schmiedlova après être revenue de 2-5 dans le deuxième.
Malgré un beau retour à la compétition à Pune, on savait qu'il aurait fallu un exploit pour que Steve Darcis passe le premier tour de l'Australian Open après un tirage au sort l'opposant au 12e mondial Borna Coric, 22 ans. "En plus, je me suis bloqué le dos à l'entraînement et n'ai pas pu m'entraîner durant deux jours", expliquait-il. "J'ai quand même disputé un match raisonnablement bon, d'un niveau correct sans plus, contre un adversaire meilleur que moi. Ce n'est plus le jeune talent d'il y a deux ans, il a énormément progressé la saison dernière, il ne rate quasiment plus un coup droit, aujourd'hui j'ai bien senti la différence d'âge, j'ai fait ce que j'ai pu." Steve a surtout éprouvé du mal en début de match, dominé 1-6 dans le premier set. Il a ensuite mené 0-40 en début de deuxième, sans pouvoir conclure. "Dommage, cela lui aurait peut-être mis un peu de pression, même si cela n'aurait sans doute rien changé au résultat, quand on joue moyen contre quelqu'un qui est meilleur on perd en trois sets (4-6, 4-6, ndlr). Le tirage était lourd, difficile, mais au delà de ce petit accident au dos je reste sur le bon chemin, le bras va bien, je dois continuer à travailler de la même manière." Le Liégeois attend désormais une réponse du tournoi Challenger de Quimper auquel il a demandé une wild card, il jouera aussi à Montpellier, peut-être à Marseille ou au Challenger de Budapest. Et la Coupe Davis au Brésil ? "J'aurai un contact avec Johan (Van Herck), on en discutera, mais ce n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant."
Le "déclic" pour David
Malgré les discours officiels toujours lisses, on sentait bien que David Goffin éprouvait des difficultés à sortir du problème au coude qui l'avait contraint à raccourcir sa saison 2018 après l'US Open, et même qu'il avait connu un nouvelle "alerte" en décembre dont on a craint un moment qu'elle remette en question son début de saison. Après l'élimination d'entrée à Doha contre Berankis, et l'étonnante campagne en double qui a suivi, "c'est seulement la semaine dernière à Melbourne que j'ai ressenti un petit déclic à l'entraînement", expliquait David, "je commence seulement à me sentir vraiment à 100 % et à ne plus trop penser à tout ça, il faut toujours attendre parce que je n'ai encore disputé que des matches en trois sets maximum, mais le coude tient et il y a beaucoup de bonnes choses. On va dire que c'était un match facile, mais ce n'est jamais le cas, surtout quand Garin, qui est jeune et apprécie peut-être les surfaces plus lentes, a mené 0-2 dans le troisième set, mais dans l'ensemble j'ai réussi à lui mettre rapidement la pression et je me suis bien adapté aux conditions, à la chaleur, j'ai le sentiment d'un bon pas en avant, je suis super content." Au prochain tour, le Liégeois affrontera Marius Copil (ATP 60), 28 ans comme lui, qui a battu l'Espagnol Marcel Garanollers (ATP 108) en trois sets 6-3, 6-4, 6-4. Il s'agira de leur seconde confrontation, Goffin avait battu le Roumain 5-7, 6-1, 6-3 en quart de finale de l'European Open 2016 à Anvers.
La "bulle" pour Elise
Même si elle dit jouer sans penser au classement, la pression est un peu plus importante sur les épaules d'Elise Mertens que pour d'autres. L'an dernier, elle avait créé la sensation en atteignant les demi-finales du Grand Chelem australien, et cette année elle y défend donc un grand nombre de points. Le premier tour, face à la Slovaque Anna Karolina Schmiedlova 59e mondiale, n'était pas non plus une partie de plaisir, et la numéro une belge, 14e mondiale, a entamé la partie comme il le fallait, dominant la première manche 6-2. "C'était bien, j'étais agressive, les balles restaient dans le terrain, tout allait dans mon sens", disait-elle, "au deuxième set j'ai commis plus de fautes, j'ai trop reculé, et lorsque je me suis retrouvée menée 2-5 j'ai heureusement pu tourner le bouton et me remettre dans ma bulle, cela m'a réussi." Elle a effectivement aligné alors cinq jeux d'affilée, non sans sauver au passage deux balles de set. Elle avouait après coup avoir été un peu victime du stress. "Cette nervosité n'est pas neuve chez moi, mais là elle était plus sensible, j'ai commis des fautes en coup droit au deuxième set et cela m'a frustrée, c'est quelque chose que je dois travailler, à la fin je me suis dit que je devais lâcher tous mes coups, que je n'avais rien à y perdre, une excitation positive qui m'a tout de même permis de l'emporter en deux sets, avec un feeling positif." Paradoxalement, le deuxième tour qui l'attend s'annonce moins redoutable, en tout cas sur le papier, elle rencontrera en effet la Russe Margarita Gasparyan (WTA 91) qui a battu la Chinoise Zhu Lin (WTA 118), issue des qualifications.
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