Australian Open : deux Belges sur quatre au deuxième tour, inoubliable première pour Maryna Zanevska
Il y a eu du bon et du moins bon lors de la première nuit (belge) à l'Open d'Australie. On pouvait un peu s'attendre à la victoire d'Alison Van Uytvanck et à la défaite de Kirsten Flipkens au vu des adversaires en présence. Déception en revanche pour Greet Minnen dont on attendait mieux, et match inoubliable pour Maryna Zanevska pour la première fois au deuxième tour d'un Grand Chelem après une invraisemblable bataille.
Menée 2-5 et 1-5
Les progrès sur le plan mental annoncés la saison dernière chez Maryna Zanevska semblent s'être confirmés lors du premier Grand Chelem de l'année, le premier aussi que son ranking WTA lui permettait d'aborder d'office en tableau final. Face à la Roumaine Kaja Jovan, classée à peu près au même niveau qu'elle (89e mondiale) mais qui venait de battre Aryna Sabalenka naufragée à Adelaïde, elle a vécu le genre de rencontre "roller coaster" que l'on n'oublie pas... surtout quand on la gagne. "Pas un grand match de tennis, j'ai manqué de lucidité, il y a eu trop de hauts ou de bas, et beaucoup d'émotions même si j'arrive déjà à mieux les gérer", reconnaissait la joueuse du Roseau dont la pure qualité de tennis a largement sa place à ce niveau. Par contre, j'ai été forte dans la tête, j'ai su trouver les solutions pour me sortir des pires difficultés, c'est la nouvelle Maryna", souriait-elle, à désormais 28 ans, "il y a déjà combien de temps que je joue au tennis... pour une première elle est mémorable". Notre compatriote est, en effet, venue à bout de son adversaire sur deux tie-breaks (9-7, 7-4), après avoir été chaque fois nettement menée, 2-5 dans la première manche, 0-4 puis 1-5 dans la deuxième, et avoir sauvé des balles de set.
A la Pyrrhus ?
Qui plus est, lors du deuxième set, Maryna a dû faire appel plusieurs fois au kiné. Revenue à 5-5, elle a perdu son service dans la foulée, remporté celui de son adversaire, et dominé le tie-break quasi sur une jambe, le mollet gauche enserré dans imposant bandage. Des circonstances qui ont sans doute contribué à faire déjouer la Roumaine laquelle n'a pas su "finir" le match, il faut aussi le dire. Au grand dam de son coach, Philippe Dehaes, qui est aussi l'ancien mentor de notre compatriote : "J'ai le respect d'un papa pour sa fille envers Maryna, mais c'est Kaja surtout qui craque mentalement au moment où elle a tout en mains pour gagner sets et match, elle n'arrive pas à terminer,. Pour moi c'est un scénario incompréhensible", dit-il. Reste à voir s'il ne s'agira pas d'un succès à la Pyrrhus pour Zanevska, alors que, sur le papier, vu le retrait d'Ons Jabeur blessée au dos, le deuxième tour, mercredi, ne s'annonce pas plus insurmontable, face à la 63e mondiale espagnole Nuria Parrizas Diaz qu'elle a d'ailleurs battue l'an dernier au tournoi de Gdynia. "Elle est solide, ne lâche pas un point, je sais à quoi m'attendre... mais pas comment j'aurai pu récupérer", avoue-t-elle, "pour l'instant le mollet est assez raide, je ne peux dire ce dont il s'agit exactement." Une échographie devrait le déterminer dans les heures qui viennent. Il serait évidemment dommage qu'elle ne puisse défendre ses chances au maximum de ses moyens, elle que cette première victoire en Grand Chelem fait déjà progresser de 12 places au ranking mondial. Elle devrait pointer 68e à la WTA.
La "der" de Kirsten
De son côté, sans sortir non plus le grand jeu, Alison Van Uytvanck a fait le job, comme elle dit, face à la qualifiée espagnole Cristina Bucsa (WTA 154), 6-3, 6-4, malgré un petit moment d'inquiétude au moment de servir pour le match lorsqu'elle a été menée 15-40. "J'aurais pu mieux servir, mais je suis restée calme, sans me frustrer. C'est positif dans un tournoi qui ne m'a pas souvent réussi, ce n'est que ma deuxième victoire ici en huit participations", rappelait-elle Logiquement, elle aurait dû affronter au deuxième tour la talentueuse jeune Américaine Cory Gauff, 17 ans, 16e mondiale, mais celle-ci s'est faite sortir en deux sets par la 110e mondiale de 30 ans, la Chinoise Wang Qiang, qui a certes été 12e mondiale en 2019. "C'est une joueuse très solide, avec d'excellentes frappes des deux côtés. Elle n'a pas beaucoup pu quitter la Chine à cause de la Covid, il y a longtemps que je ne l'ai plus vue jouer", dit la Brabançonne. Quant à Kirsten Flipkens, retombée à la 258e place mondiale mais bénéficiant encore d'un classement protégé, elle constatait non sans émotion qu'elle venait très probablement de disputer son dernier match de simple à l'Open d'Australie, battue 6-4, 6-1 par la 35e mondiale espagnole Sara Sorribes Tormo. Elle a encore pu signer quelques jolis points dont elle a le secret, "et le premier set a été très accroché", soulignait-elle, "le deuxième fut plus compliqué, mais j'ai pris beaucoup de plaisir sur le court, contre une fille que j'aime bien." Défaite aussi, mais plus difficile à avaler pour Greet Minnen qui s'est montrée trop irrégulière et a été breakée six fois face à la Roumaine Jaqueline Cristian (WTA 73), 5-7, 4-6. "J'ai eu souvent l'avantage, et même un break d'avance", dit notre compatriote, "mais dans les moments importants il m'a manqué un peu de conviction contre une joueuse très agressive. Ces derniers mois n'ont pas été faciles, mon tennis se cherche un peu, je suis déçue parce que je sentais que j'avais les moyens de passer."
Pour rappel, dans la nuit de lundi à mardi pour nous Belges, Elise Mertens et David Goffin entreront en lice, la première contre l'inusable Vera Zvonareva, 37 ans, 91e mondiale, à une heure du matin sur le Court 3, le second en troisième match sur le Court 13 sans doute aux alentours de 7 h du matin face à Daniel Evans.
Sofia Costoulas en demi-finale
Dans le même temps, lors du tournoi juniors grade 1 de Traralgon, en préparation de l'Open d'Australie, notre compatriote Sofia Costoulas, 16 ans, tête de série numéro 7, s'est qualifiée pour les demi-finales lors desquelles elle affrontera l'Australienne Tayla Preston qui a le même âge et pointe 128e mondiale.
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