Coupe Davis : commençons par battre la Colombie...
L'équipe belge se trouve à Madrid depuis mercredi, et tout se passe bien. Les joueurs sont prêts à en découdre dans un décor totalement inédit. Ils le savent, pour avoir une chance de se qualifier en quart de finale de la Coupe Davis new look, ils ne doivent pas se rater dès ce lundi, 16 h, dans la Caja Majica madrilène (direct TV sur VRT/Sporza), face à la Colombie, l'équipe en principe la plus accessible d'une poule à trois qui comprend également la redoutable Australie.
Il fait froid à Madrid. Aussi froid qu'en Belgique. Dans les allées extérieures de l'immense Caja Majica, au sud de la capitale espagnole, l'ambiance est glaciale, et il n'est pas toujours simple de se repérer dans un dédale de couloirs qui ressemble à un labyrinthe. Question d'habitude sans doute. En revanche, les trois stades, agencés dans le complexe comme sur le site d'un mini Grand Chelem, sont très bien. Le seul souci, mais il n'est pas mince pour la première d'un projet très coûteux, c'est que seuls les deux matches préliminaires de l'Espagne de Rafael Nadal, contre les Russes et les Croates, mardi et mercredi, sont annoncés "sold out". L'Espagne - et spécialement Rafa - a enregistré in extremis une bonne nouvelle avec le forfait du Russe Daniil Medvedev au terme d'une saison aussi somptueuse qu'harassante. L'épreuve se trouve donc privée d'un neuvième membre du Top 20 et d'une revanche du Masters entre les numéros 1 et 4 au monde.
Cruciale ouverture
Sauf sensation d'envergure, durant la première moitié de la semaine en tout cas, c'est bien sûr vers nos compatriotes qu'ira l'essentiel de notre attention. On suivra déjà de près l'entrée en matière de la Belgique ce lundi, dans le Stadium 3, face à la Colombie que notre pays n'a jamais rencontrée dans l'histoire de la vénérable compétition. Il va de soi que les 4e mondiaux abordent la partie en favoris face à un opposant qui figure pour la première fois dans le groupe mondial, mais quelque part ils se lancent aussi un peu dans l'inconnu. Un seul joueur du groupe belge a déjà rencontré sur le circuit un des représentants colombiens, il s'agit de Steve Darcis, excellent à l'entraînement après sa finale en Challenger à Eckental, qui s'il est aligné ce lundi (les désignations n'ont pas été annoncées hier), ouvrira normalement les hostilités face à Santiago Giraldo, 31 ans, 280e mondial... mais qui fut 28e en 2014. Les deux joueurs se sont affrontés quatre fois jusqu'ici et le Sud Américain s'est imposé trois fois (la dernière en 2015), mais à deux reprises le Liégeois avait dû jeter l'éponge sur blessure. Quant à Steve, il a éliminé le Colombien sur gazon lors des Jeux olympiques de Londres. Quoi qu'il en soit, il s'agira d'un match d'ouverture crucial, puisqu'on voit mal Goffin se faire surprendre par Galan, 191e mondial, et que, pour conclure, notre paire de double Gillé/Vliegen se retrouvera face aux numéros mondiaux de la discipline, Farah/Cabal. Une paire de double dont l'impact peut aller du rien au tout dans ce nouveau format, soit décisif en cas d'égalité dans les simples, soit insignifiant ou anecdotique si c'est déjà 2-0 au moment du troisième match.
Contre les Hollandais et les Anglais
On a retrouvé le capitaine Johan Van Herck tel qu'en lui-même dimanche midi, malgré les conditions un peu particulières. "On s'inscrit dans une nouvelle perspective, et il faut s'adapter", sourit-il. "Vous connaissez mon point de vue sur le nouveau format, les circonstances de jeu sont tout-à-fait différentes, c'est une autre compétition, mais puisqu'on y est on doit l'accepter et lui donner l'occasion de grandir, de devenir vraiment la Coupe de Monde de tennis. Une fois que David (Goffin) a su qu'il n'avait plus aucune chance d'aller au Masters, on a pu mettre un programme au point. Sur le fond, rien ne change : on doit se préparer pour remporter le plus de matches possibles, sans calcul même si pour les deux places de meilleures deuxièmes les sets et même les jeux gagnés peuvent être déterminants, on joue pour être premiers du groupe. Ce qui change et dont on doit tenir compte ? Ce sont des matches en deux sets gagnants, et non plus trois, il faut être là d'emblée, on n'a pas le temps de se refaire ou de se mettre dans le match comme dans une rencontre en cinq sets, c'est moins lourd physiquement mais il faut être prêt à rejouer un ou deux jours plus tard. Le temps que l'on a passé ici a été conforme à ce que l'on avait planifié et à ce que les joueurs avaient demandé, on s'est même entraîné avec d'autres équipes, une première, le double l'a fait jeudi soir avec la paire hollandaise, et on a improvisé vendredi un Belgique-Grande Bretagne avec Goffin/Murray, Darcis/Edmund, Coppejans/Evans et le double. Je pense qu'on est prêt."
"On a plus l'impression d'être aux Jeux olympiques"
Les grands esprits se rencontrent ? A une demi-heure d'intervalle, Steve Darcis et le capitaine de l'équipe de France ont dit la même chose : "Ici, on a plus l'impression d'être aux Jeux olympiques qu'à la Coupe Davis." "Mais on joue toujours pour aller chercher le Saladier d'argent", note Steve. Apparemment, c'est un Liégeois autrement combatif qu'à Anvers que l'on a face à nous : "Mon coude ? Cela tient, sinon je ne serais pas là, j'avais très peu joué avant Anvers, par la suite j'ai connu deux belles semaines, avant de rejoindre l'équipe, on me dit que, dans ces conditions, je pourrais encore tenir trois voire quatre semaines, alors dix jours..." Quant à David Goffin, il pensait que "ce serait plus compliqué de combler l'espace-temps entre Paris-Bercy et la Coupe Davis, que cela me semblerait un peu long, mais j'ai pris un peu de repos, je me suis remis à l'entraînement, et cela a passé plus vite que prévu. Je suis content de retrouver l'équipe, l'ambiance reste la même, mon rôle et notre ambition aussi, aller le plus loin possible, tout donner sur le terrain, et si je peux mettre à l'aise le reste de l'équipe c'est encore mieux, j'ai souvent eu de bonnes statistiques en Coupe Davis, on va essayer de poursuivre dans cette voie, mais il faudra être au taquet dès la première balle, en plus on sait que si jamais on termine deuxième tous les points, tous les jeux, tous les sets risquent de compter pour finir parmi les deux meilleurs".
- En direct sur VRT/Sporza, à partir de 16 h.
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