Assemblée générale : l'AFT se porte bien pour ses 40 ans
"Je suis secrétaire général depuis 14 ans et j'ai eu la chance de vivre de très grandes choses, mais le millésime 2018 fut peut-être celui où notre petite équipe a été le plus mise à contribution." Pierre Delahaye et l'Association francophone de tennis sont d'autant plus satisfaits d'avoir pu dresser un bilan positif de l'année écoulée lors de l'assemblée générale qui s'est tenue samedi à Beez. Les chiffres aussi vont dans le bon sens, ce qui n'est ni fréquent ni évident par les temps qui courent.
Une nouvelle administratrice
136 clubs étaient représentés aux Moulins de Beez lors de l'assemblée générale de l'AFT qui s'est tenue samedi matin et qui a élu, ou réélu, six administrateurs, soit Cindy Vincent, qui fait son entrée dans le C.A., Cédric Hamiet, Fabien Doyen, Richard Côte, Marc Hofmans et Jean Dauge. Ce fut aussi l'occasion de revenir sur une période particulièrement mouvementée pour ceux qui gèrent notre fédération au jour le jour. Il n'y a certes pas eu en 2018 d'événement spectaculaire ou d'exploit monumental à vivre sur les courts, comme les finales de Grand Chelem, de Coupe Davis ou de Masters des quinze dernières années, "mais sur le plan interne je pense que, dans nos locaux de Wierde et ailleurs, l'activité n'a jamais été aussi intense, il s'est passé beaucoup de choses et le personnel a fini un peu plus sur les rotules que d'habitude, j'en profite encore pour remercier et féliciter tout le monde pour le travail réalisé", insiste Pierre Delahaye.
Réforme : constatations encourageantes
Le secrétaire général fait allusion particulièrement à deux dossiers qui ont bouleversé en quelques mois pas mal de certitudes et d'habitudes acquises, la grande réforme des compétitions et classements mise en place en 2018, et l'intégration de la fédération francophone de padel au sein de l'AFT. "En ce qui concerne la réforme, à laquelle certains d'entre nous ont travaillé durant plus de trois ans, elle était à ce point nécessaire que le consensus sur le sujet a été total avec Tennis Vlaanderen, ce que, très honnêtement, on ne croyait pas encore possible", sourit le président André Stein. "Sans entrer dans le détail, les premières constatations sont largement encourageantes et l'objectif d'uniformisation est atteint, même s'il reste ici et là quelques exceptions", continue Pierre Delahaye, "les classements ont été adaptés pour respecter une structure pyramidale, les mouvements enregistrés l'ont été le plus souvent à la hausse mais sans modifier fondamentalement les rapports de force, et les compétitions de jeunes gagnent en convivialité tout en correspondant mieux au niveau de jeu de chacun."
Padel : intégration progressive
Quant au padel, "il intègre progressivement notre structure, un engagement administratif vient d'ailleurs d'être officialisé en ce sens", continue le secrétaire général, "on accueille un sport neuf, en plein essor, et une fédération, l'AFPadel, qui a ses spécificités, son mode de fonctionnement et de communication, beaucoup via les réseaux sociaux, il faut en tenir compte et trouver les bonnes formules. L'organisation qui s'est mise en place en 2018 est loin d'être complète, mais le padel évolue bien, le nombre d'affiliés (1681 fin de l'année dernière) a augmenté de 225% en douze mois. 65% de joueuses ou joueurs sont déjà membres de l'AFT, mais tous les pratiquants du padel ne sont pas affiliés et des structures 100% padel apparaissent. Dix nouveaux clubs ont été enregistrés en 2018, et il continue de s'en créer, trois fois plus de tournois ont été organisés en région francophone, et 134 équipes ont participé aux interclubs pour 57 en 2017."
Budget en léger boni
Comme dit plus haut, les chiffres vont également dans le bon sens à l'AFT. Le nombre d'affiliés n'a pas diminué, il a même très légèrement augmenté, pour un total de 84.281 membres, tandis que le budget, qui tourne autour des 4.400.000 euros, a été plus que respecté grâce aux mesures de gestion et de contraction financières demandées pour garder l'équilibre, notamment au niveau des dépenses sportives. On se retrouve ainsi avec un bonus de 30.000 euros, affecté aux réserves, et cela malgré le solde négatif de 50.000 euros (par Ligue) enregistré lors des matches de Coupe Davis et de Fed Cup financièrement déficitaires. "Ces rencontres coûtent en général beaucoup d'argent, sauf quand on va en finale", indique le trésorier Etienne Poncelet. Les frais inhérents à la réforme, notamment en informatique, de l'ordre de 80.000 euros amortis sur cinq ans, ont également été bien maîtrisés, et, pour la première fois, le budget intégrait donc le padel pour un montant de 150.000 euros (78.000 subsidiés), opération neutre, dépenses et recettes s'équilibrant. Situation saine, donc.
