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David Goffin entame Roland Garros… comme à l’entraînement : « Tout bon du début à la fin »

On ne va pas commettre l’erreur, comme précédemment, d’annoncer le retour de David Goffin au niveau de constance… que lui-même attend, mais le fait est que son premier match sur la terre battue de Roland Garros a ressemblé en tous points à une démonstration. Au même moment, malheureusement, Alison Van Uytvanck faisait tout l’inverse. Avant le premier lundi du tournoi, il ne reste donc que quatre Belges lice.

David Goffin assure qu’il a de bonnes sensations à Roland Garros, là où il y a trois ans il a manqué de peu, face à Dominic Thiem, une première demi-finale en Grand Chelem, même si c’est également là qu’il a connu un des moments les plus pénibles de sa carrière lorsqu’il s’est pris le pied dans la bâche du court Suzanne Lenglen. Pour son premier tour, ce dimanche, il ne pouvait néanmoins dire qu’il se retrouvait en terrain connu, puisqu’il figurait parmi les huit privilégiés appelés à inaugurer le nouveau stade Simonne Mathieu, magnifique arène de 5000 places semi-enterrée, au delà de la rue Gordon Bennett, dans le jardin des serres d’Auteuil, d’une esthétique délicieuse et entourée de serres nouvelles. « Il n’est pas évident de refaire un tel stade de terre battue, alors que l’on joue sur les autres depuis des années », note David, « mais tout est vraiment réussi, de grande qualité, il est plus grand que je le croyais, de l’ambiance à l’architecture, en passant par la résonance des frappes, si importante pour les joueurs, c’est un très bel endroit qui peut aussi « flamber » comme lors de la victoire de Nicolas Mahut sur Marco Cecchinato. » Ce même Italien, surprise à l'époque, qui avait « crucifié » notre compatriote l’an dernier au quatrième tour avant d’atteindre les demi-finales.
           
« Même objectif pour le deuxième tour »
     
Question résonance, le Lituanien Ricardas Berankis (ATP 72), que l’on a connu plus mordant et dont ce n’est certes pas la surface favorite, a surtout entendu les balles filer à ses oreilles. Par moments, Goffin lui a infligé tous les coups de tennis, les meilleurs et les plus justes de sa panoplie, comme à l’entraînement… puisqu’aussi bien c’est un niveau que, de l'avis unanime, il atteint régulièrement en préparation. Dix aces, 81% de points sur les premiers services, près de 50 sur les seconds, 11 points au filet remportés sur 13, 8 balles de break transformées sur 9, 12 fautes directes à peine. Comme on le disait, instruit du passé récent, on attendra que l’opposition monte de niveau pour en juger, mais on ne pouvait qu’être d’accord avec lui quand, après avoir déposé allègrement Berankis 6-0, 6-2, 6-2, il indiquait : « Tout était vraiment bon depuis le début, j’ai affiché de suite une belle intensité, et mon service, très performant aujourd’hui, avec beaucoup de points gratuits, m’a aidé à mettre la pression, c’était vraiment un très bon match, solide, constant, il n’y a pas eu de moment un peu plus « down ». J’ai pu trouver mon rythme immédiatement, dans les jambes, les frappes, au service, avec le relâchement que je veux, qui fait que ma balle va plus vite, que j’arrive à avoir une certaine précision, ce que je parvenais à faire les derniers semaines à l’entraînement, petit à petit il fallait installer ça en match, ce que j’ai réussi ici, et l'objectif est le même pour le deuxième tour. » Deuxième tour qui le verra au prise mercredi au vainqueur du match entre le jeune Serbe Miomir Kecmanovic (ATP 83), 19 ans, et l'Américain Denis Kudla (ATP 79), 26 ans, qui s’affrontent ce lundi à 11 h.
           
« Tout simplement pas assez bien joué »

           
Malheureusement, donc, presque au même moment, Alison Van Uytvanck manquait complètement son entrée (1-6, 7-5, 2-6) face à l'Espagnole Sara Sorribes Tormo (WTA 72), 22 ans, qui n'avait encore jamais gagné un match dans le tableau final à Paris, et cela bien que notre compatriote se soit joliment rebiffée en fin de deuxième set lorsque menée 3-5 elle finit par s’imposer 7-5. On pensait que c’était de bon augure pour la manche décisive, et elle a eu des possibilités « de mener 4-2 au lieu d'être menée 2-4 », « je pense m'être battue mais je n’ai tout simplement pas assez bien joué », convient-elle. « J’ai dû renoncer à Rome en raison d’une gêne à l’épaule et au coude, peut-être que si j’avais eu plus de confiance et de matches dans les jambes cela se serait mieux passé. » Elle a même proposé à sa petite amie Greet Minnen, dans la tribune, de... venir prendre sa place. « Elle me disait de lâcher mes coups… mais ce n’est pas si facile, en face il y avait une joueuse qui ne donne rien, je devais faire des coups gagnants mais j’ai fait des fautes à la place.  Surtout au premier set, ce n’était pas bon du tout, j’étais tendue, ce n’était pas idéal de commencer comme ça. Même si j'ai déjà été en quart de finale ici, un Grand Chelem c’est plus de pression, d’attentes de tout le monde, TV, radio, presse, on veut que tu gagnes, toi aussi, parfois c’est dur de gérer, regardez Kerber (éliminée au premier tour sur un double 6-2) qui a encore une autre expérience que moi de ce genre d’événement. » Du blé à moudre pour la psychologue qui la suit depuis quatre mois, et qui se trouvait justement dans les travées. « Cela ne marche pas mal », confiait la Grimbergoise, « mais on ne se change pas du jour au lendemain, je suis peut-être plus sensible qu'une autre, je ne suis pas un robot. » Alison est également inscrite en double Porte d'Auteuil… à partir de dimanche prochain, elle a le temps de s’y préparer.
           
Kimmer vise… Nadal
           

Seul Belge à être sorti des qualifications, au terme d’un beau parcours, Kimmer Coppejans, si souvent livré à lui-même, a également eu le bonheur de ne pas se prendre un « ogre » au premier tour, ce qui lui permet d’espérer justement se retrouver face au maître des lieux Rafael Nadal himself au deuxième, peut-être avant David Goffin auquel on promet le Majorquin (88 matches à Roland, 2 défaites) au troisième. L'occasion est belle, mais bien sûr l’Allemand Yannick Maden, 114e mondial, pense sûrement de manière identique. La rencontre Coppejans-Maden est programmée ce lundi en deuxième match (à partir de 11 h) sur le court 4. Peu après, en troisième match sur le court 6, c’est Elise Mertens qui sera opposée à la Slovène de 21 ans Tamara Zidansek, 68e mondiale, qu'elle va croiser pour la première fois sur le circuit WTA. Troisième Belge présente dans le tableau du simple dames, Kirsten Flipkens (WTA 64), toujours à la recherche d'une victoire sur terre cette saison, a hérité de la championne olympique en titre, la Portoricaine Monica Puig (WTA 59), qu'elle défiera mardi.
 

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