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Cinquième titre pour Elise Mertens en Grand Chelem : "Celui-là est pour papa"

Elise Mertens n'a jamais voulu lâcher le double. Elle en a fait une nouvelle démonstration en remportant sur le gazon londonien son cinquième titre en Grand Chelem (deux Wimbledon, deux Open d'Australie, un US Open) cette fois en compagnie de la Russe Veronika Kudermetova dont c'est le premier sacre.
 

Les larmes (de joie) ont coulé à l'issue de la finale du double dames dimanche sur le gazon de Wimbledon. Après un match très disputé et spectaculaire, qui a duré 2 h 23 et où les retournements de situation ont été légion, Veronika Kudermetova et Elise Mertens ont eu finalement raison de Hsieh Su-Wei (ancienne partenaire de notre compatriote) et Jelena Ostapenko 3-6, 6-2, 6-4. Après avoir mené 3-1, les futures lauréates avaient pourtant cédé cinq jeux consécutifs et perdu le premier set. Kudermetova, qui n'avait pas encore gagné de Grand Chelem, ne pouvait se résoudre à un nouvel échec. "J'avais déjà joué la finale ici en 2021... contre Elise justement, et j'avais perdu. C'était tellement douloureux qu'aujourd'hui je me suis dit que je la voulais vraiment", souriait-elle.
 
Un surcroit d'énergie qui a contribué à faire la différence, d'abord dans le deuxième set, et puis surtout dans le troisième quand la paire russo-belge s'est retrouvée menée 2-4 par des adversaires parmi lesquelles Hsieh Su-Wei avec laquelle Elise Mertens avait crucifié les espoirs de la Russe en 2021. Le monde du double est à la fois grand et petit. Comme un symbole, c'est Kudermetova qui a transformé la balle de match d'un beau revers, au terme de quatre jeux enlevés d'affilée et en prélude à une célébration particulièrement émotionnelle. "Il y a quatre ans, Veronika avait effectivement perdu contre Su-Wei et moi, mais de très très peu, après avoir même eu deux balles de match", rappelle Elise Mertens. "J'étais d'autant plus motivée aujourd'hui, c'était une revanche pour elle et très spécial pour moi face à celle avec laquelle j'avais gagné à l'époque. Même s'il s'agissait de ma quatrième finale ici, je n'oublie pas que j'avais perdu les deux dernières, on est à Wimbledon, ce n'est pas un tournoi que l'on gagne tous les jours".
 
Si nécessaire, une présence dans les tribunes a rendu l'émotion sur le court encore un peu plus palpable. Pour la première fois, en effet, le papa d'Elise, Guido, se trouvait sur place lors d'un tournoi majeur. "Cela s'est décidé en dernière minute, il a pris le train samedi matin", continuait notre compatriote. "J'avais vraiment envie qu'il soit là pour me soutenir, il était déjà à Rosmalen (où elle a remporté le tournoi en simple, ndlr), mais ce n'était jamais arrivé en Grand Chelem. Ce titre il est pour lui. Normalement, ma mère, elle, est tout le temps là, mais elle est plâtrée et se remet à la maison d'une blessure à la cheville. J'espère qu'elle sera  rétablie pour la tournée américaine. Je lui ai téléphoné, comme à ma soeur qui est en vacances avec ses enfants. J'ai eu tout le monde (sourire)."
 
Ce qui a surtout frappé lors de cette quinzaine londonienne, aussi bien en simple qu'en double, c'est qu'à 29 ans Elise, qui a encore une fois maintenu notre pays sur la carte tennistique mondiale, continue de bien évoluer dans le sens du circuit féminin d'aujourd'hui. Sa collaboration avec Christopher Heyman, à la fois coach et compagnon, porte manifestement quelques fruits. "On a travaillé sur plein d'aspects, le service, la troisième balle (le coup après le retour de service de l'adversaire), la solidité, la régularité. Je pense avoir vraiment progressé, je ne ressens plus les creux que j'avais il y a quelques années, ou même encore l'an dernier. Je pointe aux alentours de la 20e place mondiale (WTA 22 dans le classement de ce lundi), pas encore dans le top 20, donc on continue de viser plus haut. En attendant, victoire à Rosmalen et titre en double à Wimbledon, on ne l'aurait pas cru avant la saison sur gazon."
 
Quant au double, ce n'est qu'à la fin du mois d'avril que notre compatriote et la Russe ont décidé de reformer leur paire. En 2022, elles avaient déjà joué ensemble, elles avaient même remporté le Masters de double aux Etats-Unis. Depuis qu'elles se sont retrouvées, elles ont atteint la finale à Madrid et Rome. "Wim c'est la cerise sur le gâteau", sourit la Limbourgeoise. "Même si on ne se voit pas en dehors des entraînements, on forme un bon duo, plus constant et plus fort à la volée que dans le temps. On s'est mise d'accord pour jouer les grands tournois cette saison et on fera le point ensuite."
Avec désormais une bonne possibilité de se retrouver au Masters en novembre au vu de leur 5e place actuelle à la Race, le classement de l'année qui détermine les participants aux "Finals" WTA. Pour l'anecdote, en 2021, Elise n'avait pu participer à la soirée de gala qui clôture le tournoi et réunit tous les lauréats, covid oblige, elle s'en faisait apparemment une joie... "mais je ne sais si ce sera finalement possible, il est prévu que l'on reprenne le train pour la Belgique ce lundi matin dès 9 h", rectifiait-elle en début de soirée.
 
 

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