Sponsoring conforté
Il faut dire qu'au niveau sponsoring les résultats se sont révélés supérieurs aux attentes, certes prudentes, qui avaient été définies, notamment au niveau du plan-programme et de la formation des cadres. "L'excellente collaboration avec l'Adeps nous permet de continuer à évoluer comme une des plus grandes associations sportives de la fédération Wallonie-Bruxelles", insiste Pierre Delahaye. Nous pouvons assurer une formation performante à nos cadres en devenir, y compris dans les clubs (notamment via le programme pour les enfants, "Mon tennis", qui prend de plus en plus d'ampleur), ou garantir aux jeunes de notre centre de formation un programme d'entraînements et de compétitions ambitieux." "On nous cite volontiers en exemple, mais nous ne sommes pas non plus les seuls à bien travailler et le gâteau n'est pas extensible", note Etienne Poncelet, "du coup l'Adeps nous a déjà prévenus que les subsides seraient moins importants cette année, certaines charges n'étant plus prises en considération, on doit en tenir compte." Dans une conjoncture financière, qui n'est souriante pour personne, l'AFT a surtout le bonheur d'avoir pu renouveler respectivement pour trois et quatre ans le partenariat avec ses deux principaux partenaires, Ethias et BNP Paribas Fortis, le second s'étant d'ailleurs élevé au niveau du premier.
L'effet Coupe Davis
Toujours pour cette année 2019, le budget prévisionnel a été établi en intégrant le retour de Thierry Van Cleemput au centre de Mons ("une chance pour nous qu'il puisse faire bénéficier nos jeunes, à tous les échelons, de son expérience au plus haut niveau", confirme André Stein), mais en préférant ne pas trop tirer de plans sur la comète en ce qui concerne les bénéfices attendus de la phase finale de la nouvelle Coupe Davis au mois de novembre à Madrid. Outre le prize money particulièrement alléchant pour les joueurs, les chiffres annoncés pour les fédérations sont importants (un minimum de 150.000 dollars pour la phase de poule contre la Colombie et l'Australie, le double si l'équipe va en quart de finale), même s'ils sont bruts et s'il faut en déduire les frais considérables qu'impliquent un tel déplacement. "On a établi un budget qui prévoit une perte de 50.000 euros mais n'intègre pas cette phase finale", souligne Etienne Poncelet, "il sera donc certainement à l'équilibre, et plus que probablement bénéficiaire, dans ce cas il faudra aussi penser aux années où l'on n'y sera pas." "Ce viatique nous le devons à un petit miracle, et à un grand exploit", complète André Stein. "Après avoir été deux fois finalistes en trois ans, on a risqué de perdre beaucoup, voire de redescendre très bas, et on ne sait trop comment on se serait débrouillé, on aurait été en tout cas beaucoup moins sereins, et cela aurait été injuste. Finalement cette rencontre au Brésil restera comme un des meilleurs souvenirs de ma carrière. Encore une fois bravo, les gars !"
In memoriam
En début d'assemblée, le président Stein a rendu hommage à trois disparus qui, chacun à leur manière, ont marqué l'histoire du tennis belge et de notre fédération. Jean-Pierre De Bodt, décédé à 92 ans, ancien président, vice-président et administrateur fédéral, fut un des fondateurs de l'AFT en 1979 (notre fédération a donc 40 ans cette année), il fut aussi président du Primerose et contribua à créer le BATD. "C'était un grand monsieur qui prenait de la place, pas seulement par la taille." Le Gembloutois Omer Duterme, qui nous a quittés à 87 ans, a lui aussi contribué à l'essor du tennis dans nos régions et plus particulièrement à Namur/Luxembourg dont il assura le secrétariat durant une dizaine d'années. Enfin, tout le monde sait que Marc Grandjean est parti bien trop tôt, victime d'une implacable maladie, on a tous été marqués à la fois par cette perte immense et par son exceptionnelle dignité. "Il fut d'abord un très bon joueur, puis un grand coach pour Joachim Gérard qu'il mena au sommet mondial de son sport en fauteuil roulant", rappelle André Stein, "il a lui-même été désigné entraîneur de l'année en 2017." C'était aussi, et surtout, une belle personne.
Retour à la liste