Coupe Davis : les Belges n'ont pris qu'un set aux Australiens (0-3)
L'histoire est vite racontée. Seul Zizou Bergs aurait pu rapporter un point à la Belgique, lors de son premier match de cette phase finale de Coupe Davis disputée à Hambourg dans une salle vide face à l'Australie. Il aurait même dû, il ne s'en prend d'ailleurs qu'à lui-même. Pour le reste, David Goffin et le double Gillé/Vliegen n'ont pas fait le poids face à Alex De Minaur, que le Liégeois n'a jamais battu, et à la paire australienne victorieuse de Wimbledon.
Johan Van Herck : "La pire gifle"
Johan Van Herck ne s'est pas caché derrière de vaines excuses après la nette défaite de notre équipe de Coupe Davis face à l'Australie : "C'est sans doute la pire gifle que nous ayons essuyée depuis que je suis capitaine de l'équipe, ça fait mal", avant de préciser : "On n'en a quand même pas eu tellement." C'est qu'il y a perdre et perdre. Les Australiens ont des joueurs tous mieux classés que les nôtres, aucune honte. Mais, en tout, il y a la manière. Vous lirez en détail ci-dessous comment Zizou Bergs a laissé filer entre ses cordages l'occasion de mener 1-0, et d'inspirer le moral des troupes. Derrière, on a eu l'évidente démonstration des problèmes que pose Alex De Minaur, 20e mondial, à David Goffin chaque fois qu'il le rencontre. Le Liégeois, dominé sur un double 2-6, n'a jamais paru en mesure de changer le cours de la partie. "Je l'ai toujours affronté dans un moment où je n'étais pas au top, il est très difficile à jouer, en tout cas pour moi, spécialement si on n'est pas en grande confiance", disait David. "C'est un "tueur", il ne donne rien, joue juste sur les balles qui font la différence, n'est pas évident à dépasser sans commettre de fautes, surtout que la surface est lente ici. Ceci dit, le score est sévère si l'on regarde les rallyes. Je n'ai jamais trouvé le bon timing contre lui mais mes sensations n'étaient pas si mauvaises. Il faut rester positif, c'est très dur pour tout le monde, mais on a deux jours pour essayer de se remobiliser. On a rencontré notre plus redoutable adversaire sur papier, il reste deux matches, on peut encore faire quelque chose. J'espère qu'avec les Allemands vendredi il y aura un peu plus de gens dans le stade, ils ne seront pas pour nous, mais au moins on aura plus une ambiance de Coupe Davis."
Zizou Bergs : "C'est ma faute, aucun doute là-dessus"
S'il y a un match que la Belgique aurait dû remporter quasi à coup sûr ce mardi, c'est donc le premier, celui que Zizou Bergs (ATP 134) disputait face à l'Australien Jason Kubler (ATP 97). Certes, ce dernier, que le capitaine Lleyton Hewitt avait finalement préféré à Thanasi Kokkinakis à la surprise de beaucoup, est mieux classé au ranking mondial, mais le bouillant Limbourgeois explique lui-même sans fard qu'il a senti, dès le premier set, pourtant perdu 4-6 déjà sur quelques grosses fautes, qu'il était "le meilleur joueur sur le court". Ce qui a immédiatement été confirmé par une deuxième manche à sens unique, survolée 6-1 par notre compatriote qui fila ensuite à 3-0 au troisième set, soit neuf jeux gagnés de suite. Tout semblait sous contrôle, avec encore deux balles de 4-2 par la suite, et c'est là que le château de sable s'est écroulé en un rien de temps, Zizou concédant à son tour un 0-6 et terminant en vendangeant les coups droits les plus faciles, complètement hors du coup. L'Australien, qui s'était accroché autant que possible, n'en croyait pas ses yeux. Cette fois, l'effet Coupe Davis jouait pour le camp d'en face. "Je peux juste dire que c'est ma faute, que c'est moi qui ai perdu le match, il n'y a aucun doute là-dessus", indiquait Bergs. "J'avais bien entamé ce troisième set, je l'avais en main, et puis il y a eu le doute, un peu de malchance. Il a très bien servi, j'ai commis des fautes incroyables, abominables, je ne sais si ce sont les jambes, les nerfs, la patience. En tout cas, ça fait mal, parce que la Coupe Davis est tellement importante pour moi, pour ma progression aussi, ma carrière va à son rythme mais c'est là qu'on voit ce qui manque encore. Il faut du temps pour digérer ça, je dois l'accepter, le prendre avec moi, là de suite je ne pourrais pas rejouer, mais pour vendredi tout sera derrière moi, et cela ne m'arrivera plus."
"Discuter, analyser, travailler..."
Quant au double Vliegen/Gillé, à la saison déjà chaotique et décevante, il se retrouvait face à la paire Purcell/Ebden qui a remporté Wimbledon cette année après avoir été finaliste à l'Australian. Le score (1-6, 3-6) dit bien la différence constatée. Mais, comme dans les autres cas, on attendait quelque chose d'autre dans l'opposition offerte. "On peut mieux, de manière différente selon les cas, et c'est ma responsabilité", soulignait Johan Van Herck, dans l'atmosphère morose que l'on devine. "Pour Zizou, il y a toujours cette balance à trouver quand il faut y aller, et ce qu'il faut mettre dans la balle, et ce n'était pas un bon match pour David. La déception est grande, on doit discuter, analyser, avec chacun et tous ensemble, voir comment on peut faire mieux sans en faire un drame, c'est une priorité, et ensuite, on va travailler. C'est une douleur que l'on doit gérer en équipe, on l'a déjà fait, on n'est pas là où on voulait être, mais ce sera un match tout différent contre l'Allemagne (sans Zverev). Avoir deux jours pour faire le point et se préparer est un avantage selon moi, les matches se suivent tellement vite que, sur le banc, on voit des choses, mais pas tout."
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