Coupe Davis, Hongrie-Belgique 3-2 : il s'en est fallu de peu à Debrecen
Avec le recul, les occasions que n'a pu saisir Kimmer Coppejans vendredi face à Marton Fucsovics peuvent être considérées comme le tournant de la rencontre qualificative de Coupe Davis disputée par l'équipe belge en Hongrie. Samedi, en effet, même si le double Vliegen/Gillé a fait ce que l'on attendait de lui, c'est-à-dire mettre la Belgique aux commandes, Kimmer Coppejans et Ruben Bemelmans sont tombés ensuite sur plus forts qu'eux lors des deux derniers simples.
Groupe Mondial 1 en septembre
Cette année, nous ne serons donc pas à Madrid en novembre pour la rémunératrice phase finale de ce que l'on appelle toujours la Coupe Davis. Pour pouvoir bénéficier d'une nouvelle chance l'an prochain, nous devrons au contraire batailler dans un groupe mondial 1 plus coûteux et moins prestigieux à la mi-septembre. Cela n'enlève rien aux mérites de ceux qui, en l'absence de David Goffin, ont défendu nos couleurs avec vaillance et bravoure face à des adversaires beaucoup mieux classés qu'eux, qui plus est évoluant à domicile sur la surface qu'ils ont choisie. On peut d'ailleurs mesurer le caractère manifesté par les joueurs belges durant ces deux jours au fait que, lors des cinq matches, ils ont perdu la première manche, et que quatre des cinq sont allés aux trois sets, même le double où nos compatriotes ont dû en mettre un coup pour redresser la barre après avoir mal commencé. La magnifique victoire de Ruben Bemelmans face à Attila Balazs, qui avait ouvert le débat sur une inespérée note d'espoir, nous a tous fait rêver au "miracle" brésilien de l'an dernier, et à la possibilité, par exemple, pour Kimmer Coppejans d'imiter son équipier le lendemain face au même joueur, après le succès espéré en double. Wishful thinking, malheureusement. Au moment de dresser le bilan de la rencontre, il ne faut cependant pas oublier qu'avant de l'entamer on ne donnait guère une chance logique de s'imposer sur la terre battue indoor de Debrecen qu'à notre paire de double. Et que, finalement, il a fallu attendre le troisième set du cinquième match avant que la décision ne tombe, méritée pour les Hongrois il faut le reconnaître.
Les balles (de break) dans la tête ?
Bien sûr, côté belge, on ne peut oublier les quelques balles qui auraient pu changer le cours de la rencontre vendredi soir, le duo Vliegen/Gillé n'aurait plus eu alors qu'à couronner l'ouvrage samedi midi. D'autant plus frustrant que, d'une part, sur ce que l'on a vu, une victoire de Coppejans face à Fucsovics aurait parue légitime, et que, d'autre part, on n'a plus eu l'impression samedi d'avoir devant les yeux le même Kimmer face à Balazs. Comme si les cinq balles de break non transformées dans le set décisif la veille planaient toujours inconsciemment dans l'esprit de l'Ostendais. Lui, en tout cas, jurait que non, mais en même temps en début de match il a de nouveau hérité de deux balles de break sans en profiter, alors qu'une seule a suffi au Hongrois pour empocher la première manche 3-6, la suite se passant malheureusement de commentaire (0-6). Autant vendredi le héros du Brésil en 2019 avait poussé dans ses ultimes retranchements, pour ne pas dire plus, un joueur qui compte quelques "perfs" retentissantes sur le circuit, autant il est cette fois passé à côté. Doit-on également chercher l'explication dans un arsenal tennistique qui ne dispose peut-être pas des armes pour faire mal à ce type de joueur comme Bemelmans avait pu le faire avec son tennis de gaucher plus agressif ? En bref, son jeu convenait-il mieux pour contrer celui de Fucsovics que pour attaquer et contrarier celui de Balazs, notamment son coup droit, ou Kimmer n'était-il tout simplement pas dans un bon jour ?
"A la fois fier et déçu"
Toujours est-il qu'après un début prometteur il n'y a pas eu photo entre les deux joueurs et que c'est la seule fois, sur deux jours, que la différence de classement entre Hongrois et Belges est apparue clairement. Lors de l'ultime simple décisif, Ruben Bemelmans, qui a joué ses deux matches à un niveau largement supérieur à sa 222e place mondiale actuelle, est en effet reparti sur la lancée de son match de la veille, face à un adversaire d'une trempe différente puisque le costaud Fucsovics ne lui a pas laissé une balle de break sur tout le match. Le Limbourgeois n'en a pas moins vendu chèrement sa peau, remportant le premier set au tie-break, et il ne doit de s'être incliné au deuxième qu'à un premier jeu de service perdu blanc dans la foulée de ce fameux tie-break gagné 9-7. Une décompression sans doute naturelle mais malvenue qui lui a peut-être coûté un deuxième tie-break, qui sait, avant qu'il ne lâche prise petit à petit dans la troisième manche. "On a tout donné, on s'est battu pour ce que l'on valait, difficile d'en demander plus", résumait le capitaine Johan Van Herck, "on a fait le maximum, on a montré que les joueurs alignés pouvaient être performants en Coupe Davis, cela n'a pas suffi, les Hongrois ont finalement été plus forts que nous, c'est dommage mais c'est le sport. Je suis à la fois fier et déçu, Ruben a joué un premier set fantastique contre Fucsovics, on a espéré que nos adversaires, qui ont disputé trois matches difficiles en deux jours, craquent un petit peu, il n'en a rien été, chapeau à eux."
Aéroport fermé
Il ne restait plus qu'à regagner Bruxelles, via Budapest, en croisant les doigts pour tout se passe sans accroc, tandis que certains supporters, qui avaient atterri directement à Debrecen et devaient donc en repartir, ont appris que l'aéroport serait fermé ce dimanche pour être désinfecté parce qu'une personne revenant de Milan, touchée par le coronavirus, y est passée. Pour tenter de rentrer à temps, il leur a fallu de la débrouille, du temps et de l'argent pour réserver d'autres vols à partir de Budapest qui se trouve à plus de deux heures de route de Debrecen. Cela fait beaucoup pour un (long) week-end.
Les résultats
Attila Balazs (ATP 76) - Ruben Bemelmans (ATP 222) 7-5, 6-7(4), 4-6.
Marton Fucsovics (ATP 84) - Kimmer Coppejans (ATP 154) 6-2, 5-7, 6-4.
Balazs/Fucsovics - Vliegen/Gillé 6-3, 1-6, 4-6.
Attila Balazs - Kimmer Coppejans 6-3, 6-0.
Marton Fucsovics - Ruben Bemelmans 6-7(7), 6-4, 6-2.
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