Brésil-Belgique, Johan Van Herck : "On a tout fait pour être prêts"
On le sait, une équipe belge très déforcée tentera, vendredi et samedi, de se qualifier pour la phase finale de la Coupe Davis new look au coeur du Brésil profond, à Uberlandia dans l'état de Minas Gerais.
Si aucun des joueurs de simple locaux (Monteiro et Dutra Silva) n'appartient au Top 100 mondial, "l'absence de David Goffin change tout pour nous" résume Bruno Soares, pilier de la redoutable paire de double brésilienne. Celles de Steve Darcis et Ruben Bemelmans propulsent au front Kimmer Coppejans et Arthur De Greef classés tous deux aux environs de la 200e place mondiale. "On est clairement outsiders, mais on doit y croire", dit De Greef. "On est prêts, on a tout fait pour l'être", insiste Johan Van Herck qui s'attend à une ambiance brésilienne typique. Entretien avec le capitaine.
Q. Johan, la Coupe Davis change de formule, y compris lors de rencontres de qualification comme celle-ci, avec des matches en trois sets au lieu de cinq, répartis sur deux jours au lieu de trois, cela a-t-il changé votre manière d'aborder la semaine de préparation ?
R. En tant que capitaine, il faut bien sûr tenir compte du fait que le deuxième jour il y a trois matches et que l'on commence par le double, ce qui peut poser des problèmes de répartition de rôles, mais ce n'est pas le cas chez nous actuellement (avec la paire spécifique Vliegen-Gille, ndlr). Au niveau préparation, comme on peut très bien avoir trois sets très durs, cela ne change rien.
"Pour eux jouer à 900 m n'est pas inhabituel"
Q. La rencontre se dispute dans des circonstances particulières, sur terre battue indoor à 900 mètres d'altitude, comment avez-vous abordé l'équation et avez-vous une idée de la raison qui a poussé le Brésil à choisir cet endroit où même les joueurs locaux, semble-t-il, n'ont jamais évolué en compétition ?
R. C'est spécial, c'est vrai , mais on n'a pas le choix, on doit s'adapter, surtout à l'altitude, à la vitesse de la balle, qui "vole" un peu, au rebond plus haut. Néanmoins, je pense qu'avec Kimmer (Coppejans) et Arthur (De Greef) nous avons deux joueurs qui connaissent ce genre de conditions, qui aiment jouer sur terre et en altitude, ils y ont déjà réalisé de bons résultats. Je sais qu'il y a eu des divergences avec ces deux garçons, mais de bonnes discussions ont eu lieu en fin d'année et on a laissé le passé derrière nous, il n'en reste rien, on en est très contents. Quant à la salle, qui est très bien et peut accueillir 8.000 personnes, je me suis laissé dire qu'une moitié seulement des sièges avait été vendue, mais ils espèrent que ce sera comble d'ici le week-end. Je m'attends donc à une véritable ambiance brésilienne. Pourquoi ils ont choisi d'organiser la rencontre à Urlandia ? Sincèrement, je n'en sais rien. J'ai entendu que Soares et Mélo (les spécialistes du double, ndlr) sont des environs, qu'ils habitent tout près, c'est peut-être une raison. Pour eux, jouer à 900 mètres n'est pas inhabituel, il y a beaucoup de tournois un peu en altitude ici, je me souviens d'être venu avec Joris (De Loore) et Kimmer du côté de Sao Paulo, c'était aussi le cas. Maintenant, il faut voir comment nous allons réagir, mais on a eu du temps pour s'adapter, nous sommes arrivés un jour plus tôt pour ça, dès samedi matin, on a eu de bons entraînements, je pense qu'on est prêt, on a tout fait pour l'être.
"J'ai toujours énormément estimé Monteiro"
Q. Avez-vous utilisé l'absence de David Goffin, Steve Darcis et Ruben Bemelmans pour motiver les présents ?
R. Je n'ai pas du tout abordé le sujet, je me concentre toujours sur les joueurs qui sont là, disponibles, et nous avons déjà montré en Coupe Davis que nous étions capables d'exploits, de transformer le négatif en positif, en l'absence de l'un ou l'autre pilier de l'équipe. C'est là-dessus que j'ai préféré insister, sur ce qu'on peut contrôler, une bonne préparation, aborder les matches le plus "fit" possible, on a assez de qualités pour bien faire contre ces Brésiliens sans en appeler à des éléments extérieurs, comme les absences dont vous faites état.
Q. On sait que le double brésilien est composé de tops mondiaux, et il semble que ce soit Thiago Monteiro (ATP 107) le plus dangereux en simple.
R. J'ai toujours énormément estimé Monteiro, déjà chez les juniors, c'est quelqu'un qui est capable de très bien jouer au tennis, surtout quand il est en confiance... et il l'est puisqu'il vient de remporter un Challenger en Uruguay (Punta del Este). S'il y a un point sur lequel on peut jouer pour le mettre en difficulté c'est que, dans la maîtrise, il a parfois tendance à aller chercher un peu plus que ce qu'il est possible d'atteindre. Ce peut être la clé pour Arthur, c'est dans ses cordes. Je ne suis pas aveugle, je sais que Monteiro va aborder la rencontre gonflé à bloc, mais en même temps la semaine dernière à Punta del Este la surface était très lente, la balle ne rebondissait pas, ici c'est plus rapide, les rebonds sont hauts, on va voir.
Q. A quel point une victoire au Brésil serait-elle importante pour l'avenir ?
R. Il est toujours important de gagner la rencontre que l'on dispute, et dans ce cas précis il ne faut pas se voiler la face ce serait une très bonne affaire pour la fédération, l'encadrement, les joueurs que l'on soit à Madrid lors de la semaine finale. On va tout faire pour y parvenir. Si on n'y arrive pas, je ne pense pas que cela sera ressenti négativement, je pense surtout que si on passe cela fera du bruit et que l'on pourra réaliser des choses positives avec les rentrées prévues en phase finale.
En direct sur la VRT
Les matches auront lieu vendredi (deux premiers simples) à partir de 19 h belge et samedi (double et deux derniers simples) à partir de 17 h. Il y a trois heures de décalage avec la Belgique. Les matches seront télévisés en direct par la VRT (Canvas/Sporza). Sur place, la température extérieure en journée dépasse les 30 degrés.
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