BJKC: une formidable campagne qui mène aux barrages
Face à des Françaises supérieures sur le papier, mais pas sur le terrain, l'équipe belge a poursuivi sur sa belle lancée de la semaine, à Vilnius, dans le cadre de la zone Europe/Afrique de la BJK Cup. Elle n'a même pas eu besoin du double pour s'imposer et se qualifier pour les barrages menant au groupe mondial en novembre. Mission accomplie, et de superbe manière.
On ne doit sans doute pas s'extasier outre mesure parce que nos compatriotes performent au deuxième échelon de la Billie Jean King Cup. Comme dit le capitaine Wim Fissette "nous sommes un petit pays mais une grande nation du tennis, nous devons figurer parmi les meilleures."
On ne va cependant pas bouder notre plaisir: ce genre de semaine "marathon" en deuxième division, mission ingrate qui rebute volontiers les habituées du Top 100, n'est jamais facile à négocier, l'expérience nous l'a prouvé, et la débâcle des favorites françaises le confirme s'il le fallait. Au contraire, la Belgique a parfaitement négocié les trois rencontres qui lui était proposées, partageant qui plus est équitablement la tâche entre les jeunes de l'équipe emmenées par une Greet Minnen métamorphosée en leader de groupe et qui n'a jamais flanché. Le plan de Wim Fissette a fonctionné sans accroc. Bravo.
"Difficile de faire un choix"
Pourtant, on ne dira pas que le coach limbourgeois n'a pas pris de risques, sans doute calculés. Après qu'Hanne Vandewinkel et Sofia Costoulas aient eu l'occasion de montrer ce dont elles étaient capables face à la Grèce et la Hongrie, on ne s'attendait pas à ce que ce soit la jeune Jeline Vandromme, 17 ans, 5e mondiale juniore, qui se retrouve sur le court, vendredi, pour le match d'ouverture de la rencontre décisive. C'était osé. "Avec Kirsten (Flipkens, son adjointe, ndlr), on s'est dit qu'on ferait le point après les deux premières rencontres", explique le capitaine. "A la réflexion, sur ce que l'on avait vu à l'entraînement, on trouvait que Jelinne méritait aussi d'avoir sa chance, et surtout qu'elle avait le niveau, on a également joué l'effet de surprise, les Françaises ne s'y attendaient pas. Avec trois joueuses qui se tiennent d'aussi près, il est vraiment difficile de faire un choix, et on ne prend jamais une décision pour faire plaisir à l'une ou l'autre, surtout quand il y a de l'enjeu. On essaie juste de ne pas se tromper. Ce n'était pas évident à vivre pour Hanne et Sofia, mais elles n'ont cessé d'encourager Jeline, cela m'a fait plaisir."
"Un sentiment indescriptible"
Jeline Vandromme a donc dominé Alizé Cornet... que l'on n'attendait pas elle non plus lors de ce premier match de simple - quid de Caroline Garcia ou de Diane Parry ? - et qui n'était sans doute pas prête pour une telle confrontation après avoir arrêté sa carrière pendant un an. Seuls le début (3-3) et la fin de match furent un peu équilibrés et tendus. Après avoir perdu le premier set 6-3, la Française a demandé un temps mort médical pour des douleurs au triceps droit. Elle a même servi à plusieurs reprises à la cuillère, se faisant balader par une Jeline épatante et offensive. Notre jeune compatriote a ainsi mené 5-1 dans le deuxième manche. La Niçoise s'est néanmoins accrochée comme à son habitude, avec plusieurs balles de 5-4, mais Jeline n'a pas perdu la tête et a conclu d'un service gagnant (6-3). "Mon sentiment ? C'est indescriptible", lançait-elle. "Déjà pouvoir jouer c'était quelque chose, mais en plus gagner... c'est super spécial et très motivant, même si je sais que cela ne signifie rien pour la suite de ma carrière."
"Toutes les joueuses ont gagné au moins un point"
Encore fallait-il que Greet Minnen parachève l'ouvrage pour éviter un double de tous les dangers. Face à Varvara Gracheva, classée 25 places au dessus d'elle à la WTA, notre compatriote a eu la bonne idée de bien commencer son match (6-2) et de le terminer en force (6-1) après s'être faite surprendre dans la deuxième manche (4-6). Déjà dominée mercredi par la Turque Zeynep Sönmez (WTA 77), la Moscovite naturalisée a donc bu le calice jusqu'à la lie, à l'image du tennis féminin français qui reste en deuxième division et au chevet duquel Julien Benneteau a du pain sur la planche. "Si vous avez l'impression d'un groupe qui vit bien, où tout le monde soutient tout le monde, c'est parce que c'est vraiment le cas", explique Greet, qui a très bien joué cette semaine. "Toutes les joueuses ont remporté au moins un point pour l'équipe, on peut dire que cela n'arrive pas souvent. J'avoue que cela m'avait manqué de ne pas en être l'an dernier. Je ne connaissais pas la plupart des filles qui étaient là mais cela s'est super bien passé. Gagner ce dernier match m'a procuré un énorme soulagement, en plus la manière y était, de toute la semaine on n'a perdu qu'un double, dans lequel il n'y avait plus d'enjeu."
Prochain rendez-vous, donc, en novembre pour les barrages menant au groupe mondial, avec des jeunes qui n'auront pu que progresser, et, qui sait, Elise Mertens que le capitaine ne désespère pas de convaincre. "Avec elle, on a évidemment plus de chances de se qualifier. Cela va peut-être dépendre de où on joue et sur quelle surface, mais je vais certainement essayer d'en discuter avec elle dans les prochaines semaines", conclut Wim Fissette.
Retour à la liste